Givry

Les CM1 de Varanges font le tour des fontaines de Givry

Les CM1 de Varanges font le tour des fontaines de Givry

Après avoir précédemment visité les lavoirs de Fontaines, ce sont cette fois des fontaines au sens littéral que la classe de Sandrine Pelletier a pu découvrir ce mardi, guidée par Jean-Claude Dufourd.

Ce dernier connaît bien Givry puisqu'il y habite depuis quarante ans et propose des balades régulières dans le cadre de l'association A2C. Il a ainsi pu répondre aux nombreuses questions des enfants et ouvrir la discussion au-delà de l'eau pour parler histoire locale. Et comme il n'y a pas d'âge pour apprendre, suivez le guide !

À peine sortis de la cour de Notre-Dame-de-Varanges, voici déjà une première fontaine, dessinée par Joseph François Mercadier en MDCCCXXXVII… Pardon, en 1837, mais les élèves, qui ont appris à déchiffrer la numération romaine, l'avaient bien compris ! Antérieure au bâtiment de l'institution scolaire privée, la fontaine reprend une coquille Saint-Jacques, symbole à la fois de l'eau et du christianisme, en revanche la Vierge à l'enfant d'origine a été déplacée à la cure au moment de la laïcisation de 1905.

L'eau s'écoulant ici d'ouest en est, le groupe remonte vers la place de la Poste et ce qui, vers 2017-18, était censé être un miroir d'eau. Mais Givry n'est pas Bordeaux, et il semble que la source qui devait l'alimenter (ainsi que la fontaine de Varanges et aller jusqu'à Place d'Armes) s'est tarie par la sécheresse ou a été obstruée lors de travaux adjacents.

Remonter le courant comme on remonte dans le temps
Après avoir arpenté la rue de l'Hôtel de Ville, arrêt devant la Fontaine aux Dauphins, construite sans plus de précisions au 18e siècle par Émiland Gauthey et Thomas Dumorey, architecte des États de Bourgogne. Les dauphins, stylisés d'après l'imaginaire de l'époque, seraient un hypothétique clin d'oeil à la recherche d'un dauphin par Louis XV. Quant au cadran solaire, il n'indique pas l'heure mais le mois zodiacal, et en ce premier jour de printemps, le soleil de midi aura frappé sur le bélier.

Juste en face, la Halle Ronde de Lazare Narjoux (1830) servait à stocker le blé : et comment transformait-t-on le blé en farine ? Avec les nombreux moulins à eau placés le long de l'Orbize (comme le Moulin-Madame), à tel point que Givry a failli être renommée Givry-sur-Orbize pour la distinguer de ses homonymes de l'Argonne ou de l'Yonne.

Un peu plus loin, la rue des Tanneurs, autre profession ayant besoin de beaucoup d'eau, et le lavoir du bourg alimenté par une nappe phréatique située sous la colline et qui coule même en pleine été. Les enfants se doutent bien qu'on y lavait le linge jusqu'à l'arrivée de l'électro-ménager, mais pas que l'eau du confort moderne est pompée depuis la Saône, ni qu'Émiland Gauthey voulait construire un aqueduc jusqu'à Chalon.

La classe, accompagnée de trois mamans, quitte désormais le Givry urbain pour le bas des vignes, direction Cortiambles. Son lavoir « à impluvium » récolte, comme son nom l'indique, les eaux de pluie grâce à un toit en demie-lune incurvée. Également alimenté autrefois par une autre source aujourd'hui à sec en raison de probables travaux mal maîtrisés dans les parages, le bâtiment 19e signé Zolla (sans rapport avec l'écrivain) dispose de « daleaux », des sortes de conduites qui courent jusque sous les maisons anciennes.

Une double enceinte d'eau et de pierre
Retour à Givry en passant par la rue de Claude Courtépée, du nom du curé dijonnais qui, lors de la rédaction de sa Description générale et particulière du Duché de Bourgogne, s'est émerveillé de l'église « d'un goût nouveau », de l'Hôtel de Ville et, tiens-donc, de la fameuse fontaine aux dauphins. Comme celle-ci est mentionnée en 1774, on peut, en toute logique historiographique, établir que sa construction est antérieure.

La rue perce les restes des remparts qui, avec l'une des six à huit tours matérialisée au sol, rappellent que Givry s'est longtemps protégée des armées en déroute comme lors des guerres de religion grâce à une muraille et à un fossé. Il n'en faut pas plus aux studieux CM1 pour laisser échapper le mot « douve ».

La visite se termine le long de l'ancien rempart Boulevard de Verdun, là où siège la fontaine à (l'unique) dauphin, également créée par Lazare Narjoux en 1829. Comme le rappelle le nom de la Résidence des Sept Fontaines, celles-ci sont nombreuses sur Givry. Avec un peu plus de temps, les élèves auraient aussi pu compléter leur carnet avec notes et croquis de la fontaine rue Georges Clémenceau.

Mais après deux heures au grand air, c'est l'heure du déjeuner. De quoi reprendre des forces… et raconter sa sortie culturelle avec ses parents ou ses camarades de cantine.