Chalon sur Saône

Striatum et dopamine sur le banc des accusés à l'occasion du 14e rendez-vous des entrepreneurs de Saône et Loire

Striatum et dopamine sur le banc des accusés à l'occasion du 14e rendez-vous des entrepreneurs de Saône et Loire

Sébastien Bohler, Docteur en neurosciences, journaliste et spécialiste du sujet, était convié à partager son analyse sur le paradoxe de l'Humanité.

L'excellent Sébastien Bohler, journaliste-écrivain et docteur en neurosciences, était l'invité du MEDEF de Saône et Loire ce jeudi soir dans l'enceinte du Colisée. Un moment particulièrement savoureux pour ce passionné du mécanisme du cerveau. En l'espace d'une quarantaine de minutes, il a fait la démonstration de l'importance de la dopamine dans l'état de santé de la planète. Vous allez dire mais quel est le lien entre ce neurotransmetteur et la déliquescence de la la planète ? 

Sébastien Bohler s'est appuyé sur le mode de fonctionnement de notre cerveau pour expliquer que malgré la conscience qu'on court à notre perte en agissant de la sorte, le striatum, cette zone dans notre cerveau qui gère la motivation et qui crée la dopamine, est bien plus forte qu'il n'y parait. "Notre cerveau est programmé pour gérer les absences pas les excès" s'est évertué à expliquer Sébastien Bohler. 

"Le temps n'existe pas dans le striatum"

Evoquant le "syndrôme de la côte de Boeuf", le docteur en neurosciences, évoque quasiment une guerre perdue d'avance, face nous même. Dans une société qui va toujours plus vite, le besoin insatiable de satisfaire toujours plus cette partie du cerveau ne fait que s'accélérer. "On produit de l'impatience, de la satisfaction immédiate, on est sous addiction finalement. La dopamine détruit tout derrière nous finalement". 

Alors une issue possible ? 

Une notion d'optimisme a toutefois été mise en avant au cours de la soirée. Faut-il encore s'en donner les moyens et là c'est un autre sujet. Entre satisfaire le striatum d'un simple clic ou différer cette satisfaction d'un instant, la guerre semble déjà compromise. Pour autant, les recettes sont connues et elles passent par "la méditation de la pleine conscience", "la croissance subjective", "le renouvellement du rapport au plaisir" mais "ça suppose de la discipline". "Il faut éveiller l'esprit, la curiosité, la connaissance" mais la bataille est celle de la temporalité entre l'immédiateté du plaisir et celui du plaisir différé. L'être humain est-il en capacité d'appréhender cette notion... ? "La dopamine de l'altruisme" étant aussi une autre vue de la sortie de crise pour le neuroscientifique qui considère que l'Espoir est toujours là, celui " des gens qui croient en ce qui fait sens et qui envoient des signaux d'apaisement dans le cerveau, avec la nécessité de faire la différence entre nos besoins et nos envies". 

Laurent Guillaumé