Opinion de droite

PASS VACCINAL - La députée Josiane Corneloup explique son opposition et répond à Rémy Rebeyrotte en pointant les "députés Godillots"

PASS VACCINAL - La députée Josiane Corneloup explique son opposition et répond à Rémy Rebeyrotte en pointant les "députés Godillots"

En réponse au communiqué de Rémi Rebeyrotte qui ne comprenait pas mon « vote CONTRE le pass vaccinal alors que la candidate LR Valérie Pécresse s'était prononcée favorablement et avait intimé l'ordre au groupe LR à l'Assemblée nationale de voter pour (...) et que de surcroît je suis pharmacienne et donc professionnelle de santé », je souhaite apporter les précisions suivantes. 

Que mon collègue sache d'abord qu'au sein de notre groupe parlementaire, aucun ordre n'est intimé à quel député que ce soit. Contrairement au bataillon des godillots de LREM qui auront, tout au long de cette mandature, obéi le petit doigt sur la couture du pantalon aux injonctions d'un exécutif tout puissant, même lorsqu'ils auraient souhaité exprimer une opinion contraire à la ligne officielle imposée par le gouvernement, je peux me réjouir d'appartenir à un groupe qui laisse une totale liberté à ses membres, quand bien même sa candidate à l'élection présidentielle, Valérie Pécresse, que je soutiens sans réserve, eût exprimé un choix différent. C'est donc, cher Rémi, en mon âme et conscience, en parlementaire libre, que je me suis prononcée sur un sujet aussi important pour l’ensemble des Françaises et des Français. 

J’ai voté CONTRE le pass vaccinal pour trois raisons majeures : 

1. Parce que je défends les libertés fondamentales des Françaises et des Français et que ce pass vaccinal constitue une nouvelle atteinte à notre état de droit et sert l'arbitraire d'un pouvoir politique. 

2. Parce qu’avec le vote de ce pass vaccinal, un test négatif ne sera désormais plus reconnu. Il s'agit là d'imposer à tous un schéma vaccinal complet (3e dose) pour obtenir le sésame qui permettra d'aller partout, alors que ces mêmes personnes peuvent être positives au covid et donc contagieuses (le vaccin n’empêchant nullement de contracter le virus ni de transmettre le virus) quand dans le même temps, quelqu’un sans pass vaccinal mais qui aurait fait le matin même un test se révélant négatif, sera lui refoulé de tous les lieux où il se présentera. C'est à la fois injuste et incohérent. L’intérêt du pays ne devrait-il pas être de veiller à ce que les personnes ne soient pas contagieuses ? 

3. Parce que le gouvernement s'applique à amalgamer pass vaccinal et vaccination, qui sont deux choses différentes. Je suis favorable à la vaccination, en particulier pour les personnes âgées ou ayant des comorbidités (obésité, hypertension, diabète), parce que le vaccin protège des formes graves. En revanche, je suis totalement opposée au pass vaccinal qui vise à rendre de facto obligatoire la vaccination pour les enfants alors que ceux-ci - à l'exception de ceux, rares, affectés par certaines comorbidités - ne développent pas de formes graves en cas de contamination par le covid. 

Il n'y a pas si longtemps, Olivier Véran, ministre de la Santé, martelait qu'avec un taux de 90% de personnes vaccinées, les contaminations tomberaient à 300 cas par jour. Force est de constater qu’aujourd’hui, 400 000 cas sont comptabilisés quotidiennement ! 

Désormais, c'est la vaccination des enfants qui va mettre un terme à la pandémie. 

Cessons d’être emplis de certitudes alors que personne ne maîtrise cette crise et ne sait de quoi demain sera fait ! 

La seule certitude que nous avons est que nos hôpitaux sont dans une situation de tension extrême, en sous-effectif, avec des personnels épuisés, qui n’ont eu de cesse de se réorganiser pour pallier le manque de moyens et la fermeture de nombreux lits qui s'est poursuivie tout au long de cette crise (7 000 au cours de ces 2 ans et demi). C'est scandaleux ! 

Et que dire du protocole kafkaïen, inapplicable et imposé du jour au lendemain dans les écoles aux enseignants et aux élèves ? Comment puiser la force de faire face à de telles inepties quand, depuis plus de deux ans, adultes et enfants affrontent la crise sanitaire avec une endurance et une conscience professionnelle admirables ? 

Emmanuel Macron déclare sans vergogne « emmerder » des hommes et des femmes qui ne se soumettent pas à son hyperprésidence. La finalité de son pass vaccinal n'est pas sanitaire, ne soyons pas naïfs, mais politique, électoraliste : fracturer la société, dresser les Françaises et les Français les uns contre les autres et maintenir le pays sous cloche en pérennisant un état d’exception, liberticide et punitif. Ce n’est pas ma conception de la politique, encore moins celle du rôle d’un chef d’État qui doit rassembler le pays et non le diviser.

 

Josiane CORNELOUP

Députée de Saône et Loire 

2ème circonscription
Commission des affaires sociales
Conseillère départementale 
du canton de Charolles