Saône et Loire

Joel Giraud aux maires ruraux de Saône et Loire  - « Amenez vos projets, on vous suivra » 

Joel Giraud aux maires ruraux de Saône et Loire  - « Amenez vos projets, on vous suivra » 

Matour, à l’heure de la ruralité. C’était dans le cadre de l’assemblée générale des maires ruraux sous la présidence de Jean-François Farenc. En présence de Joël Giraud, secrétaire d’Etat en charge de la ruralité, du préfet, des trois sénateurs, des députés, du président du Conseil Départemental. Les maires ruraux sont à un carrefour, celui de la transition et entendent bien en être les acteurs majeurs.

Dans son rapport moral, le président Farenc, après avoir salué Marie-Claude Jarrot retenue pour cause de santé, a rappelé « la totale neutralité de ses adhérents, nous refusons tout étiquetage politique venant des services préfectoraux envers les communes de moins de 2 000 habitants. Nous sommes là au services de nos concitoyens et pas d’un quelconque parti. »

 Il a également réaffirmé tout le soutien des élus ruraux quant à la réouverture des marchés d’alimentation, avec bien sûr toutes les précautions nécessaires ; soutien également au maire de Versaugues traduit en justice pour avoir fait son boulot d’entretien de sa commune ainsi qu’à son  trésorier Marc Labulle, agressé dans sa mairie. Jean-François Farenc a redit tout son intérêt pour la poursuite des travaux sur le haut débit et le maintien des services publics en milieu rural. 

Dans les sujets de travail à venir le président évoque l’habitat « il y a un mouvement dee retour vers nos petits villages, nous devons plancher sur la rénovation des quelque trois mille logements communaux inoccupés et qui pourraient redynamiser nos communes. Il y a du partenariat à réinventer avec l’Etat ». 

André Accary….Cohérence des territoires

Le président du Conseil Départemental a fait le point sur le grand projet médical qui est le sien depuis son arrivée à la tête du Département « nous avons encore des généralistes à installer, avec un point plus particulier pour les EHPAD qui ont, pratiquement tous des problèmes en ce domaine.   Nous allons aussi passer à la phase suivante du dossier, celle de l’implantation de spécialistes. Il y a de la demande de médecins qui veulent venir ici. Et dans un même temps nous maintenons tout le travail entamé pour le maintien des personnes âgées à domicile. » Le président Accary a rappelé le plan de soutien à l’associatif sportif et culturel et les 85 millions d’euros engagés pour couvrir les 30 000 km de réseaux haut débit à installer. Il a appelé à la cohérence des territoires et aux projets structurants pour le développement rural.

La proximité a ses limites

Morceau de choix des débats, le débat « alimentation et terroirs ».  La crise de la COVID a ramené le consommateurs sur une production de proximité,  le président de la Chambre d’Agriculture Bernard Lacour ne s’en est pas caché « notre label AgriLocal a multiplié ses chiffres par trois. Mais n’oublions pas non plus que ça ne suffit pas, il nous faut travailler l exportation parce qu’ainsi on travail un produit et une image du terroir. A terme c’est bon pour lez tourisme et toute l’économie locale induite ».  A l’examen Laurent Terrasson qui manage un mag conso temporise « faut du local, c’est ce que les gens veulent. Mais il faut aussi de la qualité. Et il faut que les producteurs puissent avoir accès aux grands marchés publics. A l examen on constate que ces grosses structures ne sont pas forcément fan de local. »

Pour Sylvain Chavy, maire de Saint Martin de Commune, un Projet d’Alimentation Territorial bien pensé passe par du structurel. Evoquant ainsi la construction des abattoirs d’Autun « Aujourd’hui ils fonctionnent mais manquent de tonnage. Il faudra sans doute que la collectivité mette la main à la poche pour assurer la pérennité de l’équipement. »  Pour Gérald Gordat qui se place en amont, les commandes de gros volumes pour approvisionner des restaurants scolaires ou hôpitaux est plus difficile. Et souvent c’est la logistique qui boite entre le producteur et le consommateur. « Le boulot de la collectivité, c’est d’initier des projets, pas de les gérer. Sinon c’est qu’il y a faillite du projet. »

François Bonnetain, maire de La Vineuse et qui manage un éco système regroupant l’approvisionnement d’une trentaine de cantines scolaires tout passe par un groupe coopératif, porteur d’emplois et apte à mettre sur le marché un produit fini, prêt à l’emploi.

Joël Giraud….Faites remonter des projets

Le secrétaire d’Etat, homme de terrain et qui connaît bien la ruralité saônetloirienne veut inverser la tendance. « Je suis opposé aux projets clefs en mains qui arrivent de Paris et qui, dans la majeure partie des cas, ne répondent pas aux besoins du terrain. Ce que je souhaite c’est que vous ameniez vos idées et vos projets, on en parle et on les déploie. Il y a de l’argent pour la relance, n’hésitez pas ». Et d’évoquer, notamment, le Plan National Montagne dont toute la zone Morvan pourrait bénéficier. Les Contrats de Ruralité ont, devant eux, une enveloppe de 80 millions d’euros. De quoi stimuler l’imaginaire.

Répondant à Jean-Paul Luard, maire des Bizots et président de la Fédération Départementale des Restaurants Scolaires, Joël Giraud s’est voulu rassurant « Dans les amendements prévus au budget 2021 il est prévu de compenser les pertes financières des petites communes. »

Catherine Amiot, au nom du Conseil Départemental a évoqué le PAT (Projet Alimentaire Territorial)  « le Département en gère toute  la cohérence et s’il est vrai que les finances de l’Etat seront au rendez-vous, ça n’empêche pas d’en contrôler toute l’efficience, il en va de notre responsabilité d’élus ».  Joël Giraud a  annoncé la prolongation sur deux ans des ZRR (zones de revitalisation rurale) et de tout l’accompagnement qui va avec. 

Concernant le loup, qui agite le monde rural, le président Lacour a rappelé l’état de détresse des éleveurs devant un « plan loup » qui a déjà trente ans d’existence….bien avant que le loup n’apparaisse ici. Il a également salué le travail efficace et responsable des services préfectoraux sur ce dossier. Le Secrétaire d’Etat qui connaît la question (il vient des Hautes Alpes ou le mouton est roi) n’a pu que constater la difficulté de surveillance des troupeaux.