Saône et Loire économie

Pour Olivier Torrès, "entre stress choisi et stress subi... prenez la tangente ! "

Pour Olivier Torrès, "entre stress choisi et stress subi... prenez la tangente ! "

Devant un parterre de plusieurs centaines de chefs d'entreprise réunis à l'occasion du 12e Forum économique du MEDEF de Saône et Loire, le professeur universitaire a fait sensation.

Avec son accent du Sud-Ouest, Olivier Torrès, professeur à l'Université de Montpellier, chercheur et spécialiste des questions de la santé des dirigeants d'entreprise a suscité des salves d'applaudissements et des rires dans les salons du Colisée, à l'occasion de cette 12e édition du Forum économique organisé par le Medef départemental. 

Le moins que l'on puisse dire, c'est que le Medef de Saône et Loire a fait mouche, en invitant Olivier Torrès ce jeudi dans le cadre de son forum. Avec sa gouaille, le pourfendeur des grands groupes et le défenseur des PME françaises a fait sensation. S'en prenant à l'Etat en toute subtilité, l'enseignant-chercheur, directeur de l'observatoire Amarok, a fait sien la question de la santé des chefs d'entreprises. Un sujet qu'il maîtrise particulièrement bien, lui ce fils de commerçants. Même si il n'a pas oublié de rappeler son parcours de Normalien, il a surtout insisté sur le fait que "99,84 % des entreprises françaises sont des PME", dénonçant l'oreille trop attentive de l'Etat vis à vis des grands groupes du CAC40, au détriment des vrais créateurs de richesses et d'emplois. Il n'a pas hésité à rappeler que "les Grands Groupes ce sont 4,7 millions d'emplois à comparer aux 10 millions représentés par les PME". 

"Je ne rentrerai pas de débat pour savoir si il y a trop de fonctionnaires ou trop de fonctionnaires" a-t-il lancé devant une salle hilare, dénonçant le fait que le chef d'entreprise est classé "à la 28e place de l'ordre protocolaire" des présentations officielles, pointant "la vision bancale de l'économie à partir des géants", dénonçant "la mondialisation à laquelle il faut opposer les territoires, cet effet Gulliver. Les PME sont partout sauf dans les livres". 

La fraîcheur d'Oliver Torrès aurait été l'occasion de "remettre l'entreprise au milieu du village", de croire "en ce mal absolu qu'il y a l'Etat, l'Etat et rien que l'Etat". 

"Le jour où je me suis intéressé à la santé du chef d'entreprise, qu'est ce que j'ai découvert ? Rien"

Alors que la question de la santé des salariés est régulièrement évoquée, Olivier Torrès plaide pour une meilleure considération des chefs d'entreprise. "Il n'y a aucune épidémiologie  de la santé des chefs d'entreprise. Ils n'ont pas le temps d'être malade ou pas le droit". Il a demandé "d'être à l'écoute de votre corps et de votre fatigue" avant de s'en prendre aux "pessimistes anxieux et pessimistes anxiogènes" avec un talent rare. 

Laurent Guillaumé