Chalon sur Saône

Tribunal correctionnel de Chalon
 - Une auxiliaire de vie se servait du chéquier des personnes chez qui elle travaillait

Tribunal correctionnel de Chalon
 - Une auxiliaire de vie se servait du chéquier des personnes chez qui elle travaillait

Martine pourra continuer à être auxiliaire de vie auprès de personnes âgées. Le tribunal correctionnel de Chalon, qui jugeait cette quinquagénaire chalonnaise pour vol au préjudice de personnes vulnérables et escroquerie, n'a en effet pas tenu compte de la réquisition du ministère public, qui suggérait à son encontre une interdiction d'exercer la profession d'auxiliaire de vie durant la mise à l'épreuve. La prévenue a en définitive écopé de 9 mois de prison avec sursis, assortie d'une mise à l'épreuve de 2 ans, avec seulement l'obligation d'indemniser ses victimes.

Jusqu'alors jamais condamnée, Martine s'est retrouvé à la barre du Tribunal pour avoir dérobé, entre octobre 2011 et août 2012, soixante et une formules de chèque au détriment d'un couple d'octogénaires, chez qui elle travaillait depuis septembre 2010. Et en avoir fait largement usage, puisque pendant cette période trente-trois chèques pour un montant total de 4 015,94 € ont été encaissés sur son propre compte et vingt-et-un chèques pour une somme globale de 2 525, 38 € sur le compte de son compagnon. 

Dans un premier temps, la mise en cause a expliqué qu'elle avait voulu se venger, parce qu'elle subissait des avances du fils du couple, revenu vivre chez ses parents. Une version à laquelle n'a jamais cru le parquet et qui a pourtant été reprise par son conseil Me Clotilde Carle-Lengagne, laquelle a signalé que sa cliente en avait été « toute bouleversée ». Puis la prévenue a donné des explications plus logiques, à savoir des difficultés financières, aggravées par la maladie de son compagnon, qui a été victime d'un AVC. Martine était salariée d'une association d'aide à domicile et pour ces faits a été licenciée par son employeur.
Avocate de la partie civile, Me Maïté Péleija a rappelé que les victimes étaient deux retraités âgés de 85 et de 84 ans aux moments des faits, qui vivaient très chichement, et que le détournement au total de près de 7 000 € les avait mis en grandes difficultés financières.

Après avoir indiqué qu'une auxiliaire de vie était pour les personnes âgées quelqu'un en qui on avait pleinement confiance, le vice-procureur Aline Saenz-Cobo a fait remarquer que la commission du vol aurait pu continuer encore longtemps, si le fils des deux retraités, constatant un solde négatif dans les comptes de ses parents, n'avait pas décidé en septembre 2012 de porter plainte.

« De toute façon elle avait décidé d'arrêter et s'était même dénoncé auprès du fils des deux octogénaires» a fait observer Me Carle-Lengagne. L'avocate de la défense a également tenu à préciser que sa cliente, qui n'a pas encore effectué le moindre remboursement, n'avait pas fait de folies avec tout cet argent. « On est sur l'essentiel, sur le quotidien du quotidien. Elle s'est aussi servi de cet argent pour soigner son compagnon, qui était gravement malade ». Clotilde Carle-Lengagne a aussi souligné que la prévenue avait quand même utilisé une partie de l'argent volé pour faire les courses des victimes. Enfin Me Carle-Lengagne a signalé que la mise en cause, après avoir fait divers boulots avait enfin trouvé sa vocation en devenant auxiliaire de vie. Une vocation qu'elle pourra donc continuer à accomplir, puisque depuis les faits qui lui étaient reprochés elle a trouvé un nouvel employeur et que ce nouvel employeur lui fait totalement confiance.

Gabriel-Henri THEULOT