Société

Travail à temps partiel et budget,, un équilibre à trouver

Travail à temps partiel et budget,, un équilibre à trouver

En France, plus de 18 % des salariés, principalement des femmes, travaillent à temps partiel. Mais quel impact ce choix professionnel a-t-il sur vos finances personnelles ? À l'heure de prendre sa décision, il faut bien faire ses calculs pour ne pas se mettre en difficulté…

À force de passer son temps au bureau, on en vient parfois à se demander si l'on travaille pour vivre ou si ce n'est pas l'inverse ! Que ce soit pour avoir davantage de temps pour soi, élever ses enfants ou soutenir un proche en situation de perte d'autonomie ou encore à défaut d'obtenir un 35 heures, certains actifs font alors le choix de mener leur activité professionnelle à temps partiel. Ils étaient seulement 7,1 % en 1975, contre 18,1 % des salariés en 2021 selon la Dares, la direction statistique du ministère du Travail. Or, ce ne sont évidemment pas ceux qui ont les plus hauts salaires qui choisissent cette option… Cette année-là, on dénombrait 31,9 % d'employés contre 9,3 % de cadres, et 28,1 % de femmes contre 7,6 % d'hommes. Entre gain de temps et perte d'argent, il faut toutefois trouver le bon compromis…


UN IMPACT IMMÉDIAT
La législation limite les effets négatifs du temps partiel. Depuis 2014, la durée minimale de travail est de 24 heures par semaine, sauf demande expresse du salarié pour contraintes personnelles (raisons de santé, familiales), en cas de cumul d'activités ou s'il s'agit d'un étudiant de moins de 26 ans. Faire des heures complémentaires reste par ailleurs possible (maximum 1/10e de la durée hebdomadaire du contrat).
Côté rémunération, la base de salaire d'un temps plein ou partiel est la même pour un poste donné, à qualification égale. Mais le montant est ici calculé en proportion de la durée de travail, à moins d'une convention collective ou d'un usage plus favorable. Attention : il en va de même pour la prime de 13e mois mais aussi pour votre prime d'intéressement ou de participation si l'accord d'entreprise prévoit une répartition proportionnelle au salaire ! Vérifiez aussi quelles sont les règles d'attribution des aides aux loisirs et aux vacances du Comité social et économique (CSE) de votre société pour ne pas être lésé. En revanche, les droits à l'ancienneté et aux congés payés sont identiques à un travail à temps plein.


ADAPTER SON BUDGET
Vous souhaitez passer d'un temps plein à un temps partiel ? Pour vous décider en connaissance de cause, il est essentiel de calculer précisément la baisse de revenus que cette décision engendrera (salaire et primes). Mettez ensuite à plat votre budget afin de comptabiliser toutes vos charges et dépenses obligatoires. Et n'oubliez pas de prendre en compte les éventuelles économies que la diminution de votre activité pourrait entraîner, comme la baisse du coût de vos trajets domicile-travail par exemple ou encore les repas du midi au bureau. En cas de crédit en cours, voyez avec votre banquier si vos échéances peuvent être modulées et faites le point sur votre assurance emprunteur.
Plus encore, bon nombre de familles font ce choix en comparant le coût de la garde d'un enfant en bas âge, avec la baisse de salaire de l'un des parents. L'objectif : déterminer ce qu'il vous restera pour vivre et ainsi savoir dans quelle mesure une activité à temps partiel est financièrement possible.


Julie Polizzi