Chalon sur Saône

Retour sur la soirée spéciale «Indes Galantes» au Mégarama Chalon-sur-Saône

Retour sur la soirée spéciale «Indes Galantes» au Mégarama Chalon-sur-Saône

Lundi soir, La Bobine organisait une soirée spéciale «Indes Galantes» au Mégarama Chalon-sur-Saône, une avant-première en présence de Philippe Béziat. Plus de détails avec Info Chalon.

Les Indes Galantes (sous-titrées «Ballet héroïque») est le premier en date des six opéra-ballets de Jean-Philippe Rameau. Créé en 1735, il est composé d'un prologue et quatre entres, sur un livret de Louis Fuzelier. Cette œuvre est considérée comme le plus représentative et le chef d'œuvre du genre.


Les Indes Galantes symbolisent l'époque insouciante, raffinée, vouée aux plaisirs et à la galanterie de Louis XV et de sa cour. Elles établissent définitivement Rameau, alors âgé de 52 ans, comme le maître du spectacle lyrique de son temps.


En 2017, un flamboyant court-métrage de Clément Cogitore fait se télescoper un mouvement né dans la rue et le ballet classique. C'est une réussite extraordinaire.


Stéphane Lissner, directeur de l'Opéra de Paris, décide alors de confier la mise en scène de la totalité de l'opéra-ballet Les Indes Galantes à Clément Cogitore. Un cadeau redoutable pour pour une première expérience lyrique surtout que cet opéra-ballet ne possède pas une dramaturgie structurée.


Il faut donc actualiser le discours et remplir les vides.


Pourtant, Cogitore et sa chorégraphe Bintou Dembélé s'attelent à la tâche et la première a lieu le 27 septembre 2019.


C'est une première pour 30 danseurs de hip-hop, krump, break, flexing ou de voguing!


En faisant dialoguer danse urbaine et chant lyrique, ils réinventent ensemble le chef d'œuvre baroque de Jean-Philippe Rameau avec brio.


Les réactions sont enflammées : la critique n'est pas convaincue, loin de là mais le public, chaque soir, ovationne les artistes parfois pendant plus d'un quart d'heure. L'ouverture de l'Opéra de Paris à une nouvelle génération provoque polémique et beaucoup de remous.


Si quelques critiques comme celui de Revopera parleront d'un pari réussi pour Stéphane Lissner , d'autres sont moins tendres comme celui de France Musique, parlant de spectacle «inégal»: «La mise en scène escamote une vue d'ensemble et privilégie quelques tableaux relégués en fond de plateau, qui sont des réactualisations du livret. Ce n'est pas très fin mais on a déjà vu pire».


Voire, plus méprisants, faisant clairement dans le cliché...


«Que se passe-t-il à l'Opéra Bastille? De toute évidence, un tremblement de terre. Aux saluts de ces Indes galantes, quelque 2700 personnes debout applaudissent sans discontinuer pendant un quart d'heure en face d'un plateau qui a des allures de la Place, le centre hip-hop des Halles» (Libération)


Et pourtant, si l'avenir de l'Opéra était au métissage des genre?


Des répétitions aux représentations publiques, c'est une aventure humaine et une rencontre aux enjeux politiques que nous suivons avec Philippe Béziat, invité au Mégarama Chalon-sur-Saône ce lundi 14 juin, à 19 heures, pour l'avant-première proposée par La Bobine, l'association Chalonnaise des mordus du 7ème art.


Animée par Janick Leconte, président du festival Chefs Op’ en Lumière, cette soirée spéciale était suivie d'un débat.


Auteur de deux autres documentaires-opéra, «Pelléas et Mélisande, le chant des aveugles» (2008) et «Traviata et nous» (2013), c'est la 3ème fois que le réalisateur se rend à Chalon-sur-Saône.


Ce mardi à 19 heures, La Bobine vous propose une autre soirée spéciale au Mégarama Chalon-sur-Saône, autour du film «La Terre des hommes» de Naël Marandin, une avant-première en présence du réalisateur.

 

 


Karim Bouakline-Venegas Al Gharnati