Opinion

"Une réforme des retraites inquiétante pour le bénévolat" dénonce un ancien élu chalonnais à la retraite

"Une réforme des retraites inquiétante pour le bénévolat" dénonce un ancien élu chalonnais à la retraite

Le bénévolat occupe une place très importante dans notre pays parce qu’il permet la réalisation d’activités non marchandes répondant à de vrais besoins dans les secteurs du loisir, du social, de la solidarité, de la culture et du sport.

Selon deux enquêtes récentes (IFOP et CSA ), ce sont près de 20 millions de personnes qui sont engagées dans le bénévolat. D’autres enquêtes montrent que l’offre de temps bénévole provient en très grande majorité des seniors retraités dont les motivations semblent s’éroder.

L’enquête du CSA  montre que la durée annuelle de temps consacré à ce bénévolat est la plus élevée chez les seniors de 55 à 74 ans. Les enquêtes montrent que dans la catégorie 50-65 ans, la peur du chômage, le besoin d’accompagner leurs descendants dans leur vie quotidienne a entraîné une moindre disponibilité des personnes.

Dans la catégorie des plus de 65 ans, la peur de la maladie (les années COVID n’ont rien arrangé), le besoin de se recentrer sur des activités personnelles, la nécessité pour un nombre croissant de retraités de retravailler pour compléter leurs revenus, la complexification des tâches administratives et la charge mentale des responsabilités pour les dirigeants bénévoles tendent également  à accentuer l’érosion du temps bénévole. 

En définitive, la question centrale est celle de savoir dans quel type de société nous voulons vivre. Dans la mesure où la réforme des retraites, si elle était votée, assécherait inévitablement le vivier des bénévoles les plus engagés, elle serait un très mauvais signal envoyé aux associations sociales, solidaires, sportives et culturelles.

 


Lucien Matron

Ancien Maire-Adjoint de la ville de Chalon, militant sportif et associatif