Chalon sur Saône

L'hôpital de Chalon sur Saône en première ligne dans le grand élan de vaccinations en Saône et Loire

L'hôpital de Chalon sur Saône en première ligne dans le grand élan de vaccinations en Saône et Loire

Les professionnels du secteur hospitalier de plus de 50 ans ou considérés à risque sont en phase de vaccinations face au COVID. Toute la chaine est mobilisée "parce qu'on entrevoit la lueur d'espoir au bout du tunnel".

Jean-Yves Charles, médecin-urgentiste au centre hospitalier William Morey, ne compte plus ses heures face au COVID 19. Il est de ceux au sein de l'hôpital qui baigne depuis les origines de la pandémie, c'est dire qu'il en connaît un rayon et lorsque l'occasion de passer à la phase vaccination s'est annoncée, c'est tout naturellement qu'il est venu rejoindre le dispositif. Une manière de boucler la boucle. 

Alors lorsqu'on pose la question que tout le monde se pose autour du bien fondé du vaccin contre le COVID, il ne prend pas quatre chemins Jean-Yves Charles, et notamment à l'adresse de certains professionnels de santé qui laissent planer des suspicions sur le vaccin. "Je les invite à relire leurs cours de biologie cellulaire. Et si ils ne comprennent toujours pas, c'est qu'ils ne savent pas lire". 

Des propos qui montrent une forme d'agacement sur ce qui peut être dit ici ou là autour du vaccin Pfizer, premier qui est venu équiper la pharmacie de l'hôpital William Morey, placé sous haute surveillance et suivi de Jérôme Coutet, chef du pôle pharmacie de l'hôpital chalonnais.

Même tempérament et d'investissement pour le docteur Nathalie Roch, infectiologue à l'hôpital William Morey, qui partage malgré elle, tout l'historique de son combat face au COVID19. Des échanges informels mais qui démontrent à quel point les professionnels de santé prennent sur eux depuis plusieurs mois, et qui livrent leurs désarrois face à un nombre incalculable de décès depuis le début de la pandémie. 

"Alors oui le vaccin, c'est notre lueur d'espoir...."

"Oui il faut le dire et le répéter, le vaccin, c'est la lueur au bout du tunnel. C'est le seul moyen aujourd'hui d'éviter des morts et de sauver des vies, ni plus ni moins.".

"On va accélérer très vite la diffusion"

Jean-Yves Charles, associé à Philippe Dubot - Président du Commission Médicale d'Etablissement et Fabrice Cordier - Directeur délégué ont tenu à rappeler que l'hôpital s'est mis en route ce mardi pour être centre départemental de vaccination. "Tout est en route et les choses vont très vite s'accélérer".

Nathalie Roch a rappelé toute l'importance de la formation autour du vaccin, toute l'importance d'évacuer toutes les réticences ou craintes, sujet évoqué au cours d'une visio-conférence ce mercredi soir en présence de quelques 300 personnels de santé de tout le département. L'heure est bien à la mobilisation générale et l'importance première est de favoriser la vaccination de tout le personnel de santé du département, public ou privé, et quelque soit le secteur d'activité, de l'entretien... au personnel informatique. 

Un court entretien médical... Comptez une quinzaine de minutes pour la vaccination

Pour le moment, réservée exclusivement aux personnels de santé et associés et aux aides à domicile, la vaccination se fait exclusivement sur rendez-vous à l'hôpital William Morey. Un entretien médical qui permet de lever d'éventuelles allergies liées au polyéthylène glycol précise Jean-Yves Charles. En cas de risque allergique, "nous avons un suivi assuré sur place juste après l'injection". Une allergie qui selon les dernières études concerne une personne sur 100 000. "Le vaccin ne provoque rien en dehors d'une rougeur ou pas, d'une légère contracture éventuelle et éventuellement de fièvre qui disparait au bout de 24 à 48h, comme tout vaccin" rajoute Nathalie Roch. 

Un portail dédié et une traçabilité chirurgicale

Jérôme Coutet et Nathalie Roch ont souligné l'importance du process mis en place dans le cadre de la vaccination, avec le portail dédié à la vaccination en lien avec l'assurance maladie. "On retrouve l'intégralité des éléments, le bras sur lequel a été injecté le vaccin, le numéro de lot du vaccin...et le patient repart avec une copie attestant de sa vaccination". 

A terme, médecines de ville mais aussi pharmacies, infirmières libérales... tous vont être mis à contribution de l'élan vaccinatoire. Ce jeudi soir, Jean Castex a annoncé le chiffre d'un million de personnes vaccinées d'ici la fin du mois de janvier. 

Laurent Guillaumé