Chalon /autour de Chalon
Les coulisses de la magie du cinéma se dévoilent dans le festival Chefs Op’ en Lumière
Publié le 17 Février 2020 à 12h17

Chalon peut s’enorgueillir d’abriter l’unique festival consacré à l’image de film en France. Un festival qui, à l’âge d’un an, est déjà connu des professionnels outre-Atlantique ! En l’espace de 7 jours, du 9 au 15 mars, l’association Chefs Op’ en Lumière, présidée par Janick Leconte, vous convie à une dégustation guidée de la magie du cinéma. Des films récents de qualité, des films restaurés, des films d’animation pour les plus jeunes, un ciné concert, une expo et tant d’autres réjouissances du septième art vous sont proposées avec le décryptage de spécialistes de l’image : les directeurs de la photo. Vous ne verrez plus jamais les films de la même façon !
L’an dernier, la 1re édition du festival Chefs Op’ en Lumière a marqué d’une pierre blanche le monde des artisans du cinéma : jusqu’alors, en Europe, seuls deux festivals consacrés à l’image du film existent, en Pologne et en Macédoine. Aujourd’hui, le festival chalonnais Chefs Op’ en Lumière réintroduit en France la place essentielle des directeurs de la photo, véritables complices de l’ombre des réalisateurs.
Êtes-vous un spectateur comme les autres ?
Ah ! La délectation du cinéma ! Bien calé dans votre siège (confortable, dans l’idéal), vous sentez comme un frétillement d’impatience, et déjà le plaisir affleure. Ces quelques minutes sont jouissives. Car vous attendez d’être embarqués, totalement, oubliant tout : le lieu, les pensées qui s’agitaient, et jusqu’à votre propre présence. Vous voulez être transportés. Alors oui, et ce n’est déjà pas si mal, vous êtes un spectateur comme les autres. Qui choisit son film pour un acteur ou pour son histoire, mais qui peine à répondre à la question : qu’est-ce que tu as aimé dans ce film ? Les émotions, les mots approximatifs se bousculent, mais rien qui vous satisfait. Normal : demandez à un gourmand de parler du vin qu’il apprécie : même résultat. Alors c’est à une dégustation guidée de la magie du cinéma que vous convie le festival Chefs Op’ en Lumière…
Porter la 2e édition du festival
Janick Leconte l’avoue : « je suis un boulimique de culture. » Membre de La Bobine depuis 5 ans, cet ancien chef d’établissement (LEP auto, lycée Mathias, Jean-Moulin puis à Lyon) n’a pas attendu la retraite pour hanter les salles de spectacle : cinéma, théâtre, musique… la liste est longue pour l’amateur des arts qui n’était pas seulement consommateur. Au cœur des établissements, il favorisait déjà les projets des équipes éducatives et a même organisé une expo d’art contemporain dans un collège. Belle gageure ! « Avant d’intégrer l’Éducation nationale, j’ai travaillé dans le privé : j’ai été chauffeur de taxi, brancardier, employé des pompes funèbres, documentaliste à la CCI, pigiste au Progrès, cette période de 10 ans m’a fait grandir. La polyvalence rien ne me fait peur. » À La Bobine, le projet lui tient à cœur : créer, dans la ville de Niépce et de Kodak, le 1er festival de l’image et de ceux qui la façonnent : les chefs opérateurs.
C’est donc habité par sa passion du cinéma et armé de son savoir-faire que Janick Leconte se lance dans la grande aventure : porter, avec son association Chefs Op’ en Lumière, la deuxième et prometteuse édition du festival de l’image.
