Chalon sur Saône

Une cinquantaine d'anti-pass sanitaire réunis pour un pique-nique festif Rue de Strasbourg

Par Karim BOUAKLINE-VENEGAS AL GHARNATI

Publié le 12 Août 2021 à 07h00

Une cinquantaine d'anti-pass sanitaire réunis pour un pique-nique festif Rue de Strasbourg

Après la manifestation de samedi qui a réuni 700 personnes, une cinquantaine manifestations anti-pass se sont rassemblés ce mercredi pour un pique-nique festif en plein cœur de la rue de Strasbourg, la principale artère de l'Île Saint-Laurent connue comme «la rue des restaurants» de Chalon-sur-Saône, pour protester entre autres contre l'extension du pass sanitaire aux bar et restaurants entrée en vigueur le lundi 9 août. Plus de détails avec Info Chalon.

Samedi dernier, l'acte II des manifestations anti-pass à Chalon-sur-Saône fut une nouvelle fois couronné de succès, avec plus de 700 personnes dans les rues.


Mais ce mercredi 11 août à 19 heures, ils n'étaient qu'une cinquantaine d'anti-pass sanitaire à s'être réunis Rue de Strasbourg, le centre névralgique de l'Île Saint-Laurent connu de tous les Chalonnais comme «la rue des restaurants».


Il faut dire qu'il est très compliqué de mobiliser en milieu de semaine dans la touffeur du mois d'août.


Entre les jus de fruit, les pizzas, les sandwichs, des pliants, des chaises et autres tables de fortune, les manifestants se sont installés en plein cœur de la principale artère de l'île, juste avant le coup de feu pour les restaurateurs et à deux pas de leurs terrasses qui se remplissaient progressivement.


L'objectif de cet acte III n'est pas de leur nuire mais de protester contre l'extension du pass sanitaire qui concerne notamment les bars et restaurants. Pour rappel il faudra soit avoir un test PCR de moins de 72 heures, comme l'a indiqué le ministre de la Santé, Olivier Véran, le dimanche 8 août, soit être entièrement vacciné ou bien encore avoir un certificat de guérison et d'immunité après avoir été malade du COVID-19. 


Pour Pierre Laine, co-secrétaire de SUD éducation Bourgogne, «l'idée, ce soir, c'est de montrer qu'il y a deux catégories de citoyens,  ceux qui sont vaccinés et autorisés à se rendre dans les restaurants et les bars et ceux qui tiennent à conserver le secret médical et qui en sont exclus».


«En fait, tout le monde est embêté», poursuit le syndicaliste enseignant avant d'ajouter,  non sans ironie, que «si les dirigeants étaient réellement préoccupés par notre santé, il n'y aurait pas autant de délais chez les ophtalmologues, les dermatologues et les dentistes».


«Liberté vaccinale, ça doit être un choix!», affirme haut et fort François Hillel, un autre participant à ce pique-nique, «ici pour les restrictions de liberté et contre la politique autoritaire que Macron nous impose depuis quelques années, dans la continuité de la loi Sécurité globale».


«Moi, à titre d'exemple, je suis vacciné. Je l'ai fait le plus tôt possible, c'était mon choix mais dans le pass sanitaire, il y a des choses qui me dérangent. L'accès au vaccin n'est pas égal. On ne lutte pas contre la pandémie si l'accès au traitement n'est pas le même partout dans le monde», déclare de son côté, Philippe Janet, un membre de la section Chalonnaise de la Ligue des droits de l'Homme (LDH), venu à titre privé.


«Je suis pour la liberté... pour qu'on respecte le triptyque "Liberté, Egalité, Fraternité". Il est complètement dévoyé. Les GAFA nous imposent un mode de vie débile et destructeur», selon Bernard Lapostolle, «militant pour la vie sur Terre», comme il se définit lui-même.


Entre temps, ce lundi 9 août, jour de l'entrée en vigueur de l'extension du pass sanitaire, a été créé, le Collectif Rébellion Interprofessionnel Santé 71 (CRIS 71). 


Nouveau collectif qui vise à rassembler aussi bien celles et ceux qui refusent la vaccination obligatoire que celles et ceux qui sont vaccinés mais refusent la mise en place du pass sanitaire ou «la discrimination entre collègues», le CRIS 71 s'adresse entre autres à tout le personnel administratif, technique et soignant du secteur public et privé de la santé, de l'aide à la personne, du secteur médico-social et les pompiers professionnels ou volontaires.


«On lâche rien!», scandait Pascal Poyen,  le co-secrétaire départemental de Solidaires 71.


À la fin de cette troisième moblisation contre le pass sanitaire, les organisateurs invitent les contestataires à se réunir à nouveau samedi 14 août à 15 heures, Place de Beaune.

 

 


Karim Bouakline-Venegas Al Gharnati