Culture

Ciné-débat «Pride» boudé par le public en dépit de la qualité du film

Par Karim BOUAKLINE-VENEGAS AL GHARNATI

Publié le 19 Juin 2023 à 05h00

Ciné-débat «Pride» boudé par le public en dépit de la qualité du film

Jeudi soir, à l'occasion du mois des fiertés LGBTQIA+, Le Planning Familial et Rainbow 71 avaient programmé un ciné-débat autour du film «Pride». Mais pour faire débat, il faut des spectateurs. Or, avec quasiment autant de bénévoles que de spectateurs, cela n'a pas été possible. Dommage, car le sujet était fort intéressant. Plus de détails avec Info Chalon.

La soirée a débuté par la projection de «Pride» (2014), un film britannique réalisé par Matthew Warchus.

Synopsis : Été 1984 - Alors que Margaret Thatcher est au pouvoir, le Syndicat National des Mineurs vote la grève. Lors de leur marche à Londres, un groupe d'activistes gay et lesbien décide de récolter de l'argent pour venir en aide aux familles des mineurs. Mais l'Union Nationale des Mineurs semble embarrassée de recevoir leur aide. Le groupe d'activistes ne se décourage pas. Après avoir repéré un village minier au fin fond du pays de Galles, ils embarquent à bord d'un minibus pour aller remettre l'argent aux ouvriers en mains propres. Ainsi débute l'histoire extraordinaire de deux communautés que tout oppose qui s'unissent pour défendre la même cause.

Avec George MacKay, Ben Schnetzer, Bill Nighy, Andrew Scott, Imelda Staunton, Dominic West et Paddy Considine.

Une comédie enlevée et drôle qui joue savamment sur les clichés et les préjugés des deux communautés, celle traditionaliste et familiale des mineurs, et celle, revendicative, bruyante et colorée du mouvement LGBTQIA+, incarné à l'écran par le groupe de soutien LGSM («Lesbians and Gays Support the Minors»). 

Mais au-delà d'une simple comédie sur fond de revendication d'une égalité et de tubes du milieu des années 80 (Bronski Beat en tête...), «Pride» est aussi une belle ode à l'entraide, au-delà de toutes barrières.

Dai (incarné par Paddy Considine), le représentant du village, seul à croire initialement à la sincérité du soutien de LGSM refusé par les syndicats du fait de la nature de ses adhérents, déclare à ce propos fort justement : «découvrir qu'on a un ami qu'on ne soupçonnait pas, c'est un sentiment merveilleux».

Entre esprit militant et fond plus sombre évoquant avec tact l'ombre de l'arrivée du SIDA, c'est aussi un beau message de vie qui traverse ce feel good movie, un personnage insistant sur le fait de profiter de celle-ci en «ne donn[ant] pas tout pour la lutte», en s'épargnant un peu.

Amitié, rencontre d'intérêts communs, soutien, capacité à pardonner et à se réconcilier, autant de thèmes qui font de «Pride» un film généreux, humain, attachant et drôle.

Un débat devait suivre la projection du film mais celui-ci a été annulé, faute de spectateurs, aussi nombreux que les bénévoles.

Qu'à cela ne tienne, c'est toujours dans le cadre du mois des fiertés LGBTQIA+, Le Planning Familial organisait le samedi 17 juin, 14 heures 30, un goûter des fiertés dans ses locaux du 9 Rue Philibert Léon Couturier.

 

Karim Bouakline-Venegas Al Gharnati