Art éphémère remis en circulation, les Musicaves retrouvent de leur superbe

Le sort des Musicaves 2015 -18èmes du nom- a été scellé ce mercredi soir en la Halle ronde de Givry, au moyen de l’habituelle inauguration en bonne et due forme. La meilleure solution pour coller au plus près de cette actualité brûlante consiste dans un premier temps à faire valoir les droits musicaux (la flûte traversière a été rampe de lancement), implacable logique. A l’issue desquels les prises de parole des diverses personnalités devaient apporter leur concours au festival, avant que le verre de givry et les amuse-gueule n’alimentent les conversations.

De la belle ouvrage avec ces flûtes enchantées

Léa Pierre, Bérénice Monnot, Irène Hontang, Annabelle Filip, et Jonathan Pinpos, sont des élèves de 3^ème cycle du Conservatoire national de région  musique et danse du Grand Chalon qui, en-dehors de leur travail individuel, s’en remettent au savoir de leurs professeurs Pierre Remandet et Philippe Perrousset afin de gagner en technicité et force de persuasion. Hier ont-ils donné un aperçu de leurs possibilités en la matière, laissant l’auditoire sous le charme. Les flûtes ont parlé durant la prestation collective, grâce à l’Ouverture de la Reine de Saba (Händel), deux pièces des Chats (Berthomieu), et enfin un arrangement du Vol du bourdon (Rimski-Korsakov). Une touche de fraîcheur à l’intérieur de cette Halle ronde qui est temporairement le réceptacle de trois expositions : « Variations autour d’un verre » (des tableaux de Thierry Villerey), « Regards Musicaves » (là ce sont des photographies spécifiques signées Emmanuel Pagand), ainsi que « Mobilier exotique » (des pièces uniques en bois massif empruntées à la collection de Carolina Ortiz et Laurent Auvray).

Aveu d’estime envers feu l’ami Patrick Sirop

Après ce bain de jouvence, l’assistance aura été tout ouïe et absorbé les phrases qui convergeaient vers le même sens, celui de l’hymne à la joie des Musicaves. Maire de Givry, Juliette Méténier-Dupont a dit notamment un « merci pour la programmation très éclectique, très différente. Malgré les baisses de dotation de l’Etat, la commune continue d’accompagner la logistique des Musicaves à la même hauteur. » Président du Grand Chalon, Sébastien Martin a entre autres délivré des encouragements. « Gardez cet esprit d’enfant, curieux surtout. C’est le rôle de la culture et de l’art d’interpeller les esprits. La musique mêlée au vin sont deux arts et demandent dextérité, et surtout passion. Le Grand Chalon est un partenaire depuis de nombreuses années. Cette année on a fait un effort supplémentaire. » S’exprimant au nom du Conseil régional de Bourgogne, Jérôme Durain n’a pas fait dans la demi-mesure. « La région soutient les Musicaves, même si financièrement c’est en baisse. Dans l’agenda culturel on attend toujours ces chaleurs pour entendre ces musiques et boire du bon vin. 18 ans, c’est l’âge de l’émancipation. Philippe il faut que tu restes car ça marche, même s’il y  a une équipe, il y a un maître de cérémonie. » Pour Jehan-Eric Winckler, le sous-préfet de Chalon, « c’est un véritable plaisir. Pour moi, la programmation c’est une ode à la tolérance pour s’approprier les cultures des autres. » Heureux et ému tout à la fois, le directeur artistique Philippe Perrousset s’est également épanché. « Dix-huit ans avec la même équipe, plus les enfants…la garde rapprochée est toujours là, c’est fantastique. Dix-huit ans d’une vraie famille, de générosité et de talent. Chacun a sa place. Au fil des années on a trouvé le bien-être des bénévoles. Merci à mes amis bénévoles, les techniciens, les partenaires publics et privés. » Puis, submergé par l’émotion : « Je voudrais dédier ce festival à Patrick Sirop, qui nous a quittés le 27 janvier dernier. » Le dernier à verbaliser a été le trésorier des Musicaves Guillaume Le Bras. « Ce festival, c’est une aventure d’hommes avant tout. Dans ces valeurs humaines il y a une personne exceptionnelle. On a tous eu la chance de rencontrer Patrick Sirop, qui nous a donné une espèce de courage, et une force terrible, la sagesse. Si ceux qui sont en concert demain soir (ce jeudi 25 juin à 21 au Domaine Besson pour Dom La Nena&Danças Ocultas N.D.L.R.) dans les souffles de l’accordéon pouvaient avoir une petite pensée pour Patrick, ce serait le plus bel hommage qu’on pourrait lui donner…. »

Photos de Maria-Corinne Deliry                                             Michel Poiriault