Société

Le Sénat a adopté le principe d’expérimentation des « salles de shoot »

Le Sénat a adopté le principe d’expérimentation des « salles de shoot »

Dans le cadre de l’examen du projet de loi de santé proposé par la Ministre Marisol Touraine, le Sénat a majoritairement suivi les avis du gouvernement et de la commission des affaires sociales, concernant l’expérimentation des salles de consommation de drogue à moindre risque, déjà mises en place dans certaines grandes villes européennes. Les explications d’Info-Chalon.

C’est une des grandes mesures de la loi de santé qui divise actuellement le monde politique : l’expérimentation pendant 6 ans de « salles de shoot », comme elles sont communément appelées. Cette mesure, adoptée en première lecture par l’Assemblée Nationale en avril dernier, a été également adoptée par le Sénat ce jeudi, malgré l’opposition affichée des représentants Les Républicains, minoritaires lors du vote, malgré leur majorité de sièges au Sénat. Une mesure que la droite a jugée, à l’exception de ses rapporteurs sur le texte, comme de nature à banaliser l’usage de la drogue et à inciter à sa consommation, en toute légalité. 

Lors des débats précédant le vote, Marisol Touraine a défendu son projet, arguant qu’il ne faut pas nier la réalité. On dénombre plus de 80 000 usagers de drogue par voie intraveineuse et une centaine de morts chaque année en France par overdose. Cette expérimentation permettrait d’alerter plus facilement un public précarisé, éloigné des soins, en le sensibilisant aux méthodes de désintoxication, comme par exemple la méthadone (1).

Les sénateurs ayant voté en faveur de l’expérimentation ont d’ailleurs ajouté une condition à leur accord : que ces salles soient directement intégrées à des établissements de santé. Une manière d’avoir un encadrement médical, sur la base du volontariat, afin que les addictions soient prises en charge par un personnel médical qualifié.

Toujours selon les propos de Marisol Touraine, qui insiste sur le caractère expérimental de la mesure, si cela conduisait à sauver des vies, réduire la dépendance et diminuer les nuisances sur la voie publique, alors cette mesure ne serait pas vaine.

Si le texte de loi est définitivement adopté prochainement, l’ouverture d’une première salle serait prévue début 2016 à l’hôpital Lariboisière, dans le Xe arrondissement de Paris. Elle serait alors gérée par l’association Gaïa, qui agit en matière de prévention et de soins en toxicomanie, en lien avec l’hôpital.

Alors pour ou contre les « salles de shoot » ? L’expérimentation semble en tout cas en bonne voie.

 

M.M.

 

(1) Pour plus d’informations sur la méthadone : http://www.drogues-info-service.fr/Tout-savoir-sur-les-drogues/Le-dico-des-drogues/Methadone#.VfwGNrnovcs