Chalon dans la rue

CHALON DANS LA RUE 2015 - Promenade dans l’onirisme avec le meilleur ami de l’homme aux sabots de velours

CHALON DANS LA RUE 2015 - Promenade dans l’onirisme avec le meilleur ami de l’homme aux sabots de velours

La Compagnie des Quidams, implantée dans l’Ain, revient de Belgique et d’Allemagne, avant de décoller pour la Géorgie début août, puis de revenir porter le bon geste en France à la rentrée, elle qui est déjà, depuis sa création en 1994, allée en Australie, Arabie Saoudite…

Si notre pays en particulier et l’Europe en général l’ont beaucoup accaparée, les Pays de l’Est la sollicitent de plus en plus. Elle est donc sans conteste une allégorie charismatique universelle dans son genre, et Chalon dans la rue –une vieille connaissance- constitue une étape supplémentaire dans son inexorable quête d’ailleurs, de prairies plus vertes, bref de choses qui échappent à la raison, mais pas à la songerie, au mirage, au phantasme. Si la Cie (une quinzaine de spectacles à son actif) bâtit en permanence des châteaux en Espagne, elle a mercredi et jeudi réalisé des impromptus d’un quart d’heure au gré de son humeur, sur la voie publique chalonnaise, histoire d’amadouer les amoureux de cette espèce racée. Son spectacle FierS à cheval (lancé en 2014) est une chorégraphie de sculptures monumentales urbaines. Dans la cité de Niépce elle (dix-neuf artistes et techniciens) est entrée dans le vif du sujet en tapant dans le dur vendredi soir. Heureux donc qui, comme les très nombreux témoins, ont eu droit à la configuration maximale : douze chevaux sur scène (chacun manœuvré par un marionnettiste) et se mouvant parmi le public. « Ils sont faits avec de la toile de spi, et comportent des systèmes très astucieux de gonflage, d’aspirateur, d’effets lumineux », explique Hal Collomb, coauteur avec le capitaine de l’équipe artistique Jean-Baptiste Duperray. « La Cie a deux constantes : l’imaginaire et les atmosphères. En l’occurrence il s’agit d’une suite de tableaux, de sentiments, d’émotions. On aime bien donner à rêver, ça parle à tout le monde», signifie-t-il. De plus, la vérité d’un jour n’est pas forcément celle du lendemain. « Le spectacle est simple et modulable. On réécrit pour chaque événement. C’est en quelque sorte une recréation. » A Chalon-sur-Saône les festivaliers étaient logés à bonne enseigne, de par une démonstration de toute beauté. Valorisés par un maître de cérémonie mû par l’impérieux désir de tirer le meilleur parti de son cheptel de luxe, les équidés ont fait preuve d’une graciosité de chaque instant, déclenchant l’ébranlement interne des contemplateurs. A l’aide d’un support musical galvanisé par les hennissements notamment, les quadrupèdes auront donné corps à des ballets équestres du meilleur goût. Quand soudain le grandiose et majestueux Pegasus fit son apparition dans les airs (il n’avait jusqu’alors jamais pris part à une sortie officielle, ce fut donc une première pour l’assistance aux anges), le climat ambiant s’éleva d’un ton devant tant de prestance et de charge poétique. Chacun de lui prêter une totale allégeance…  

Samedi et dimanche en soirée, à deux reprises

FierS à cheval (d’une durée de trente minutes) sera de retour place du collège ce samedi 25 pour deux séances : à 22h15, et à 23h30. Idem pour le dimanche 26.

                                                                                                     Michel Poiriault