Chalon sur Saône

Cette espiègle de Laura Laune qui a piétiné gaillardement les choses convenues à Chalon

Cette espiègle de Laura Laune qui a piétiné gaillardement les choses convenues à Chalon

Trentenaire bon teint, l’humoriste belge Laura Laune n’affiche en conséquence pas les stigmates d’une vieille briscarde. Et pourtant, dans la mouvance artistique son aura dépasse largement les frontières de par un vécu significatif. Exemple parmi d’autres : la salle Marcel-Sembat de Chalon-sur-Saône archibondée ce samedi 18 mars pour y rugir de plaisir.

L’appareil génital masculin plus souvent qu’à son tour sur la corde raide

Le 4 janvier 2019 dans ce même lieu la jeune femme fit étalage des arcanes de son spectacle détonnant : « Le diable est une gentille petite fille ». De quoi déjà interpeller pleinement le quidam ou la quidame… Revirement de situation quatre ans plus tard avec son seule-en-scène « Glory Alleluia ». Fichtre, on allait voir ce qu’on allait voir à l’aune du remue-méninges ! Et surtout percevoir. Les déviances étant pléthore, chacun(e) a pu se rendre à l’évidence que lorsque l’humour noir boursouflé d’incorrection joue sa partition, la profondeur de champ n’en est que plus grandiose et abyssale. Ses cibles pâtissent d’une condition inférieure, sont reléguées au rang de contributrices jamais ménagées. L’opulent venin craché par celle qui s’adjugea en 2017 la 12ème saison de « La France a un incroyable talent » sur M6, et qui, à l’occasion, chante et se mue en musicienne,  s’insinue à qui mieux mieux, provoquant par ricochet exclamations et rires gras, jamais repus. Le détournement de sens initial s’avère total, la désinhibition itou. Les tribulations des relations hommes-femmes au sein desquelles l’infinie délicatesse ne prévaut –doux euphémisme- pas toujours, le consentement, les usages sexuels imagés sous un éclairage cru, le mouvement Mee Too, le criminel  Marc Dutroux, Isabelle Balkany, l’antisémitisme, l’autisme, les femmes de petite vertu…ne forment qu’une partie d’un tout revu et corrigé, vitriolé oserait-on. Il est une pièce essentielle d’un tableau dégradant, à savoir le membre viril, monomaniaque, couplé à sa suite naturelle dans certains cas, à savoir le viol, décrit avec une ingénuité désarmante, sans avoir l’air d’y toucher. Au prétexte de, allez savoir, messages subliminaux. A boire et à manger il y eut. A l’instar de cet espace poignant réservé à un mélodrame affecté aux violences conjugales, œuvre musicale aidant…Le balancier a in fine rempli son office, laissant opiner du chef un auditoire non muselable à la solde d’une impertinence contagieuse.

                                                                                                           Michel Poiriault

                                                                                                           [email protected]