Agglomération chalonnaise

CHS SEVREY - Le triste bilan estival dressé par les représentants CGT du personnel

CHS SEVREY - Le triste bilan estival dressé par les représentants CGT du personnel

Pierre du Mortier, psychologue et secrétaire du syndicat CGT au sein du CHS de Sevrey a délivré un bien triste bilan ce jeudi à l'occasion d'un mouvement social devant l'hôpital de Chalon sur Saône.

"Une psychiatrie délaissée", c'est désormais bien plus qu'un sentiment pour les représentants du personnel à l'image de Pierre du Mortier, psychologue et secrétaire du syndicat CGT du CHS. Il va jusqu'à des "cas de maltraitante institutionnelle" pointant "des délais de prises en charge intolérables, des structures inacessibles voire fermées avec les risques que cela engendre sur les patients" mais aussi sur l'encadrement et au-delà. 

Au coeur des revendications, les revalorisations salariales, moyen indispensable pour empêcher la fuite des compétences vers les organismes privés. La fuite est telle que le CHS de Sevrey est incapable de faire face aux besoins. Les bras manquent dans tous les secteurs et la seule réponse apportée par la direction est "la fermeture des structures". 

"L'été a été meurtrier au CHS"

Pierre du Mortier tape volontairement fort pour signifier l'urgence de la situation, "trois psychiatres en moins, la démotivation est réelle". Pire, toujours selon le représentant du personnel, "sur les 35 internes en psychiatrie en Bourgogne-Franche Comté, le CHS n'en bénéficie que de deux, 28 en Côte d'Or, deux seulement en Saône et Loire. 14 postes en spécialité sont à pourvoir pour finalement 4 propositions."

"Cet été, un lit sur 7 a été fermé faute de moyens" déplore Pierre du Mortier, "soit 15 % des capacités en moins. Un constat plein d'amertume qui concerne aussi la pédo-psychiatrie malgré les grandes ambitions nationales affichées. 

Appels à renforts ? 

"C'est simple, pour le seul mois d'août, ce sont 1159 appels à renforts qui ont été déclenchés par les équipes. En juillet 700. Les soignants craquent". Une situation qui vient s'ajouter aux risques encourus à l'image de l'agression au rasoir commise cet été et autres faits que Pierre du Mortier n'a pas souhaité détailler au risque de toucher au secret médical, mais qui en dit long sur l'ambiance générale. 

Et la direction dans tout ça ? s'interroge le représentant du personnel, "elle est absente, à cheval sur deux postes, le temps est perdu au CHS". 

Places embolisées par certains pour d'autres nécessitant de vraies prises en charges, moyens humains, vraie reconsidération de la psychiatrie en France, Pierre du Mortier n'a pas manqué de sujets pour déplorer une situation qui est déjà hors de contrôle. 

La facilité de la stigmatisation de la pyschiatrie

Finalement, c'est un cercle vicieux que Pierre du mortier a pointé, "une stigmatisation médiatique de la psychiatrie" en fonction des faits divers. "Les soignants sont enfermés dans des injonctions paradoxales, entre le discours de l'Agence Régionale de Santé qui demande de réduire les hospitalisations au profit de l'ambulatoire et de l'inclusion et de l'autre le discours gouvernemental demandant d'enfermer les patients en irresponsabilité pénale, en augmentant le nombre d'unités pour malades difficiles. 

Laurent Guillaumé