Covid-19 - L'utilisation des masques FFP2 au graphène doit être évitée, selon l'Anses

Les autorités françaises avaient demandé en mai de ne plus utiliser les masques FFP2 au graphène, distribués en particulier aux professionnels de santé.

L’ANSES juge « impossible d’évaluer le risque pour la santé ». Elle note en effet un « manque d’information sur le graphène utilisé par les fabricants et sur la toxicité de cette substance, en particulier à long terme ». C’est pourquoi elle estime préférable d’éviter ce type de masques par précaution.

Par ailleurs, dans un autre avis, l’Anses s’est penchée sur les masques chirurgicaux utilisés par le grand public. Le but était d’évaluer les éventuels risques liés à la présence de substances chimiques et leur inhalation ou contact avec la peau.

 

Communiqué de l'ANSES

 

Suite au retrait en avril 2021 du marché canadien de certains masques de protection FFP2 contenant du graphène, les autorités françaises ont suspendu leur distribution le temps que l’Anses évalue les risques sanitaires liés à leur port. Du fait du manque de données sur la toxicité du graphène, l’Agence recommande de privilégier la mise sur le marché de masques sans graphène.

En avril 2021, les autorités canadiennes ont retiré du marché plusieurs références de masques de protection FFP2 contenant du graphène sur la base d’un potentiel risque pulmonaire lié à l’inhalation de particules de graphène. Ces mêmes références ayant également été distribuées en France, en particulier aux professionnels de santé, les autorités françaises ont suspendu la distribution de ces masques dans l’attente d’une évaluation des risques par l’Anses, saisie par la Direction Générale de la Santé.

Suite à son expertise, l’Agence souligne que les données disponibles ne mettent pas en évidence de situations d’exposition préoccupantes. Pour autant, il est impossible d’évaluer le risque pour la santé liée à l’exposition au graphène, en raison du manque d’information sur le graphène utilisé par les fabricants et sur la toxicité de cette substance, en particulier à long terme. Par ailleurs, l’Agence constate que les objectifs visés par les fabricants du fait de l’ajout de graphène dans les masques ne sont ni exprimés ni démontrés. L’Agence note également que les autorités canadiennes ont levé à l’été 2021 la suspension des références après avoir analysé des données complémentaires fournies par le fabriquant.

A l’issue de cette expertise, l’Anses recommande aux autorités publiques de privilégier la mise sur le marché ou la mise à disposition de masques sans graphène.

Aux fabricants et metteurs sur le marché, l’Agence rappelle qu’ils ont la responsabilité de garantir la sécurité d’emploi de leurs produits pour les consommateurs. Cette responsabilité inclue celle d’apporter toutes les données permettant de juger de la nature exacte des matériaux employés, et de démontrer leur utilité dans le produit et leur innocuité dans les conditions normales d’utilisation, tant pour les consommateurs que pour l’environnement.

Quelle réglementation pour le graphène ?

Le graphène est un matériau synthétique innovant composé d’une ou plusieurs couches d’atomes de carbone disposés en réseaux. En Europe, son utilisation en tant que substance biocide n'est pas autorisée aujourd'hui, quel que soit le type de produit envisagé. Lorsque des boîtes de masques mentionnent la présence de graphène pour une activité biocide, celles-ci sont donc retirées du marché par la DGCCRF pour non-respect de la réglementation.