Bresse Chalonnaise

Vol à la boulangerie de Saint-Bonnet en Bresse

Par Florence SAINT-ARROMAN

Publié le 19 Juillet 2022 à 13h21

Vol à la boulangerie de Saint-Bonnet en Bresse

« Vous n’avez pas de preuves », se défend le prévenu. L’homme est de nationalité roumaine, il est âgé de 35 ans, il est jugé ce lundi 18 juillet selon la procédure de comparution immédiate, pour avoir volé 500 euros, à la boulangerie de Saint-Bonne en Bresse.

Ils sont flashés à Simard, clic

Il était avec deux comparses. L’un était au volant, l’autre en train d’occuper le boulanger en le baratinant, pendant que le troisième se faufilait, raflait de l’argent et filait par la fenêtre puis dans la voiture qui naturellement démarrait en trombe. « Vous n’avez pas de preuves », répète-t-il au tribunal. Ben si, lui répond le parquet. 
Aline Saenz-Cobo, vice-procureur, prend soin d’expliquer pourquoi elle n’a pas poursuivi les deux autres, faute d’éléments suffisamment consistants qui auraient permis au tribunal d’entrer en voie de condamnation. Puis elle explique pourquoi celui-ci est poursuivi : d’une part il est formellement identifié, par un témoin, et par le boulanger ; ensuite son téléphone borne précisément à Saint-Bonnet en Bresse pendant le laps de temps où le vol fut commis, enfin les gars ont été flashés à Simard ! Le barbu sur la photo : c’est lui. 
Elle requiert la peine de 8 mois de prison avec maintien en détention, car s’il est en France avec son épouse, il y est en situation administrative irrégulière, il navigue entre la France et l’Italie. Il a deux mentions à son casier, l’une pour vol en réunion et recel, l’autre pour tentative de vol, en 2018. 

« C’est parce que j’avais regardé une très belle femme »

Pour le prévenu c’est n’importe quoi, cette condamnation de 2018. Il fait expliquer par l’interprète qui l’assiste qu’en réalité « c’est parce que j’avais regardé une très belle femme dans la rue, parce qu’une belle femme attire les regards, donc la police m’a accusé de tentative de vol. C’était une femme magnifique. »... « avec de beaux bijoux » complète la vice-procureur avec un réalisme dépourvu de toute complaisance à l’égard de ces messieurs qui finissent par avoir un casier judiciaire parce que les « très belles femmes » les fascinent et que mince alors, on pourrait les comprendre. Sur l’estrade, ce lundi, un procureur, trois juges, deux greffiers : que des femmes. Pas de bol, Carole. 

« J’ai jamais été là-bas »

Bon, maître Marceau estime lui aussi que les charges retenues contre son client ne sont pas contestables, mais enfin « remplaçons monsieur par un ressortissant français, on est sur une infraction mineure, un vol pas très astucieux de 500 euros. Le trouble à l’ordre public reste mineur, un ressortissant français aurait-il la même peine ? »

Le prévenu conclut par quelques phrases bien senties : « Vous n’avez pas de preuves. J’ai jamais été là-bas. Pourquoi vous n’avez pas arrêté les deux autres ? »

Maintien en détention 

Le tribunal condamne le prévenu à la peine de 7 mois de prison, ordonne son maintien en détention, vu l’absence de garanties (logement, travail, situation administrative régulière, essentiellement), et le risque de réitération.