Compte à rebours lancé pour La Cadole…qui renaîtra prochainement de ses cendres sous la forme d’un gîte

Le restaurant de Givry La Cadole s’apprête à tourner une page de son livre…sans pour autant le refermer. L’ultime repas dans ce contexte aura lieu le dimanche 28 juin à midi. Après, ce sera à insérer dans le chapitre des illusions perdues si vous projetiez de vous (ré)asseoir à sa table. Paix à son âme. En revanche les globe-trotteurs de tout poil pourront se frotter les mains : leurs pérégrinations trouveront là un asile temporaire, concrétisé par un gîte flambant neuf capable de prendre en charge dix couchages en lieu et place du relais des bons vivants venus faire bombance.

Quelques jours d’adaptation pour l’agencement, le rangement, pour être prête administrativement et au plan de la logistique, bref quand toutes les conditions seront requises, Marie, la patronne, devrait être en mesure à l’issue de la chrysalide de déverrouiller à la mi-juillet La Cadole…nouvelle formule, toujours située au n°24, rue de la République (au centre du bourg, avec vue imprenable sur la Halle ronde) «Avant, c’était un pressing, j’ai créé le restaurant.en 2006, au moment des Musicaves…et je change d’activité à la fin de la 18^ème édition ! », résume-t-elle. « La porte ne se ferme pas, elle va s’ouvrir différemment. Il sera alors possible de louer la maison selon plusieurs forfaits : une semaine (7 nuits), un midweek (4 nuits), un week-end (2 nuits). Ou alors de la louer selon différentes prestations (dès lors qu’il y aura au minimum un week-end de réservé) : un dîner privé avec un chef expérimenté, une dégustation de vins, un repas mets et vins, un buffet, un cocktail, un jeu de rôle et devenir chef restaurateur d’un jour», précise-t-elle. Renseignements : http://gitelacadole.fr; [email protected]; 06.72.20.01.34

« Physiquement je ne peux plus »

Durant ces neuf années, la philosophie de l’établissement culinaire a placé la barre haut en termes de capital relationnel et de bien-être. «La Cadole, c’est le partage, la convivialité, l’altruisme, la discussion, la fiesta, mais tout ça avec modération et authenticité, sans chichis, froufrous, paraître. On s’enrichit grâce aux autres. C’est énormissime ce que m’a apporté la clientèle, toujours de qualité, avec qui on a tissé des liens. Des gens d’ici, d’ailleurs. J’ai travaillé, je crois, avec tous les continents. Je me suis éclatée. Un élu givrotin a dit : »La Cadole, c’est un concept. Il y a eu un article en avril dans le Gault et Millaut affirmant que c’était un lieu atypique. Pour moi c’est un endroit qui n’entre pas dans une catégorie, ni dans un tiroir »», signale Marie. Le Guide du routard, Le Petit Futé, le magazine BigBand dijonnais, Bourgogne Express, le guide Balado, Tripadvisor (site regroupant les hôtels-restaurants du Monde entier ayant sur Givry installé La Cadole en n°1)… n’auront plus qu’à aller traquer ailleurs désormais… »J’ai vécu de super moments avec de super gens, des contacts magnifiques, et je pense qu’ils vont se pérenniser. Il y a eu une très grosse complicité avec les clients, je désirais qu’ils se sentent à la maison et se fassent servir. J’ai essayé de travailler avec tous les commerçants de Givry. Je veux donner un grand merci à tout le monde. J’ai adoré ces années avec tous les gens qui m’ont entourée, même ceux qui m’ont critiquée, et qui me critiqueront encore.   Guide-interprète de métier, elle a été attachée de presse, prof de français langue étrangère, l’offensive responsable part à l’assaut d’un autre challenge. « J’ai toujours été dans la communication, la rencontre. J’adore rencontrer les gens, c’est une drogue pour moi. » Malheureusement son corps lui joue des tours pendables, comme autant d’alarmes en vue de lui faire lever sérieusement le pied. « J’ai besoin de me reposer, d’un peu plus de liberté. La restauration est compliquée, difficile, et quand on veut bien faire son métier, on commence tôt le matin pour finir tard ou dans la nuit. J’ai l’impression d’avoir fait un marathon, mais ce n’est pas négatif. L’organisme flanche, physiquement je ne peux plus. Il faut que je mette un terme à cette frénésie afin que je retrouve une énergie», reconnaît-elle humblement.

« Mon entreprise a toujours bien fonctionné »

La décision de la réorientation de l’enseigne n’a nullement été prise à la légère. « Ca faisait longtemps que j’y réfléchissais. J’ai longuement hésité, pensé à plein de trucs, comme monter une agence de voyage, vendre des chaussures Dr Martens…Il me semblait que le côté hébergement à Givry était intéressant. Il y a un joli partenariat à instaurer avec les étrangers du périmètre de la Côte chalonnaise, et c’est bien de proposer des week-ends, des bouts de semaine. On ne parle maintenant que d’oenotourisme, le vin devient un concept de vie dans le Monde entier. Ca me conforte dans ma passion pour l’accueil, la réception, la rencontre avec l’autre. C’est une autre façon d’échanger. Je vais proposer des week-ends à thème. Je serai seule, mais si j’en éprouve le besoin, je ferais appel à des prestataires. » Du coup les quatre personnes actuellement employées (chef cuisinier, apprenti, serveur, saisonnier), vont changer leur fusil d’épaule, mais aucun n’aura le bec dans l’eau, l’anticipation ayant joué en leur faveur. Marie ne souhaite surtout pas, pour la petite histoire, alimenter des rumeurs infondées : « Mon entreprise a toujours bien fonctionné, et jusqu’au bout. » Proche du terminus, elle envisage l’avenir bille en tête. «Je suis à fond dedans, les nouveaux projets font monter l’adrénaline. Beaucoup de gens autour de moi trouvent que c’est très sympa, j’ai reçu de nombreux petits mots gentils. Je n’ai pas envie de fermer la boutique, par rapport à l’importance que ça a dans une bourgade. Ca me permet de trouver une sorte d’équilibre. Je veux que ce soit jovial, chouette, sympa, et que je prenne un peu soin de moi, car je me suis un peu oubliée. Moi, c’est rock ‘n’roll. La Cadole, c’est hors du temps, avec ses moments de richesses humaines. » 

Rendez-vous le samedi 27 juin à 18h

Au cours de l’apéritif-concert des Musicaves fixé dès 18h le samedi 27 juin à La Cadole, où le groupe Les Evadés sévira à grand renfort de coups de boutoir musicaux, chacun sera le bienvenu pour le pot offert par la maîtresse des lieux. Ni fleurs, ni couronnes, nulle oraison funèbre…mais bonne humeur exigée !

                                                                                                Michel Poiriault