Saint-Marcel
Le blocage du site de la société Place du Marché (ex-Tourpargel) se poursuit
Par Karim BOUAKLINE-VENEGAS AL GHARNATI
Publié le 19 Janvier 2023 à 07h00
![Le blocage du site de la société Place du Marché (ex-Tourpargel) se poursuit](https://www.info-chalon.com/w-md/media/journalist23/2023/01_JANVIER/BLOCAGEPLACEAUMARCHE_16_JAN/IMG_6706.jpg)
Place du Marché, ex-Toupargel, société de livraison à domicile de produits alimentaires, a été placée en liquidation judiciaire vendredi 13 janvier. 1900 emplois sont supprimés et à Saint-Marcel où l'entreprise était implantée, 150 salariés ont donc perdu leur emploi. Ayant appris la fermeture via BFM TV, ils bloquent l'entrée du site. Plus de détails avec Info Chalon.
Située dans la zone industrielle Chalon Sud, la société Place du marché, ex-Toupargel, a fermé ses portes. Laissant sur le carreau 150 salariés. Des télévendeurs, caristes, machinistes, livreurs et préparateurs de commande, entre autres.
La liquidation judiciaire du groupe a été annoncée ce vendredi 13 janvier 2023 dans la matinée, faute de repreneur.
Inquiets pour leur avenir qui s'annonce compliqué et dénonçant une liquidation à la hussarde, les salariés et délégués du personnel se relaient par groupe de quinze pour bloquer l'entrée du site de Saint-Marcel, interdisant l'accès à tous les camions.
«Nous sommes passés d'un plan de sauvegarde en novembre à redressement en décembre et pour finir à liquidation en janvier. En moins de trois mois, tout est fini ! On nous avait dit que le jugement étaot prévu à 17 heures. En réalité, il a été prononcé en sous-marin à 10 heures. Nous n'avons eu aucune explication ni communiqué de la part de la direction. Pire, nous avons appris la nouvelle de la fermeture prochaine du site via BFM TV», ne décolère pas Hélène Buatois, l'une des représentantes des salariés qui se retrouvent de facto au chômage.
«Je suis propriétaire depuis peu, je fais des travaux, j'ai des crédits sur le dos, une famille à nourrir, je ne sais pas comment je vais faire pour m'en sortir», s'inquiète Régis*.
Rachetée en 2020 via la holding Agihold France par Léo et Patrick Bahadourian, petits-fils d'un épicier arménien de Lyon devenus actionnaires de la chaîne Grand Frais, la société Toupargel connaissait des difficultés.
«La situation se dégradait avec des locaux limite insalubres avec de l'eau qui coulait de partout des cartons qui se bloquaient sous les rouleaux des machines. Le mois dernier, nous avions même des monticules de cartons qui s'entassaient dans la réserve. Et la réponse de la direction était que l'entreprise qui vidait la compacteuse demandait trop d'argent en avance car ils avaient peur de ne pas se faire payer. Les rolls, caddies de trois étages que nous poussions tout le long du circuit et où on rangeait nos produits en préparation de commande ne fonctionnaient pas correctement. Soit les roues coinçaient soit ils étaient plus lourds ce avec des problèmes de direction. Un coup sur deux, il y avait des problèmes de matériel (filmeuse qui ne marchait pas etc) mais cela se passait régulièrement. On faisait du rafistolage pour éviter de racheter des pièces et des machines neuves. On se demande vraiment quelle a été la gestion de l'entreprise...et pourquoi ils licencient tout le monde», ajoute Séverine*.
Quand ils ont racheté il y a 3 ans, les frères Bahadourian avaient signé une clause de pénalité. Ils s'étaient engagés à pas faire de plan social durant 2 ans, sinon ils devaient payer 10 000 euros de pénalité par salarié.
C'est pour cette raison que les ex-salariés du site de Saint-Marcel réclament une prime minimum de 10 000 euros, ajoutée à la prime de licenciement économique.
«C'est la moindre des choses !», estime Fabien*.
«Aucune écoute des salariés ! On a beau remonter les choses, rien ne bougeait. Des problèmes également sur les fiches de paie (oubli d'heures supplémentaires, majorations de nuit, des heures supplémentaires mises en récupérées alors qu'elles auraient dû être payées. Pour deux salariés au moin, ils ont même inversé leur fiche de paie et j en passe car il y a des problèmes pour tout et n'importe quoi. À un moment, nous n'avons pas eu d'intérimaires car il y avait des problèmes de papier avec le mandataire et nous avons fait les heures supplémentaires par manque de personnel», poursuit Hélène.
Le bras de fer est engagé entre la direction et les ex-employés.
* Prénoms d'emprunt.
Karim Bouakline-Venegas Al Gharnati
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