Cinéma

Deux salles pour un film : succès de la soirée-débat pour « La sociale » proposée par La bobine au cinéma Axel à Chalon

Deux salles pour un film : succès de la soirée-débat pour « La sociale » proposée par La bobine au cinéma Axel à Chalon

Jeudi 16 février, La bobine avait demandé non pas une mais deux salles au cinéma Axel pour le documentaire de Gilles Perret retraçant l’histoire de notre Sécurité Sociale, intitulé « La Sociale ». Plus de 300 personnes ont pris leur ticket pour cette soirée-débat en présence de Michel Katchadourian, spécialiste de la protection sociale, organisée en partenariat avec l’association bourguignonne des Amis du Maitron.

« On reçoit selon ses besoins, on cotise selon ses moyens ». Le documentaire de Gilles Perret, La Sociale, explique de façon claire comment est née, en quelques mois, sur la volonté tenace d’un ministre du travail, Ambroise Croizat, et d’une poignée de personnes très motivées, notre Sécurité sociale.

 

Ce système, qui comprend l’assurance maladie, les accidents du travail, les retraites et les allocations familiales, a notamment permis une hausse rapide de l’espérance de vie et la baisse de la mortalité infantile. Née après-guerre d’un consensus entre le MRP, les Gaullistes, les Socialistes et les Communistes « pour rationaliser, créer une société juste et solidaire », la Sécurité sociale a « libéré les catégories les plus basses de l’insécurité ». « La sécurité sociale, ça n’est rien d’autre que le droit de vivre », qui a permis « aux gens de retrouver ce qui leur manquait : la dignité ».

                                                                                                   

Michel Katchadourian, spécialiste de la protection sociale invité par La bobine pour animer le débat d’après projection de La Sociale, a tenu à souligner dans un premier temps que «  ça n’a aucun sens de parler de trou de la sécurité sociale car elle n’a pas vocation à être rentable ». Et d’expliquer que si le système souffre actuellement d’un problème de financement c’est notamment dû à la logique de marché à laquelle est soumise notre santé, avec notamment des compagnies d’assurance qui, en entrant dans le marché de la santé, ont cassé les prix pour les personnes moins malades ou plus jeunes. C’est également dû au fait d’avoir fiscalisé ce qui au départ était un système de cotisation, à savoir que l’argent récolté pour la Sécurité sociale était exclusivement utilisé pour la Sécurité sociale. C’est encore dû, comme en témoigne une professionnelle de la santé dans le documentaire, aux médicaments qui ne valent que quelques centaines d’euros mais qui sont vendus plusieurs milliers d’euros.

 

Aussi, une privatisation de la sécurité sociale – ce que demandent certains aujourd’hui – serait extrêmement dangereuse selon Michel Katchadourian qui a pu observer que dans les pays où c’est le cas nombreux sont ceux qui n’ont pas accès aux soins. Et d’ajouter qu’avec le système de complémentaire obligatoire choisie par les employeurs des salariés, les remboursements sont souvent moins intéressants, ce qui oblige à souscrire à une sur-complémentaire…

 

Pour ceux qui souhaiteraient voir le documentaire de Gilles Perret et qui n’ont pas pu se rendre à la soirée-débat de La bobine jeudi dernier, La Sociale sera de nouveau programmé par le cinéma Axel durant la semaine du 22 au 28 février.

                                                                 

M.B.