Saône et Loire économie

Pour Patrick Revoyre, Président de l'Union des Métiers et des Industries de l'Hôtellerie de Saône et Loire, l'optimisme n'est guère de rigueur

Pour Patrick Revoyre, Président de l'Union des Métiers et des Industries de l'Hôtellerie de Saône et Loire, l'optimisme n'est guère de rigueur

Sollicité par info-chalon.com, le Président Patrick Revoyre, en charge des métiers de l'hôtellerie, restaurations, cafetiers.... dresse un point d'étape pour nos lecteurs, à quelques jours de la fin de l'année 2020. Une année particulièrement historique pour tout ce pan de l'économie française.

"La fin d'année ne va pas s'achever sur un ton d'optimisme. En effet, tout porte à croire qu'un nouveau confinement va être instauré dès la rentrée de janvier jusqu'en février... Cela signifie d'ores et déjà que les dates supposées de réouverture des restaurants seront repoussées d'autant" lance aussitôt Patrick Revoyre, Président de l'UMIH Saône et Loire, qui accumule un flot continu d'heures de réunions, d'échanges avec les services de l'Etat et bien sûr ses homologues professionnels du secteur.

"Les hôtels dont on parle peu, subissent les effets collatéraux; s'ils peuvent continuer à exercer leur activité, voient la fréquentation chuter fortement car les restaurants sont fermés. Les bars et discothèques n'ont aucune visibilité et reçoivent des aides de façons très inégales voire inexistantes. On voit peu de défaillances, mais c'est l'effet report et soutien financier qui joue son rôle" rajoute le président départemental.

"Une stratégie gouvernementale qui fonctionne pour le moment"

"La stratégie mise en place par le gouvernement fonctionne jusqu'à présent. Mais la reprise va se faire dans la douleur et les Cafés, Hôtels et Restaurants vont redémarrer au ralenti car il est fort à craindre que les clients changent leurs habitudes en ayant peur d'aller au restaurant d'une part, et le télétravail d'autre part a donné aux entreprises l'habitude des réunions et rendez-vous en visioconférences qui vont faire diminuer la fréquentation des café, hôtels et restaurants. Il est à craindre un frein très important sur les embauches, et un report des investissements" annonce Patrick Revoyre.

"Lorsque les entreprises bénéficiaires vont devoir rembourser le PGE, c'est une nouvelle ligne de charge qui va venir grever leur trésorerie. Il ne faut pas oublier que PGE= PRET que l'on a accordé pour pouvoir traverser la crise sanitaire et faire face aux échéances. Le remboursement va revenir comme un boomerang a la face des entreprises et les mettre en difficulté. Le gouvernement doit d'ores et déjà réfléchir à la mise en place d'u subvention pour compenser le remboursement des banques. Le gouvernement n'a qu'à solliciter les assureurs, grands absents de la crise...."

Au niveau de la région Bourgogne-Franche Comté, pour ce 3e trimestre, " l’hébergement et la restauration font partie des secteurs les plus durement impactés par la crise et le confinement. LES TPE-PME régionales ont perdu 14.7% de chiffre d'affaire dès le 1er trimestre 2020. L’ICA (indice de chiffre d’affaires) a décroché au 2ème trimestre avec une baisse de 66.9% par rapport à l’année précédente.

 Les pertes cumulées sur les trois premiers trimestres frôlent les 30% par rapport à l’année précédente.

"Les TPE-PME de la restauration traditionnelles ont perdu 17.9% de CA dès le 1er trimestre 2020. L’activité a plongé lors du 2ème trimestre avec une perte des deux tiers de chiffre d'affaire par rapport au 2ème trimestre 2019 (-67.7%) et le 3ème trimestre (-0.1%) n’a pas permis de rattraper le retard. La baisse cumulée de CA sur les trois premiers semestres de l’année est supérieure à 28%, par rapport à la même période de l’année précédente " selon les données extraites de l’Image PME : 3ème trimestre 2020 de l’ordre des experts comptables.

Propos recueillis par LG - Info-chalon.com