Politique de droite

Pour info-chalon.com, l'eurodéputé Arnaud Danjean revient sur cette journée noire

Pour info-chalon.com, l'eurodéputé Arnaud Danjean revient sur cette journée noire

Répondant aux questions d'info-chalon.com, le Saône et Loirien, Arnaud Danjean évoque la lutte contre le terrorisme après cette nouvelle journée noire pour les démocraties occidentales.

Comment avez-vous vécu cette journée à Bruxelles ?

Je suis arrivé à Bruxelles par le train à 8h45. Nous avions des votes en commission parlementaire à 9h, j'ai donc choisi de prendre le métro pour aller dans le quartier européen. C'est à ce moment là que des amis de Saône-et-Loire, qui me savaient à Bruxelles, m'ont alerté sur les explosions à l'aéroport. Je les ai rassurés en leur disant que je n'y étais pas. Je suis sorti du métro à 9h. Et 10mn plus tard, à 2 stations, a eu lieu le deuxième attentat. Le Parlement a été bouclé, nous avons décidé de poursuivre nos travaux mais évidemment dans un climat très grave et avec l'angoisse d'un bilan forcément très lourd...

Doit on se convaincre que le terrorisme est désormais notre quotidien ?

Cela fait déjà plusieurs mois voire plusieurs années que cette réalité terrifiante s'impose à nos sociétés. C'est un défi très complexe car il ne faut céder ni à la psychose ni au fatalisme. C'est ce qu'on appelle la résilience. Mais elle est plus facile à proclamer qu'à vivre. Face à chaque événement tragique de cette nature, le réflexe est naturellement émotionnel, compassionnel...Mais comme c'est précisément ce que recherche les terroristes, nous affichons ainsi nos vulnérabilité. Terrible dilemme car il est impossible de se montrer insensible. En tout cas, compte-tenu de l'ampleur inédite de la menace et du contexte international, nous en avons pour au moins une dizaine d'années avec ce défi. Il faut de la détermination, de la patience et du professionnalisme minutieux. Avec deux écueils dans nos sociétés médiatiques et émotionnelles: le déni qui minimise la menace et la surréaction va-t-en guerre qui soulage momentanément mais ne règle rien au fond...

Les démocraties occidentales ont elles les moyens de leurs ambitions face au terrorisme aveugle ?

Il y a quelques jours, dans une tribune dont beaucoup d'hommes politiques devraient s'inspirer, le Chef d'Etat-Major de l'Armée de Terre, le général Bosser, disait deux choses fortes: d'abord le combat principal est celui des valeurs (sur lesquelles nos démocraties sont fondées et qui sont haïes par nos ennemis) et secundo il ne faut pas "nourrir l'ambition irréaliste & improductive d'une destruction totale de l'adversaire." Ce qui signifie que la victoire contre cet ennemi se construit méthodiquement, minutieusement, prioritairement par le renseignement, par l'action policière et par l'action judiciaire et que cela prendra du temps. Je ne suis pas forcément partisan de nouveaux instruments législatifs. C'est surtout l'harmonisation des dispositifs, leur connection, la fluidité de la coordination, nationalement et à l'échelle européenne, qui permettront  de réduire la menace.

Propos recueillis par Laurent Guillaumé - Info-chalon.com