Bresse Chalonnaise

L'avenir plus qu'incertain du busard Saint-Martin...

L'avenir plus qu'incertain du busard Saint-Martin...

Rapace, par conséquent protégé comme tous ses congénères diurnes ou nocturnes, le busard Saint-Martin n’est pas au mieux actuellement en termes de massification, et il ne semble pas être en mesure de pouvoir redresser la barre par la suite. Du côté de l’A.O.M.S.L. (Association Ornithologique et Mammalogique de Saône-et-Loire), on se perd pour l’heure en conjectures…

Une brusque décélération à partir de 2012, de sombres horizons en perspective

L’un des trois busards de France (les autres étant le cendré, avec des couples moins nombreux, et celui des roseaux) a un devenir peu glorieux aux dires des naturalistes, même si ces trois espèces, passez-nous l’expression, battent de l’aile à l’échelle nationale. « Le busard Saint-Martin est victime d’une érosion lente mais inexorable. Ses effectifs sont toujours faibles. Tous les ans, chaque premier week-end de décembre il y a le comptage des dortoirs en hiver, car cette période est favorable. Il est d’ailleurs le seul busard à rester chez nous à la mauvaise saison, lequel a plus mauvaise presse que le busard cendré, parce qu’il est susceptible de prélever du petit gibier. Une dizaine de dortoirs existent en Saône-et-Loire, dans le Val de Saône et en Bresse. Nous avons compté vingt-quatre individus en 2015, soit le même nombre que l’an dernier. En 2010,  soixante-dix avaient été recensés, et depuis 2012 nous constatons une grosse chute », entérine Brigitte Grand, par ailleurs coordinatrice scientifique à l’E.P.O.B. (Etude et Protection des Oiseaux en Bourgogne). L’oiseau de proie chasse –à très faible attitude- en milieu ouvert, et il a besoin d’une végétation assez dense. Il niche en revanche en milieu boisé (la nidification s’avère moindre qu’auparavant soit dit en passant), dans les coupes forestières. En d’autres lieux, le busard change radicalement de site de villégiature. « A l’ouest de la Bourgogne (l’Yonne) il niche dans les céréales. Sont-elles mieux protégées qu’en forêt, où le risque de prédation est plus grand ? On ne sait pas. L’espèce va-t-elle déserter les milieux naturels ? », s’interroge Brigitte. Mystère et boule de gomme ! L’avenir nous le dira…

 

Crédit photo : Alain Petitjean (cliché réalisé en 2015 à Varennes-le-Grand)

 

                                                                                                    Michel Poiriault