Chalon sur Saône

Cérémonie à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites à Chalon-sur-Saône

Publié le 18 Juillet 2021 à 19h00 , mise à jour le 18 Juillet 2021 à 19h59

Cérémonie à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites à Chalon-sur-Saône

Ce dimanche, en fin de matinée, une cérémonie s'est tenue au monument des Déportés et des Résistants de l'arrondissement de Chalon-sur-Saône, à l'occasion de la Journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l'État Français et d'hommage aux Justes de France. Plus de détails avec Info Chalon.

Aujourd'hui, dimanche 18 juillet, c'est la Journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l'État Français et d'hommage aux Justes de France. À ce titre, des cérémonies se tiennent sur tout le territoire pour commémorer les persécutions commises par les autorités françaises durant la Seconde Guerre mondiale.


Au monument des Déportés et des Résistants de l'arrondissement de Chalon-sur-Saône, situé Rue du Maréchal de Lattre de Tassigny, une cérémonie s'est déroulée à 11 heures. 


Encadrée par les portes-drapeaux de Marcel Landré, , vice-président de l'Union Nationale des Parachutistes (UNP) — section 712 Guy de Combaud-Roquebrune —, la cérémonie a débuté par la diffusion de la chanson «Nuit et Brouillard» (1963) de Jean Ferrat.


Ensuite Serge Rosinoff, conseiller du maire de Chalon-sur-Saône chargé de mission Mémoire et monde patriotique, a pris la parole.


«Nous devons à ces martyrs la vérité sur ce qui s'est passé il y a 79 ans», dira entre autres le conseiller municipal, évoquant la collaboration de la police et de la gendarmerie pendant l'Occupation.


«Alors que Vichy renie les valeurs fondamentales de Liberté, d'Egalité ey de Fraternité, des Français de toutes origines, de toutes confessions, s'engagèrent sur la voie de la solidarité et de l'honneur en cachant ces proscrits ou en les aidant à fuir», poursuit-il, en faisant allusion aux Justes, à qui nous rendons également hommage en cette journée du souvenir.


«Combien furent-ils celles et ceux qui dans l'ombre apportèrent leur soutien souvent au péril de leur propre vie? Nombreux sûrement dont beaucoup restent encore anonymes»


Au 1er janvier 2020, Yad Vashem, l'institut international pour la mémoire de la Shoah, comptait 27 712 Justes parmi les Nations, dont 4130 en France. 


«Notre département compte 35 Justes; un dossier supplémentaire étant à l'étude», précise le conseiller municipal avant de céder la parole à Gilles Platret, maire de Chalon-sur-Saône.


Pendant son discours, l'édile a lu un magnifique poème de Louis Aragon, intitulé «Le médecin de Villeneuve».


Selon le poète et résistant Pierre Seghers, ce poème fut écrit par Aragon à la suite de la Rafle des Juifs du 31 août 1942 à Villeneuve-les-Avignon, rafle ignorée de tous, alors qu'une femme désespérée se jeta par une fenêtre préférant la mort à la prison. Dans ce poème, Aragon relata les faits à la perfection. 


Le poète y dénocera également «le temps des Pastoureaux», allusion aux massacres de Juifs perpétrés en France en 1320.


Ce texte fut, bien entendu, refusé par la censure de Vichy en octobre 1942 et paraîtra en Suisse signé par l'auteur dans «En français dans le texte». Il a aussi été publié à Alger par Max-Pol Foucher dans la revue «Fontaine»*. 


Le sous-préfet de l'arrondissement de Chalon-sur-Saône, Olivier Tainturier, a lu le message de Geneviève Darrieusecq, la secrétaire d'État auprès de la Ministre des Armées, Florence Parly.


Après quoi, les autorités ont déposé des gerbes commémoratives des associations patriotiques et des autorités civiles et militaires au pied du monument.


Ensuite, ce fut la Sonnerie aux Morts, une minute de silence, l'hymne national avant le salut aux portes-drapeaux et honneur aux autorités sur la Marche des soldats de Robert Bruce.


La cérémonie a eu lieu en présence de Raphaël Gauvain, député de la 5ème circonscription de Saône-et-Loire, Marie Mercier, sénateur de Saône-et-Loire, Nathalie Leblanc, vice-présidente du Conseil régional de Bourgogne Franche-Comté représentant Marie-Guite Dufay, présidente du Conseil régional de Bourgogne Franche-Comté, Françoise Vaillant, conseillère départementale de Saône-et-Loire représentant André Accary, président du Conseil départemental de Saône-et-Loire, et Sébastien Martin, 1er vice-président du Conseil départemental de Saône-et-Loire et président du Grand Chalon.


Parmi les personnes présentes, figuraient également des élus locaux, des représentants d'associations d'anciens combattants, prisonniers, déportés, résistants et victimes de guerre et des officiers et des sous-officiers de réserve.


La cérémonie a pris fin un peu avant midi, un verre de l'amitié a été servi dans la Maison de quartier Paix.

 

* Fontaine, N° 25, novembre et décembre 1942.

 

 


Karim Bouakline-Venegas Al Gharnati