Pour vous, les vacances, c’est plutôt tourisme ou farniente ?

Les vacances sont une période d’arrêt d’activité. En France, comme dans de nombreux pays, vacances riment souvent avec voyage ; en particulier depuis le Front Populaire et les premiers congés payés de 1936. Si ces congés payés ont permis à nombre de familles de partir de chez elles pour aller à l’aventure dans des régions qu’elles ne connaissaient pas, les vacances ne sont cependant pas nées à cette époque.

Depuis longtemps déjà, dans de nombreux pays d’Europe, une période de vacances avait été instaurée l’été pour permettre aux écoliers et étudiants d’aider aux travaux des champs et aux vendanges. En dehors de ces besoins saisonniers, les périodes de vacances étaient pratiquées depuis longtemps par les familles aristocrates et bourgeoises. Des riches citoyens de Rome, qui partaient dans des villas à l’extérieur du Latium durant les périodes les plus chaudes, aux voyages qui forment la riche jeunesse de l’époque contemporaine, les façons de vivre les périodes de vacances sont multiples.

Le Moyen âge compte de nombreuses journées de repos, qui ont pour but la prière et le recueillement. Entre le Jour du Seigneur (le dimanche) et les fêtes religieuses, les jours chômés en étaient venus à être plus nombreux que les jours ouvrés. On est donc loin ici de l’utilisation libérale actuelle du temps. Quant aux jours fériés, ils sont maintenant peu nombreux… Le magasine Hérodote.net nous rappelle que « les gens de toutes conditions, au Moyen âge, entreprennent de grands et longs voyages […] Du paysan au grand seigneur, beaucoup, un jour ou l’autre, sont saisis de l’envie d’aller se recueillir sur le tombeau d’un grand saint […] Dans ces pèlerinages, la motivation religieuse est indissociable de la soif d’aventure et de curiosité. »

Cette curiosité augmente avec la période moderne, qui voit naître le voyage « touristique » pour les familles les plus aisées, qui cherchent à parfaire leur culture. Avec ce type de voyage, généralisé par les Britanniques – dont l’économie est florissante – au 18^ème siècle, on voit se développer des stations balnéaires le long des côtes ou des établissements dédiés au thermalisme, près des sources, dans des villes de montagne. Viendra ensuite la « ruée vers l’or blanc », naissant avec l’ascension du Mont Blanc dont le sommet a été atteint pour la première fois en 1786.

Le développement des réseaux ferroviaires, la généralisation de la voiture, puis le développement de l’aviation ont permis des déplacements de plus en plus rapides et de plus en plus lointains. D’où la multiplication des manières d’utiliser son temps de vacances.

De nos jours, il semble que les vacanciers s’adonnent de plus en plus au farniente. Probablement à cause d’une vie à cent à l’heure tout le reste de l’année, ou en raison d’un porte-monnaie pas suffisamment garni pour agrémenter un séjour. Se reposer dans un joli cadre, découvrir l’artisanat local (intérêt motivé par une saturation des produits industriels que l’on retrouve de New York à Pékin ?) et consommer des produits du terroir, frais et « goûtus » (comme dirait Carla dans les Guignols de l’info !), sans planifier trop de visites de musées ou de châteaux semble convenir au vacancier du 21^ème siècle.

Et pour vous, les vacances, c’est plutôt tourisme ou farniente ? Sachant que l’un n’empêche pas l’autre…

M.B.

Source :

http://www.herodote.net/Vie_quotidienne-synthese-624.php