Chalon sur Saône

Arrêté municipal de Chalon - Coup de poker politique ?

Arrêté municipal de Chalon - Coup de poker politique ?

La décision prise par le maire de Chalon sur Saône d'autoriser la réouverture des commerces non-alimentaire soulève de vraies questions.

De nombreux maires ont pris des arrêtés similaires à celui de la ville de Chalon sur Saône, à l'image de Migennes, de Brive... des arrêtés qui répondent aux attentes des commerçants des centres-villes et notamment ceux qui n'entrent pas dans la case dit "essentiels". Bien évidemment, les incohérences se sont multipliées ces dernières heures à l'image des grandes surfaces autorisées à ouvrir l'intégralité de leurs rayons y compris ceux dits non essentiels. Et c'est sans doute là le vrai combat à mener pour les élus locaux, celui d'imposer aux grandes surfaces de se mettre en conformité avec la problématiques imposée aux "petits" commerçants. 

Gilles Platret a choisi ce jour un tout autre combat, celui de répondre aux interrogations des commerçants du centre-ville en prenant un arrêté municipal qui donne le droit d'ouvrir pour celles et ceux frappés par l'interdiction. Un arrêté qui interroge tant sur le fond que sur la forme au final. Comme le rappelle le précepte, la République est Une et indivisible, et la loi reste la loi. C'est un décret pris par le gouvernement qui fixe les contours du confinement et les autorisations/non autorisations. Une décision qui supplante toutes les décisions municipales si on réfléchit de manière purement juridique. 

Pose également la question des attestations de sorties qui n'autorisent pas à se rendre dans des commerces dits non essentiels. C'est dire l'ampleur du capharnaüm en perspective entre ceux qui souhaitent répondre à l'arrêté municipal et le consommateur lambda qui sera nécessairement sanctionner puisqu'aucune dérogation de déplacement ne permet d'accéder à ces commerces. 

La Préfecture de Saône et Loire n'a pas trainé à s'exprimer dénonçant le caractère illégal de l'arrêté municipal.

En attendant, pour ou contre la décision de Gilles Platret, politiquement, son coup de poker politique est plutôt bien joué, surfant sur le ressentiment à l'égard de décisions jugées injustes, même si avec un peu d'honneteté intellectuelle, on savait cette annonce morte-née en s'appuyant uniquement sur le droit. 

Laurent Guillaumé