Chalon sur Saône
Changement de cour pour le Procureur chalonnais Christophe Rode
Publié le 20 Avril 2016 à 10h07

Lundi, Christophe Rode change de région et de cour. Procureur à Chalon-sur-Saône depuis septembre 2009, il a été auparavant vice-procureur à Mâcon. Info-chalon l’a rencontré au début du mois pour faire le bilan de ses années saône-et-loiriennes.
Début avril, le procureur chalonnais savait déjà qu’il pouvait partir d’un jour à l’autre à Bourg-en-Bresse. La mutation aurait dû avoir lieu l’an dernier mais elle a été retardée. Christophe Rode hérite d’un parquet plus important. S’il était resté dans le ressort de la Cour d’Appel de Dijon, seul devenir procureur à Dijon aurait marqué une progression dans sa carrière. Arrivé en Saône-et-Loire en l’an 2000, il a écumé les deux juridictions départementales.
Il a toujours été parquetier. Une tâche « enrichissante, intéressante et exaltante ». Au début de sa carrière, il a aussi demandé des postes de juge d’instruction, de juge d’application des peines, jamais obtenus. « Je n’ai jamais été déçu par les fonctions du parquet ». Les magistrats ont le loisir de changer d’affectation au fil de leur vie, soit au siège, soit de représenter le ministère public. Sa première affectation, à la sortie de l’Ecole nationale de la magistrature, il l’occupe à Cusset, dans l’Allier, comme substitut, après avoir été auditeur de justice à Annecy. Il passe ensuite une dizaine d’années à Avignon, avant de devenir le bras de droit de Jean-Louis Coste, resté très longtemps procureur de Mâcon. Aujourd’hui, les procureurs et présidents ne peuvent pas rester plus de sept ans au même poste. « Que vous exerciez l’action publique à Bourg, à Chalon, à Marseille, les réflexes ne changent pas. Les affaires sont différentes mais les règles sont les mêmes. Un parquet, c’est une équipe de magistrats et de fonctionnaires ». A Bourg, unique tribunal du département voisin, le parquet compte huit magistrats en exercice, davantage qu’à Chalon.
A son arrivée à Mâcon en 2000, la juridiction compte encore deux juges d’instruction. La création du pôle criminel dans la ville de Niepce, vers 2008 amène ensuite davantage d’affaires. « Je retiens une justice rendue à taille humaine, on peut encore faire du travail de qualité, on est moins soumis au flux et à la masse. » Au fil des années, le parquetier a vu évoluer son métier vers plus de partenariats, plus de formalités. « Il y a toujours des traces écrites de ce que l’on fait, de ce que l’on met en place ce qui n’était pas le cas auparavant. »
« Le Nord de la Saône-et-Loire est plus difficile, note le magistrat. Plus soumis à des tensions économiques et sociales. La crise économique a moins frappé violemment Mâcon qu’elle n’a frappé Chalon ou Montceau ». La délinquance sur Chalon lui semble plus violente et agressive que dans le sud, comme n’importe qui peut le remarquer au fil des affaires traitées par les deux juridictions. Du côté des Assises, Christophe Rode dit avoir été marqué par l’affaire Verjux, l’assassinat de la maire de Saint-Maurice-des-Champs par son mari en 2010 et jugé en 2013.
« Ce que je retiendrai surtout de mon passage à Chalon, dit-il, c’est que des affaires non élucidées ont pu l’être. L’affaire Mura (1), par exemple est une affaire qui marque à la fois sur le plan judiciaire et sur le plan humain, parce que vous ne pouvez pas être insensible au combat des familles qui pendant des années ne se sont pas découragées. » Un regret aussi, celui de ne pas pouvoir être avocat général pendant le procès Jardin, meurtrier présumé de la jeune Christelle Blétry en 1996 à Blanzy, une affaire qui a pu rebondir grâce aux progrès des techniques d’identification ADN, programmé normalement fin 2016.
Pour les juges, chaque affaire, notamment aux Assises, est unique. « La vie des gens, vous savez, n’est pas une ligne continue. De temps à autre, il y a des failles. Certains résistent à la pression, d’autres pas et commettent des crimes. On mesure toute la complexité et la fragilité humaine. Vous pouvez aussi bien être touché par des victimes que par le parcours de certains accusés. C’est une des difficultés de ce métier : il faut savoir encore rester humain, être accessible et prendre suffisamment de distance pour ne pas tomber dans l’empathie ou dans la haine, pour rendre la justice. Si on se blinde complètement, on ne requiert pas correctement non plus. Il faut tenir compte de ce que sont les gens et de ce qu’ils créent chez vous de sentiment positif ou négatif, tout en se méfiant de ses sentiments ». Echappatoire indispensable pour lui, le sport, pratiqué régulièrement. Il apprécie vélo, footing, ski et natation et côté cyclisme, regrette « de ne pas faire autant de kilomètres qu’il aimerait ».
« Ce que je garderai aussi de Chalon, c’est la faculté d’adaptation de tout le monde, au palais de justice, notamment lors des travaux importants du palais de justice et la solidarité qui s’est manifesté entre les uns et les autres à cette occasion. » La construction d’un nouveau tribunal, la rénovation d’un palais de justice et même son inauguration dans un contexte chahuté composent aussi l’actualité et le quotidien d’un chef de parquet.
Florence Genestier
(1) (1) Le procès en appel de Jean-Pierre Mura se tiendra à Dijon cette année. Il a été reconnu coupable en juin 2015 et condamné à 20 ans de réclusion par les Assises de Saône-et-Loire du meurtre de Christelle Maillery, une lycéenne retrouvée morte, lardée de coups de couteau dans une cave de son immeuble au Creusot en 1986. Après plusieurs dizaines de fausses pistes et un non-lieu prononcé en 1997, l’homme avait été mis en examen après la réouverture de l’enquête en 2005.



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