Devenez un spectateur « pas comme les autres » : décryptez l’envers du décor
Si je vous dis que le chef opérateur, alias directeur de la photo, est le bras droit du réalisateur, que son travail est aussi important, même si son nom n’apparaît qu’au générique, vous conviendrez avec moi qu’il était grand temps que vous fassiez sa connaissance. Lors de ce festival, vous rencontrerez ce métier de l’ombre, et deviendrez un spectateur… éclairé. C’est tout l’objectif de Chefs Op’ en Lumière. Un chef opérateur a magnifiquement résumé le rôle du directeur photo : « Au début, il y a la lumière… puis le cadre, puis les acteurs, puis l’histoire. », dit Vilmos Zsigmond — qui a travaillé avec de grands réalisateurs comme Spielberg ou De Palma — dans un ITW de Stéphane Delorme pour Les Cahiers du cinéma. Et en effet, tout est histoire de regard dans un film. Et le nôtre est guidé par celui du chef opérateur. Janick Leconte le décrit comme un technicien et artiste tout à la fois : « Comme un chef d’orchestre, il dirige son équipe et conseille le réalisateur sur la lumière, le cadre. Woody Allen, par exemple, ne s’intéresse pas beaucoup à la photo, il laisse une grande liberté au chef opérateur, avec lequel il constitue un duo indissociable. En général, le spectateur s’intéresse d’abord à l’histoire : moi, je veux montrer ce qui se passe derrière, au niveau de l’image. Décrypter l’envers du décor, aiguiser le regard des spectateurs. On devient encore plus réceptif et on saisit ce qui suscite nos émotions. Prenez l’exemple d’une scène filmée en cadres serrés successifs, puis le cadre s’élargit ; on le ressent physiquement : on était oppressé, pris en étau par un suspens et soudain on ouvre sa cage thoracique. Et dans un cadre, il y a ce qu’on vous montre et ce qu’on vous cache, qui est hors champ. Qu’est-ce qui justifie ces choix ? Tout ça ouvre des abimes de secrets cinématographiques passionnants ! Parfois, l’histoire ne m’emporte pas, mais je vois qu’il y a autre chose à admirer. C’est ça, voir le cinéma autrement, c’est avoir le regard partout. »
Une 2e édition qui voit les choses en grand
« Pour la 1re édition organisée par La Bobine, explique Janick Leconte, nous avons eu la chance d’avoir des invités qui sont des pointures, comme Éric Gautier. Tous étaient enchantés d’expliquer leur métier aux spectateurs, et de se retrouver entre eux, au premier festival français qui leur est consacré. L’AFC (Association française des directeurs de la photographie cinématographique) nous a ouvert grand ses portes et les institutions – conseil régional, départemental, la Ville, le Grand Chalon, la DRAC ont soutenu d’emblée le festival et renouvellent leur soutien. »
Un festival qui prend de l’ampleur pour sa seconde édition : organisé cette fois par l’association Chefs Op’ en Lumière, en partenariat avec l’Espace des Arts et La Bobine, il proposera deux fois plus de films (26 seront projetés) et d’invités (une douzaine), des nouveautés comme les courts métrages, les films d’animation jeune public, un ciné concert sur le film Loulou (1929), accompagné au piano par Jacques Cambra. Et toujours, la master class pour les lycéens, la table ronde avec tous les invités, animée par N.T. Binh, de la revue Positif, 4 films restaurés — dont deux de J.P. Rappeneau, Le Sauvage et Cyrano de Bergerac) — et une incroyable exposition du photographe de plateau Roger Corbeau au théâtre Piccolo. Vous le connaissez, sans le savoir : Roger Corbeau est l’un des photographes de plateau les plus connus du cinéma français entre les années 1930 et 1980, spécialisé dans les portraits des plus grandes stars, dont quelques-uns sont restés dans la mémoire collective. Venez admirer le théâtre à l’italienne du Piccolo comme vous ne l’avez jamais vu, du mardi 10 mars au dimanche 15 mars, entrée libre !
L’aventure du festival chalonnais
Les bénévoles de l’association Chefs Op’ en Lumière n’ont pas compté leurs heures pour concocter un tel événement. « Notre invité vedette sera le jeune chef opérateur Jonathan Ricquebourg, 31 ans, dont la filmographie est déjà impressionnante. Il présentera quelques-uns de ses films lors de la master class des lycéens, à l’EDA ; 4 films seront présentés en compétition pour recevoir le prix des lycéens et le prix du public. Je me réjouis que le programme destiné au public scolaire attire au-delà de la Bourgogne : un lycée de l’Ain viendra 3 jours avec 35 élèves. Je crois qu’il est fondamental de donner les clés pour devenir un amateur de cinéma. Nous projetterons également, en présence des chefs opérateurs invités, les films qui ont suscité leur vocation. Parmi le choix des films de postproduction, nous avons voulu présenter 2 films restaurés récemment par le duo d’origine : le réalisateur J.P. Rappeneau (invité) et son chef op’ Pierre Lhomme, décédé il y a peu, et à qui nous rendrons hommage. Et bien sûr, cette expo incroyable des plus grands portraits réalisés par Roger Corbeau, en partenariat avec le musée Nièpce : la scène du théâtre Piccolo sera transfigurée et s’offrira, pendant 6 jours, aux amateurs comme aux curieux. »
« Les Chalonnais ne sont pas encore habitués aux festivals de cinéma, regrette Janick Leconte, ils n’imaginent pas voir plus d’un film par jour. J’espère qu’ils sauront apprécier leur nouveau festival. Chalon est une ville où l’offre culturelle est incroyable, il faut savoir en profiter. »
On l’aura compris, le cocktail cinématographique de Chefs Op’ en Lumière sera digne des grands crus de notre région, et chacun peut venir s’y abreuver en qualité. Amoureux du cinéma, ce festival est fait pour vous !
Programme détaillé : www.festivalchefop.org
Nathalie DUNAND
[email protected]



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