Opinion de gauche
Une gauche qui ne résiste pas à la tentation de l'extrême pour le NPA 71
Publié le 22 Mai 2021 à 10h34
Ce matin du 19 mai 2021, je ne peux m'empêcher de me poster devant mon clavier et mon écran d'ordinateur pour libérer ces quelques mots afin d'expulser une colère sourde qui me ronge depuis quelques semaines. Cette colère, mâtinée de désillusion et d'incompréhension, a débordé hier lorsque j'ai appris la capitulation de nombreux représentants de l'ancienne gauche plurielle, du PS, d'EELV, du PCF, devant la surenchère sécuritaire qui s'installe dans notre République depuis trop longtemps.
Comme si les préoccupations des citoyens devaient être figées mordicus sur cette question de l'insécurité. Au diable l'insécurité sociale, professionnelle, sanitaire, écologique !
En décidant de prendre part à cette manifestation de soutien aux policiers devant l'Assemblée Nationale ce mercredi 19 mai, aux côtés de représentants du RN, du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, les Fabien Roussel (PCF), Olivier Faure (PS), Yannick Jadot (EELV), et d’autres membres de ces organisations politiques, succombent à la tentation de l'extrémisme en s'associant aux obsessions de leurs adversaires.
Je ne veux pas ici minimiser et esquiver le malaise qui enfle au sein des fonctionnaires de la Police Nationale, mais comment peut-on tomber dans ce piège aussi grossier tendu par la droite extrême et l'extrême droite qui laisse accroire que ce sentiment de violence, de désordre, largement instrumentalisé par une hystérie politico-médiatique bien excessive, peut trouver une réponse raisonnable dans une surenchère sécuritaire sans fin ?
Ainsi Fabien Roussel, en faisant de ce thème imposé la cause principale de sa campagne pour la présidentielle, en annonçant notamment la création de 30 000 postes de fonctionnaires de police s'il est élu, sombre lamentablement dans cet abîme mortifère. On aurait pu penser qu'il préconise avec enthousiasme le recrutement de 30 000 éducateurs de rue, de 30 000 médiateurs de quartier, de milliers de postes d’animateurs culturels, sportifs, une politique ambitieuse contre la ghettoïsation…
Bref, la première réponse qu’il veut apporter à cette névrose sécuritaire, s’inspire des mêmes remèdes simplistes inaugurés par le parti Lepéniste. Avec ses petits camarades du PS, Yannick Jadot et certains membres d'EELV, il accorde sa caution politique à toujours plus de répression, à Darmanin et au RN, à des syndicats de police ultra radicalisés qui dans leur grande majorité campent dans le déni des violences policières, du racisme profond qui s’est enraciné dans les rangs des « gardiens de la paix ». Oups !, c’était avant, aujourd’hui on dit « forces de l’ordre ».
Ce dangereux calcul, preuve d'un grand cynisme, sera contre-productif et se retournera fatalement contre ses auteurs. Cette politique de manipulation de l'électorat est tout ce qu'on déteste et qu’une partie non négligeable de l’électorat rejette vivement. L’irrésistible ascension de l’abstention en est une manifestation concrète. Il faut le courage d'aller à contre-courant de la pensée dominante du jour et de proposer des perspectives sociales, économiques et politiques novatrices pour le plus grand nombre.
Que Gérald Darmanin piétine sa fonction et s’adonne à une nouvelle pitrerie de circonstance, ce n’est pas ici son premier faux-pas et ce ne sera pas le dernier, mais que les principaux dirigeants des deux forces historiques de la gauche, le PCF et le PS, lui emboîtent le pas et ne trouvent visiblement rien à redire à cette pression policière sur le pouvoir législatif ne peut que sensiblement nous interpeler, nous affecter.
Pourtant, ces derniers mois, ces dernières semaines, plusieurs signes distinctifs pouvaient nous alerter sur ce changement de cap. Dans un passé récent, ces mêmes représentants avaient trouvé mille prétextes pour ne pas manifester dans l’unité contre les discriminations, l’islamophobie ou les violences policières. Ils ont pris leurs distances avec ceux qui dénonçaient les dérives de la loi « contre le séparatisme », l’amendement Unef (adopté au Sénat et permettant la dissolution des associations organisant des réunions non-mixtes), et le week-end dernier ils ont boudé les manifestations de soutien au peuple palestinien… Comment donc ces partis dits de gauche peuvent-ils prétendre représenter les espoirs démocratiques, sociaux, écologistes, féministes, qui traversent le pays et mobilisent sa jeunesse, alors même qu’ils ne sont jamais au rendez-vous de ces urgences immédiates ? Pour de sombres arrière-pensées électoralistes, ils sont prêts à écraser, à ravaler leurs valeurs historiques. Comme le pouvoir en place, ils défendent une police « privatisée » qui n’est plus au service des citoyens mais des gouvernants, des intérêts particuliers qu’ils protègent. Une force répressive garante de leur survie face aux contestations, comme l’a clairement illustrée la répression du mouvement des gilets jaunes. Pourquoi un tel empressement ? Pourquoi tenter l’absurde et se résigner à la tentation de l’extrême ? Ils sont impardonnables…
Jean-Guy Trintignac NPA 71



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