Opinion
Pour RESF Chalon, "accueillons les réfugiés qui arrivent et ne laissons pas expulser ceux qui vivent déjà parmi nous"
Publié le 11 Septembre 2015 à 20h39

« La dignité de l’être humain est intangible. Tous les pouvoirs publics ont l’obligation de la respecter et de la protéger », « Les droits civils universels ont été jusqu’à présent étroitement liés à l’Europe et à son histoire, en tant que principe fondateur de l’Union Européenne. Si l’Europe échoue sur la crise des réfugiés, ce lien avec les droits civils sera cassé » : voilà ce que vient de déclarer Mme Angela Merkel.
Notre Président n’a pas eu l’initiative de cette déclaration dont il faut saluer le fond. On est loin des mesquineries du type « La France ne peut accueillir toute la misère du monde », reprises d’un seul élan par la gauche et la droite. Le respect des droits humains n’y est pas une « charité » qu’une France éternelle aux abois calculerait au centime près avant de l’octroyer à « ses pauvres ».
Quoiqu’il en soit, notre Président, sous la contrainte tant de l’Allemagne que d’une partie de l’opinion française et internationale, vient de se rallier à l’accueil de 24.000 réfugiés. Nous nous en réjouissons, mais nous devons faire un certain nombre de remarques :
- D’abord, la générosité privée qui s’exprime ici et là pour accueillir ces gens et les aider ne pourra, malgré toute son importance morale et matérielle, venir à bout de tout. Nous rappelons que l’accueil des réfugiés est une affaire d’Etat ; que l’Etat français est signataire de la Convention de Genève de 1951 sur les Réfugiés, convention qui l’oblige à accueillir dignement ceux-ci : logement et prise en charge, scolarisation, droits sociaux, aide administrative et assistance juridique dans le dépôt d’un dossier d’asile, etc. L’Etat français ne doit donc pas se défausser de ses responsabilités propres sur le dos des associations et des particuliers soucieux – et à juste titre – d’accueillir le mieux possible les nouveaux arrivants.
- Ensuite et surtout, il existe déjà des réfugiés chez nous. Certains se sont vus octroyer un statut de protection, mais des dizaines de milliers d’autres ont été déboutés de leur demande d’asile et ne peuvent pas retourner chez eux : que la Cour Nationale du Droit d'Asile ne leur ait pas accordé un statut ne signifie nullement qu’ils ne soient pas en grand danger dans l’éventualité d’un retour ou d’une expulsion, quoi qu’en disent les discours officiels. Or, tant MM. Hollande Valls et Cazeneuve d’un côté que MM. Sarkozy et Juppé de l’autre parlent tous de « fermeté » … ce qui veut dire qu’ils se proposent d’amplifier leur politique actuelle, de mettre en œuvre des expulsions en masse de déboutés du droit d'asile, qu’ils remettent ainsi en danger !
- Notre crainte est d’autant plus vive que la Commission Européenne elle-même, à la demande de l’Allemagne (hé oui !), de la France et de l’Italie, travaille à un plan de retour rapide de celles et ceux qui ne peuvent prétendre à l’asile en Europe, assortie de dons financiers aux pays d’origine… Ceci n’est pas acceptable.
- A Chalon comme en Saône-et-Loire, par exemple, vivent de nombreux Rroms du Kosovo, qui ont fui un pays qui les persécute systématiquement, dans lequel toutes les organisations de droits humains comme Amnesty International ou Human Rights Watch déconseillent formellement de renvoyer les fugitifs. Les laisserons-nous mettre dans l’avion sans rien faire ?
- A Chalon et en Saône-et-Loire, également, vivent aussi de nombreuses familles d’Arméniens déboutées, victimes des « procédures prioritaires » dans lesquelles elles ont été enfermées d’office en tant qu’originaires d’un pays dit « sûr ». Certes il n’y a pas de bombardements en Arménie, mais les mafias locales y rendent aux gens la vie si impossible à coups de menaces et de spoliations que ceux-ci préfèrent l’exil. Devons nous accepter que l’Etat français remette ces déboutés aux mains des mafieux qu’ils ont fuis ?
Nous RESF, qui avons toujours été aux côtés des familles sans-papiers et de leurs enfants, et en particulier des familles de demandeurs d'asile déboutés, nous alertons donc toutes celles et tous ceux qui sont sincèrement soucieux de faire vivre le droit d'asile :
- Recevons le mieux du monde ensemble celles et ceux qui ont bravé tous les dangers au risque de leur vie pour trouver chez nous le refuge et l’aide auxquelles ils ont droit, et en même temps exigeons que l’Etat français prenne pleinement ses responsabilités
- Et n’acceptons aucune tentative d’expulsion visant les familles déboutées déjà présentes chez nous. Même non statutaires, ces réfugiés là et leurs enfants ont eux aussi droit à notre solidarité, à notre aide à s’établir ici, à y vivre, à y étudier, et à y travailler en paix, de façon tout aussi légitime que celles et ceux qui arrivent en ce moment. Les laisser expulser reviendrait à une nouvelle indignité.
RESF Chalon



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