Faits divers

Entre Mervans à Saint-Germain du Bois, la course poursuite était montée jusqu'à 184 km/h

Par Florence SAINT-ARROMAN

Publié le 22 Décembre 2022 à 20h20

Entre Mervans à Saint-Germain du Bois, la course poursuite était montée jusqu'à 184 km/h

Les gendarmes du PSIG qui le coursaient disent qu’il a fait des pointes jusqu’à 184 km/h, sur la route qui relie Mervans à Saint-Germain du Bois. A la barre ce 20 décembre, le conducteur est jugé pour refus d’obtempérer.

Il lui est aussi reproché d’avoir eu, ce 22 mai 2022 alors qu’il sortait d’une fête familiale, 0,92 gramme d’alcool par litre de sang. Sur ce point, le prévenu, 37 ans, reconnaît qu’il avait un peu bu mais ne pensait pas qu’il dépassait franchement la limite autorisée, il se sentait bien.

5 km avec la gendarmerie a ses trousses

Au volant d’une BMW puissante et réactive, il dépassait aussi la limite de la vitesse autorisée, ce que voyant les gendarmes ont voulu le contrôler. Mais l’autre accélérait au fur et à mesure que la voiture banalisée se rapprochait de lui. Il a fait 5 km avec la gendarmerie a ses trousses. Interpellé à l’entrée de Saint-Germain du Bois, on trouve dans son coffre une matraque (faite de câbles électriques). On lui reproche donc le transport et le port d’une arme de catégorie D, « arme par destination » précisera le procureur.

Le gyrophare : « Ils ne l’ont mis qu’au moment de l’interpellation »

« J’ai travaillé 10 ans en boîte de nuit. Cette matraque c’était pour assurer ma sécurité personnelle, d’ailleurs j’avais même oublié qu’elle était dans le coffre. » Sur le refus d’obtempérer, le prévenu (qui n’a pas pris d’avocat), n’en démord pas : « Les gendarmes n’avaient pas mis de gyrophares, il n’y avait aucun signal lumineux ou sonore. Ils ne l’ont mis qu’au moment de l’interpellation. »

« Les gendarmes n’avaient pas mis de gyrophare, je le jure »

Charles Prost, vice-procureur, n’adhère pas à cette version : « Je ne vois pas les gendarmes rouler si vite et si longtemps, sans se signaler, ça me parait évident. » Il requiert la peine de 3 mois de prison avec sursis et 6 mois de suspension de permis. Le prévenu a la parole en dernier : « Si mon permis est suspendu je ne pourrai pas récupérer ma fille aînée (droit de visite habituel, parents séparés, ndla), et puis je serai au chômage, car j’ai 70 km à faire chaque jour pour travailler. » Enfin : « Les gendarmes n’avaient pas mis de gyrophare, je l’atteste sur l’honneur, je le jure. Maintenant, j’accepterai la peine que vous déciderez. »

2 relaxes, 1 condamnation

Le tribunal (audience à juge unique) le relaxe pour le transport et le port d’une arme de catégorie D. « Ce sont des câbles électriques. On peut s’en servir comme arme, mais rien ne dit que vous aviez l’intention que ça en devienne une. » Relaxe également pour le refus d’obtempérer. « Je ne sais pas ce qui s’est passé, explique la présidente Mavridorakis, et j’ai un doute. Je ne sais pas qui dit la vérité. »

Il se soumet déjà à l’EAD pour conduire

L’homme est condamné pour conduite sous l’empire de l’alcool, à une suspension de permis pendant 6 mois dont 4 mois avec sursis. Il reste donc 2 mois et le tribunal ordonne l’exécution provisoire, l’interdiction prend effet immédiatement. « Une peine, ce n’est pas fait pour arranger les gens. C’est une sanction et elle a des inconvénients. Donc vous devrez vous arranger. » Interdiction de conduire sans EAD* pendant 6 mois, faire un stage de sensibilisation à la sécurité routière, « à vos frais ». La juge explique au prévenu qu’il devra remettre son permis à la gendarmerie vers chez lui. Le prévenu dit qu’il a eu une suspension administrative de 6 mois au moment des faits, et qu’ensuite la Préfecture l’a autorisé à conduire mais avec un EAD, il est possible que cette suspension absorbe la peine du jour, la présidente lui dit de voir ça avec les services de gendarmerie.

FSA

*EAD : https://www.securite-routiere.gouv.fr/reglementation-liee-lusager/conducteurs-avec-ead/lethylotest-anti-demarrage