Saône et Loire économie

Flavescence dorée en Saône et Loire, "ne cédons pas à la panique" assure la Confédération Paysanne

Flavescence dorée en Saône et Loire, "ne cédons pas à la panique" assure la Confédération Paysanne

Communiqué de presse de la Confédération Paysanne de Saône et loire  

 

Depuis une dizaine d’années la Saône-et-Loire est confrontée à la flavescence dorée. Après plusieurs années de stagnation la situation se dégrade de nouveau.

D’une manière générale la progression de la maladie est contenue dans le foyer historique du Nord du Mâconnais. En revanche, une explosion de la flavescence dorée dans le nord du Beaujolais est constatée.
Des milliers de ceps ont déjà été arrachés, ce qui peut laisser craindre un accroissement de la maladie l’année prochaine.

Face à cette situation alarmiste, il nous faut analyser objectivement ce phénomène.

Dans le Mâconnais la prospection collective associée à l’arrachage des ceps présentant des symptômes ainsi que la lutte chimique ciblée portent leurs fruits.
Dans le Beaujolais les prospections menées de façon trop laxistes, sans arrachages systématiques des pieds symptomatiques, sont la première cause du développement rapide de la maladie.

Ne cédons pas à la panique : l’exemple du Nord Maconnais doit nous éclairer.

Voilà ce que la Confédération Paysanne de Saône et Loire a toujours préconisé : La prospection des vignes doit se faire collectivement.

La flavescence doit rester une maladie de quarantaine, contrôlée par les organismes d’état. Obligation d’utilisation de plants traités à l’eau chaude.
L’arrachage des pieds marqués doit être systématique et contrôlé par le SRAL.
L’arrachage des pieds symptomatiques doit être autorisé en cours de saison avant la prospection.

La décision de traiter doit être étudiée et mûrement réfléchie en fonction d’une analyse de risques précise, prenant en compte l’évolution de la maladie, la continuité géographique, la qualité de la prospection, la densité de la population riveraine. Les traitements chimiques doivent être réalisés de façon non systématique de la façon suivante :

- Dans un périmètre de 500m autour des pieds flavescents isolés
- Plus largement au niveau de la commune ou du groupement de communes pour les foyers plus étendus
- Les traitements doivent être conditionnés au comptage des populations de cicadelles. Pas de traitement si pas de vecteur de la maladie dans un souci du respect de l’environnement.

Actuellement la lutte contre la flavescence dorée repose exclusivement sur les exploitants, avec pour conséquence des augmentations de la charge de main d’œuvre et un coût financier élevé (prospection, arrachage et remplacements des ceps, perte de récolte, traitements et cotisation FD).
Pour la Confédération paysanne de Saône et Loire il nous parait juste de mettre également à contribution les propriétaires bailleurs avec une cotisation équivalente à celle des exploitants (6€/ha), ce qui permettrait d’augmenter de façon significative les moyens de lutte, en particulier pour augmenter le nombre d’analyses a effectuer.

L’autre point important que nous souhaitons souligner est que les populations riveraines doivent être tenues au courant des dates de traitement durant lesquelles les insecticides seront utilisés. Le manque de transparence conduit systématiquement à des tensions préjudiciables aux bonnes relations entre les vignerons et les habitants.

La flavescence dorée s’est installée durablement en Bourgogne et dans le Beaujolais : nous devons nous adapter pour pouvoir vivre avec.