Chalon sur Saône

Les Oubliés du Ségur se sont mobilisés à Chalon-sur-Saône pour plus d'égalité

Par Karim BOUAKLINE-VENEGAS AL GHARNATI

Publié le 08 Décembre 2021 à 06h00

Les Oubliés du Ségur se sont mobilisés à Chalon-sur-Saône pour plus d'égalité

Plus de 500 professionnels du social et médico-social ont manifesté ce mardi 7 décembre dans les rues de Chalon-sur-Saône. Travailleurs sociaux, éducateurs spécialisés, mandataires judiciaires, infirmiers, aides médico-psychologiques... Tous dénoncent les inégalités du Ségur de la santé. Plus de détails avec Info Chalon.

Après presque 2 ans de crise sanitaire, les salariés du sanitaire, du social et du médico-social n'ont jamais baissé la garde et se sont toujours fortement mobilisés pour répondre présent à l'accompagnement des personnes les plus vulnérables, à la continuité des prises en charge de quelque nature que ce soit.

Mais jusqu'à quand?

Cette situation a mis en évidence les tensions fortes que subissent les différentes institutions qu'elles soient du public ou du privé non lucratif.

Clivages, conditions de travail dégradées, perte du sens du travail et au travail, tensions, insuffisance des effectifs, absence de reconnaissance professionnelle, manque d'attractivité des métiers, démissions, perte de bien-être... Les conséquences sont nombreuses selon eux, avec des salaires en berne depuis presque 20 ans.

Comme elle l'explique dans son communiqué, «depuis 2019, le monde de la santé, avec la CGT, alerte sur la situation catastrophique des établissements. Avec la crise sanitaire, le gouvernement n'a pas pu continuer à le cacher. Il a été contraint, par la mobilisation des salariés et de la population, de mettre en place ce fameux "Ségur" issue de négociations».

Mais ce mardi 7 décembre, les professionnels du secteur social et médico-social étaient en colère.

En colère de «de ne plus pouvoir exercer leur métier».

En colère du «non-respect du principe d'égalité de traitement».

En colère «parce que, même s'il y a des revalorisations salariales pour certains de 183 euros net, elles permettent tout juste d'atteindre la moyenne européenne des salaires du salaire de la santé».

«Certains professionnels financés par l'ARS ont eu enfin accès à la fameuse prime de 183 euros mais il reste encore beaucoup de métiers rejetés», nous explique un manifestant qui a répondu, comme les autres, à l'appel national de plusieurs syndicats (CGT, Sud, CNT, FO) des secteurs du social et du médico-social mais plus localement, de l'Union départementale CGT de la Santé et de l'Action Sociale 71, de journée de grève.

«Nous voulons un Ségur juste et une reconnaissance des compétences et du bien-être pour tous», complète Hervé Maillot, le secrétaire général CGT Santé-Action Sociale.

Pour rappel, au début des négociations, la base revendicative commune, toutes organisations syndicales confondues, étaient de 300 euros net pour tous.

Près de 450 personnes, selon la Police, 500 selon les organisateurs, ont bravé le froid et la pluie pour se retrouver ce mardi après-midi, à Chalon-sur-Saône, dans le but de dénoncer les «injustices dont les professionnels de santé font les frais».

Réclamant à corps et à cris un semblant d'écoute et de reconnaissance, les manifestants craignent que ces inégalités amènent le gouvernement à mettre en place une convention unique, qui serait «néfaste pour tous puisque les accords nationaux passeraient derrière les accords d'entreprise laissant encore plus de pouvoir aux patrons».

Parti de la Maison des Syndicats, lieu du rendez-vous fixé à 14 heures 30, le cortège s'est dirigé vers les grilles de la sous-préfecture, en passant notamment par la Rue de Belfort, la Place de Beaune, la Rue Émiland Ménand, la Place de l'Obélisque, la Place du Général de Gaulle et pour finir, la Rue du Général Leclerc avant de se disloquer après quelques prises de parole.

Parmi les institutions représentées dans les rangs des manifestants, citons pêle-mêle la Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ), l'Association Médico Educative Chalonnaise (AMEC), les PEP 71, l'ESAT Association Pour Adultes et Jeunes Handicapés (APAJH) de Crissey, les Papillons Blancs de Sevrey, Simard et Autun, l'association Le Pont qui a fusionné avec La Croisée des Chemins, les mandataires judiciaires, Convergences 71, le foyer d'hébergement traditionnel (FHT) Les Rogeats de Joncy, le Dispositif d'accueil pour les mineurs isolés étrangers (DAMIE) France Horizon, la Sauvegarde 71, le Foyer Arcadie - ADFAAH de Saint-Rémy, la Mutualité Française de Saône-et-Loire Initiative pour l'Emploi des Jeunes (IEJ), la Mutualité Française de Saône-et-Loire SAJ-SAVS, l'ESAT Ateliers de la Petite Grosne de Mâcon, Espaces Le Clos Mouron de Tournus, l'Institut Departemental de l'Enfance et de la Famille de Châtenoy-le-Royal, la Maison départementale des solidarités (MDS) du Creusot et le Département de Saône-et-Loire.

Selon les organisations syndicales, ils étaient 200 aussi à Montceau-les-Mines, 180 selon la Police.

Parmi les principales revendications des grévistes, défendre les conventions collectives, leurs diplômes et les grilles de salaires, sauvegarder et étendre les congés trimestriels, obtenir de véritables moyens et des politiques fortes en faveurs ainsi qu'une revalorisation significatives des salaires pour toutes et tous.

Durant les prises de parole, Hervé Maillot a annoncé que les salariés du sanitaire, du social et du médico-social manifesteront à nouveau le mardi 11 janvier à Chalon-sur-Saône.

 


Karim Bouakline-Venegas Al Gharnati