Chalon sur Saône

Retour en images sur la conférence «Immigration et politique migratoire en Europe et en France : Enjeu 2021/2022» au Studio 70

Par Karim BOUAKLINE-VENEGAS AL GHARNATI

Publié le 17 Octobre 2021 à 06h00

Retour en images sur la conférence «Immigration et politique migratoire en Europe et en France : Enjeu 2021/2022»  au Studio 70

Vendredi soir, une conférence sur l'immigration et la politique migratoire européenne et française était organisée au Studio 70 par les Accompagnants au commissariat, le Collectif Chalon Solidarité Migrants et la Ligue des droits de l'Homme. Cette conférence était animée par Catherine Wihtol de Wenden, directrice de recherche CNRS au Centre d'études et de recherche internationale de Sciences-Po (CERI). Retour en images avec Info Chalon.

Organisée par les Accompagnants au commissariat, le Collectif Chalon Solidarité Migrants et la Ligue des droits de l'Homme, une conférence sur le thème «Immigration et politique migratoire en Europe et en France : Enjeu 2021/2022» a eu lieu vendredi 15 octobre à 20 heures au Studio 70.


Cette conférence était animée par Catherine Wihtol de Wenden, directrice de recherche CNRS au Centre d'études et de recherche internationale de Sciences-Po (CERI).


Spécialiste des migrations internationales sur lesquelles elle travaille depuis une vingtaine d'années, cette dernière est l'auteur d'une vingtaine d'ouvrages et a dirigé plusieurs numéros spéciaux de revues consacrés à ce sujet.


Selon les estimations des Nations Unies, le nombre de migrants dans toutes les régions du monde atteignait  281 millions en 2020, soit  3,6 % de la population mondiale. 


Bien que la crise sanitaire a ralenti ces mouvements migratoires de 27 % avec la fermeture des frontières nationales et l'arrêt des voyages dans le monde, la croissance du nombre de migrants internationaux, robuste au cours des deux dernières décennies, repart à la hausse et, fait nouveau, le nombre de femmes migrantes a légèrement dépassé les hommes migrants en Europe, en Amérique du Nord et en Océanie, en partie en raison d'une espérance de vie plus élevée des femmes que des hommes. 


À noter également que 73% de tous les migrants dans le monde avaient entre 20 et 64 ans.


Durant cette même période, l'Europe et l'Asie accueillaient, respectivement, quelque 87 millions et 86 millions de migrants internationaux, ce qui représentant 61 % de la population mondiale totale des migrants. 


Ces deux régions étaient suivies par l'Amérique du Nord, avec près de 59 millions de migrants internationaux (21 %), l'Afrique (9 %), l'Amérique latine et les Caraïbes (5 %), et l'Océanie (3 %).


Rapportée à la taille de la population dans chaque région, c'est en Océanie, en Amérique du Nord et en Europe que la part des migrants internationaux était la plus élevée, représentant respectivement 22 %, 16 % et 12 % de la population totale. 


Plus de 40 % des migrants sont nés en Asie, soit 115 millions de personnes. Ils viennent principalement d'Inde, le plus grand pays d'origine, de Chine et d'autres pays d'Asie comme le Bangladesh, le Pakistan et l'Afghanistan. Le Mexique est le deuxième pays d'origine et la Russie le quatrième. Plusieurs pays européens comptent une population d'émigrants non négligeable, dont l'Ukraine, la Pologne, le Royaume-Uni et l'Allemagne.


Les principaux couloirs relient généralement des pays en développement à grandes économies comme les États-Unis d'Amérique, qui abritent le plus grand nombre d'immigrés, soit 1 sur 5, la France, la Fédération de Russie, les Émirats arabes unis et l'Arabie Saoudite.


Pour Catherine Wihtol de Wenden, la peur du migrant est irrationnelle. Ouvrir davantage nos frontières permettrait à la France de compenser un manque de main-d'œuvre et limiter le vieillissement de sa population. Certaines personnes dans l'assistance citeront l'exemple de Stéphane Ravacley, ce boulanger de Besançon qui a obtenu gain de cause après avoir fait une grève de la faim de plus de 10 jours pour obtenir la régularisation de Laye Fodé Traoré, son apprenti-boulanger d'origine guinéenne visé par une obligation de quitter le territoire français. 


En effet, nous constatons que dans de nombreux exemples passés que les flux migratoires n'ont pas d'effets négatifs sur le marché du travail. Cela a été le cas lors de l'arrivée à Miami de Cubains expulsés par le régime castriste, lors du rapatriement des Français d'Algérie (Pieds-noirs), ou encore à l'occasion de l'immigration d'origine juive vers Israël consécutive à l'effondrement de l'Union soviétique.


Après avoir tenter de briser des idées reçues au sujet des migrations et avoir donner un avis plutôt pessimiste sur les politiques migratoires européennes et françaises, la chercheuse a répondu à quelques questions.


Dans l'assistance, se trouvaient notamment Raphaël Gauvain, député de la 5ème circonscription de Saône-et-Loire, des conseillers municipaux comme Francine Chopard et Mourad Laoues, ou des représentants d'associations comme Liliane Fauconnet du Secours Catholique, Aline Mathus-Janet, présidente de la Section Chalonnaise de la Ligue des droits de l'Homme (LDH), et Jacques Tatreaux des Accompagnants au commissariat.


Si le débat sur ces questions fait encore rage, toujours est-il que cette conférence a fait salle comble.

 

 

Karim Bouakline-Venegas Al Gharnati