Chalon sur Saône
L’amour pérenne d’une mère pour sa fille décédée à 28 ans du sida est imprimé dans un livre au caractère intimiste…
Publié le 23 Septembre 2015 à 16h54

Confrontée à son corps défendant à sa séropositivité en 1986 alors qu’elle était enceinte de son fils (diagnostiqué séronégatif, actuellement âgé de 28 ans N.D.L.R.), atteinte du sida au début des années 1990, Christine entamait une lente chute aux enfers, et trépassait en 1993. Yvonne Bacherot, sa maman, n’a rien oublié de ces temps éminemment difficiles et délicats où tout se liguait à l’en croire contre elles. De ces plaies encore béantes, la Chalonnaise a quand même réussi à ordonner faits, sentiments, décharges émotionnelles, et à en construire un livre pour que les gens sachent quel a été leur calvaire, afin qu’une prise de conscience s’avère salutaire.
95 % de malades se retrouvent face à eux-mêmes
« Ma fille…Son combat » », c’est ainsi qu’Yvonne a baptisé son ouvrage –le tout premier- de quarante pages où chaque mot a été mûrement réfléchi, puisqu’elle aura mis neuf ans avant de l’achever, au début de la présente année. Ce témoignage d’amour inconditionnel a valeur d’exutoire, tant les deux femmes au lien indéfectible ont enchaîné coup dur sur coup dur. Mais pas seulement. « C’est un plaidoyer pour faire comprendre aux gens que l’on peut soigner un être cher sans être contaminé, qu’ils soient informés que cette maladie n’est pas honteuse. Line Renaud a dit qu’il y avait 95 % de malades abandonnés. C’est une épreuve, mais à l’arrivée, c’est une victoire sur la vie, la maladie, la souffrance. Maintenant je suis seule avec ma peine, la douleur est toujours présente vingt-deux ans après, même si j’ai un fils et une belle-fille qui sont très gentils avec moi. Je voulais rendre hommage à ma fille avec ce livre, pour avoir été très courageuse», introduit Yvonne. Comble d’infortune, selon cette dernière, le traitement prescrit pour lutter contre le mal devait être fatal à sa descendante. « On lui a donné deux médicaments qui ont déclenché peu de temps après le sida. Ils ont été ensuite retirés du commerce… » La supplique de la battante apparaît sans équivoque : « Il ne faut surtout pas nous rejeter, aussi se protéger, et éviter de se servir de seringues utilisées. »
Choquée par le comportement délétère du centre de soins
En amont, cependant, c’est le mari de Christine qui, d’après Yvonne, l’a infectée en toute connaissance de cause. « Au fond de moi j’ai la haine de mon gendre (grâce à la trithérapie il a eu la chance de ne pas subir un sort funeste N.D.L.R.). Il a été indifférent, c’est inimaginable ce qu’il lui en a fait voir, comme la placer souvent à l’hôpital pour s’en débarrasser, ou lui couper le chauffage à leur domicile de Besançon. Il est orgueilleux, prétentieux, imbu de sa personne », tranche la maman. Du côté paternel le soutien brillait par son absence : «Son père (duquel Mme Bacherot a divorcé N.D.L.R.) a baissé la tête de honte… » stigmatise-t-elle. Yvonne a également la dent dure envers le milieu médical, l’établissement bisontin spécialement. « Elle était traitée comme une bête néfaste dans une chambre au fond d’un couloir, c’est ce qui m’a fait le plus mal. Les infirmières ne venaient jamais. Aucun médicament contre la douleur ne lui a été donné. En 1992 j’allais à Besançon le lundi matin, et je rentrais le samedi », confie la mère courage. Début 1993, la sidéenne manifesta le désir de passer des vacances auprès de sa maman. « Je l’ai sortie de l’hôpital le 30 mars, et l’ai ramenée chez moi le 1er avril. Je m’en suis occupée comme d’un bébé, car c’est une maladie qui ronge tout l’intérieur. Elle a enduré d’atroces souffrances. La pire période a commencé au milieu de 1992, jusqu’à la fin. Chez moi, mon docteur lui a dit de prendre de l’efferalgan ! A cette époque il n’y avait rien. Je n’ai jamais pleuré devant elle, mais dans ma chambre, si. Pour autant, je n’ai jamais sombré, je n’avais pas le droit. Elle est décédée le 26 avril dans mes bras, quinze jours avant son anniversaire. Christine laissait un petit garçon de 6 ans. Mes deux enfants, ça a été mes deux bonheurs de l’existence. Pour moi, c’était impensable de ne pas m’occuper de ma fille. Je vivais seule, mais mon enfant passait avant. Je lui ai donné tout mon amour et toute ma tendresse. Quand je repense à elle il y a toujours le manque. »
Elle témoignera si d’aventure des demandes lui étaient signifiées
Inhumée à Châtenoy-le-Royal, Christine a fait l’objet de la part de sa génitrice d’une messe-hommage en 2003 dans ladite commune. « Ca m’a aidé, j’ai commencé à écrire tout doucement. Ca m’a fait un peu au final comme une thérapie, je me sens mieux depuis. Toutefois, rien que de m’y mettre une demi-heure c’était dur, terrible», révèle Yvonne. Elle n’en était cependant pas à son coup d’essai. « J’ai toujours beaucoup aimé l’écriture. J’ai déjà écrit des contes pour enfants, que je souhaite faire éditer d’ailleurs. » Mme Bacherot apprécie que son ouvrage ait retenu l’attention. « J’ai été acceptée par le comité de lecture d’Edilivre en deux semaines, et au bout de deux mois il était sur leur site. « Ma fille…Son combat » (disponible en livre papier moyennant un débours de 9,52 euros, de 5,70 pour la version numérique) a le profil suivant, avec ses chapitres suggestifs : « Mes enfants et moi », « La rencontre fatale », « Annonce de la maladie », « La maladie fait son chemin », « Le dernier mois », ainsi que « Sa terrible agonie et son ultime semaine ». Yvonne a accueilli avec un certain plaisir les retours, positifs. « Tous ceux qui l’ont acheté m’ont glissé qu’il fallait pouvoir l’écrire. Quand ils le lisent, ils affirment qu’ils sont en plein dedans, qu’ils le vivent », certifie-t-elle. Maintenant qu’elle l’a rédigé, pas mal de choses bénéfiques tombent. Notamment des dédicaces à Decize, au mois d’octobre certainement, avant la concrétisation éventuelle de contacts pris à Beaune, Cluny, en particulier. Davantage encore pour peu qu’on la sollicite. « Je suis prête à répondre à des invitations. Je serais toujours là si on m’invitait dans les établissements scolaires. Je dirais ce qu’il faut. » Antérieurement sa volonté de secouer un brin le cocotier ne fut qu’un feu de paille. « J’avais essayé de m’engager à l’hôpital de Chalon-sur-Saône contre le sida, mais on m’a répondu non, que c’était trop tôt. Revoir des personnes comme ma fille, ça aurait été remuer le couteau dans la plaie. » Yvonne Bacherot a de la suite dans les idées. Dans son esprit naîtra un autre livre, sans aucune attache avec le précédent. Il s’agira d’une histoire véridique dont la narration étendra son emprise sur une famille bourguignonne. On n’a vraisemblablement pas fini de parler de la vaillante sexagénaire…
Michel Poiriault



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