Chalon sur Saône

Les deux nouvelles expositions temporaires du musée Niépce vous raviront cet été

Les deux nouvelles expositions temporaires du musée Niépce vous raviront cet été

Beaucoup de monde à l’inauguration des expositions Kate Barry ‘My Own Space’ et Bertrand Meunier ‘Erased’.

Présentées du 17 juin au 17 septembre 2023, inaugurées le 14 juin à 18h30 en présence en début de soirée de Bénédicte Mosnier, Adjointe en charge de la culture et d’Isabel Paulo, Conseillère déléguée Actions en direction des jeunes, ces deux toutes nouvelles expositions sont à voir absolument !

Concernant l’exposition Kate Barry ‘My Own Space’, il s’agit là d’une première rétrospective que propose le musée Nicéphore Niépce. En effet, il y a deux ans, la famille de Kate Barry (elle est la fille de John Barry et de Jane Birkin, et la soeur de Lou Doillon et de Charlotte Gainsbourg) « a donné au musée Nicéphore Niépce l’intégralité de ses négatifs couleur et noir et blanc, sa production numérique, ses planches contacts, une sélection de tirages ainsi que ses deux principales expositions [Bunkamara Gallery, Japon, 2000 et Arles, 2017]. »* Si Kate Barry côtoie toute forme d’art dès son plus jeune âge, la photographie sera toujours, d’une manière ou d’une autre, présente dans sa vie ; ce n’est pourtant qu’en 1996 qu’elle débutera, après avoir étudié et travaillé dans le stylisme, sa carrière de photographe. Dans un entretien avec Léo Scheer datant de 2005 et dont un extrait a été repris dans le dossier du musée N. Niépce, on peut lire : « La photo n’a pas été une évidence. Loin de là […]. C’était un plaisir que je ne voyais pas. Je me suis fait plaisir plus tard, quand cette notion a pris de l’importance, quand il a fallu construire à nouveau. J’ai pu créer mon espace, un espace à moi. » Dès le début de sa carrière, les magazines s’arrachent cette photographe de talent et les commanditaires sont nombreux de par l’univers visuel singulier qu’elle sait créer. Reconnue pour ses clichés dans le domaine de la mode, du cinéma ou de la musique, ses projets plus intimistes dégagent force et poésie au travers d’un regard sensible et complexe mêlant mélancolie et atmosphères pesantes. Les portraits laisseront place aux paysages, « son « vrai » travail photographique, selon ses proches, le définissant comme « le plus proche de sa personnalité, celui où ses inquiétudes et ses silences s’expriment le mieux », écrit Sylvain Besson, Commissaire de l’exposition. La carrière de cette brillante photographe prendra malheureusement fin tragiquement en 2013.

Quant à l’exposition ‘Erased’ de Bertrand Meunier, ce sont 80 tirages argentiques, une installation vidéo, des coupures de presse qui sont données à voir aux visiteurs sur un travail photographique mené de 1999 à 2019 lors de séjours réguliers en Chine par le photographe, digne représentant d’une « photographie documentaire française au regard décalé, au style cinématographique, attachée à la photographie argentique, pour qui le médium est un outil de compréhension du monde avant d’être une technique d’enregistrement »*, et membre du collectif Tendance Floue. Ayant travaillé à ses débuts pour ‘VU’ puis pour Newsweek et Libération, le photojournaliste a confié, il y a deux ans, son fonds photographique au musée Nicéphore Niépce qui a revisité avec lui ses archives. « Photographe du temps long », il privilégie les séjours répétés, une photographie qui rend compte, interpelle et pousse à la réflexion. L’exposition ‘Erased’ montre les profondes transformations et mutations de la Chine sur plusieurs décennies. La force de l’argentique, la puissance des contrastes retiennent notre regard posé sur ces photographies qui nous absorbent et nous plongent dans le quotidien d’un pays soumis aux injonctions de ses directions successives. Que ce soit en Chine ou dans tout autre pays visité, le leitmotiv, le parti pris du photographe est toujours le même et, comme le souligne si bien Sylvain Besson, commissaire de l’exposition avec Bertrand Meunier : « Erased ou la disparition de mondes successifs ; Erased ou faire en sorte que ces mondes ne soient pas totalement effacés. En nous prêtant ses yeux emplis de doutes par l’entremise de l’appareil photographique, Bertrand Meunier nous oblige à ouvrir les nôtres. Et à douter, avec lui. »

* extraits du dossier du Musée Nicéphore Niépce

SBR - Photos JPB