Faits divers
Mystère sur Gergy : Qui conduisait le 19 juin ?
Par Florence SAINT-ARROMAN
Publié le 05 Août 2022 à 19h14

C'est par cette insupportable journée caniculaire, ce 4 août, que le tribunal doit juger une sombre affaire : qui conduisait le 19 juin dernier à Gergy, entre une guinguette de bord de Saône et le domicile du prévenu ? Qui ?
Le mystère est d'autant plus épais que personne, non, personne, n'a vu le prévenu au volant, comme le rappelle son avocate. Reprenons du départ. Le 19 juin dernier, le prévenu, 36 ans, mangeait en bord de Saône avec sa copine et le père de celle-ci. Ils mangeaient, et ils buvaient. La copine et son père sont allés au-delà du gramme d’alcool par litre de sang, quand le prévenu s’arrête au quart du gramme. Bon. Là-dessus une dispute éclate. Madame frappe monsieur, lequel, ensanglanté, ira déposer plainte en gendarmerie pour ces violences. Madame sera condamnée pour cela, avec interdiction de tout contact avec lui.
Mais les gendarmes connaissent cet homme, condamné en juin dernier pour une conduite sous l’empire de l’alcool vieille de 4 ans. Son permis fut suspendu le 13 février 2018, au moment du contrôle. Il n'a toujours pas le droit de conduire, mais il le retrouve bientôt et il s'y prépare : ne boit plus, fournit analyse gamma GT, se projette sur un travail de livreur à temps plein. Sauf que les gendarmes, le 19 juin, le voient, seul, devant sa voiture, il semble alcoolisé et d'ailleurs l'alcootest est positif. Donc ok, il est blessé par les coups de sa future-ex copine, mais n'empêche : comment est-il rentré chez lui ? L'intéressé dit que c'est son ami X, qui l'a transporté. X confirme. Les gendarmes ne le croient pas, son téléphone n’a pas borné là-bas, le mis en cause a fait de la prison, le parquet engage des poursuites.
A l'audience de comparution immédiate du 23 juin où le prévenu comparaît sous escorte, le tribunal demande un supplément d'information, parce qu'au final c'est bien gentil de poursuivre monsieur pour conduite malgré la suspension administrative de son permis, mais il n'a pas été interpellé au volant. L'audition demandée par le tribunal est faite, un mois de demi plus tard, c'est-à-dire début août. Non seulement cette affaire "commence bizarrement", comme dit le président Dufour, mais les suites le sont aussi : "Il n'y a pas d'enquête, aucune vérification, rien", plaidera maître Mathilde Leray.
Pendant les réquisitions, le prévenu, tout de noir et blanc vêtu, est tendu, hyper attentif, et pour cause, il a très peur d’aller en prison. Il a un casier et il est en sursis probatoire : l’addition n’en serait que plus lourde. Il a défendu son innocence, rappelé que ce jour-là il était victime, et qu’en plus de ça il a des projets d’avenir, que sa lourde dépendance à l’héroïne n’est plus qu’un mauvais souvenir. Il s’en tient à la méthadone, et il affirme au tribunal : "Je suis en bonne et due forme."
Anne-Lise Peron, substitut du procureur, estime, elle, que les deux témoignages des amis du prévenu sont "providentiels", qu’en revanche ceux de l’ex-copine et de son père sont recevables. "Qui a intérêt à mentir ? C’est lui." Elle requiert 3 mois (révocation de sursis) et 4 mois de prison, ne s’oppose pas à leur aménagement.
Maître Leray ne l’entend pas de cette oreille. "Qui a intérêt à mentir ? Son ex-compagne est en colère contre lui, et quand il s'agit de l'enfoncer, elle est la première." Que son propre père la suive n'est probant en rien. "On ne vérifie pas qui est au volant. Les gendarmes ont tellement de convictions qu'ils ne vérifient rien. Lui, il ne conduit plus depuis le 13 juin, elle, si, alors qu'elle n'a jamais eu de permis. S'il y a un doute, il doit profiter au prévenu. Son conseiller pénitentiaire d'insertion et de probation dit qu'il est sur la bonne pente. Dans ce dossier on n'a aucune constatation initiale, il n'a pas à en être tributaire." L'avocate demande une relaxe.
Le prévenu achève de plaider pour lui : "Pour une fois que l'avenir s'offre à moi, pour une fois que j'ai un environnement pas néfaste, je ne me serais pas tiré une telle balle dans le pied."
Le tribunal prononce la relaxe au bénéfice du doute pour la conduite malgré suspension du permis, condamne le prévenu à une grosse amende pour le défaut d'assurance.
L'homme sort de la salle d'audience avec ses amis, on entend un cri de soulagement. On peut le comprendre, c'était trop bizarre comme dossier.



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