Chalon sur Saône

Enorme prestation d’un Michaêl Gregorio facétieux et compétitif à Chalon

Enorme prestation d’un Michaêl Gregorio facétieux et compétitif à Chalon

A la grand-messe de l’Odyssée de la Voix menée de main de maître par le brillantissime Michaël Gregorio, artiste à tout très bien faire, au masculin de même qu’au féminin, le dense public du Parc des Expositions de Chalon-sur-Saône, venu pour succomber à la tentation puis rendre les honneurs, a été heureux comme un pape ce samedi soir 28 octobre.

Le douzième homme au doigt et à l’oeil

Et il y avait de quoi ! De toute façon, la cause était amplement entendue, ne restait alors plus qu’à se gargariser sans réserve d’un déroulé des faits presque plus vrai que nature. L’imitateur-chanteur-comédien-musicien-amuseur public, touche-à-tout de génie, aura éclaboussé de son talent une salle à l’unisson, gestes démonstratifs en renfort. Que ce soit en bissant l’inéluctable ban bourguignon, par une forêt de bras levés, des ovations debout, des applaudissements nourris, ou en mettant ses cordes vocales dans le sens de la marche, en l’occurrence la restitution de paroles de chansons tombées depuis fort longtemps dans le domaine public. Une sorte d’état extatique a prévalu, et d’aucuns n’ont pas boudé leur plaisir, proportionnel au déversement du fondu enchaîné. Le mot d’ordre de la soirée : « Chalon, donnez-nous de l’énergie verte et renouvelable.» C’est tout un programme, jamais pris en défaut !

L’invraisemblable aux ordres du vraisemblable

Véritable décathlonien de mouvements auto-imposés à la grâce certaine sans souci d’économie, Michaël Gregorio, épaulé par ses cinq efficients musiciens, glane allègrement dans le vivier artistique, pour en ressortir un florilège parlant au plus grand nombre. Le passé, plus ou moins lointain, se conjugue au présent, l’interprète saute volontiers du coq à l’âne. Queen («A kind of magic »), Luis Mariano (« Mexico »), Joe Dassin («L’Amérique »), Aya Nakamura (« Djadja »), Mylène Farmer (« Ainsi soit je… »), Barry White, l’atmosphère psychédélique de Pink Floyd, Brel, Sardou, « Eye of the Tiger », « Dirty dancing », « Ghostbusters », un hommage à Michel Legrand…le caméléon de la performance vocale propre, nette et sans bavure, a arrosé son auditoire autant que faire se peut. Mais le pastiche ne se suffit pas à lui-même, le tenant du mélange des genres, possédé par un omnipotent humour s’affiche préférablement avec l’extra-ordinaire. La confusion positive en quelque sorte. Les deux voix du groupe « Il était une fois » pour « J’ai encore rêvé d’elle », le doublage du rêve bleu d’Aladdin, l’évolution d’un boys band en compagnie, la chanson « Diego » personnifiée par Michel Berger, France Gall, Johnny, un zeste de bruitage et de beatbox, du « Dave metal », du « hard rock Voisine », de l’audiovisuel avec un film notamment sur Charlie Chaplin, un duo avec une spectatrice sur un titre de Céline Dion,…et vous avez ainsi un aperçu engendrant l’emballement populaire. Un bien bel ouvrage effectivement.

Pas très loin d’ici

Il sera possible de voir (ou revoir) son show le 9 novembre à Besançon, le 8 février à Lyon, et le 1er mars à Dijon. A bon entendeur…

       

Crédit photo concernant l'artiste : DR                                                                          Michel Poiriault

                                                                                                         [email protected]