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Sennecey, Varennes, Champforgeuil : vols et tentatives de vols

 Sennecey, Varennes, Champforgeuil : vols et tentatives de vols

Quand les gendarmes ont enfin mis la main dessus, le jeune homme a dit s’appeler Angelo et avoir 14 ans. Au final il est jugé ce jeudi 14 décembre en comparution immédiate, parce qu’il a 19 ans.

Leonardo, c’est son prénom, est jugé pour quatre complicités de vols, une conduite sans permis et un refus d’obtempérer. Il est né en Seine Saint-Denis et son avocate vient de là-bas. « Vous êtes venu en Saône-et-Loire, pourquoi ? Pour voler ? » lui demande le président Marty. Le garçon répond « Oui ».

C’était pas les Témoins de Jéhovah

Le 10 décembre en fin de matinée, la gendarmerie se rend à Saint-Loup de Varennes. Une dame âgée signale une tentative de cambriolage. Elle raconte que deux jeunes femmes sont venues sonner à sa porte avec insistance. La dame pense que c’est les Témoins de Jéhovah et n’ouvre pas. Les deux jeunes filles font le tour de la maison et entreprennent de forcer une fenêtre avec un pied de biche. La dame les surprend. « Je cherche ma grand-mère » lui dit l’une d’elles. « Avec un pied de biche ? » renvoie la dame non sans esprit. Une Renault noire stationne en face puis disparaît avec les filles à bord.

Course poursuite avec les gendarmes 

Le même jour, à Sennecey-le-Grand, un homme voit deux filles sur la propriété de son voisin qui tentent d’entrer par une porte fenêtre en pesant dessus avec un tournevis. L’homme appelle les gendarmes. La Renault noire qui attendait, prend la fuite à l’arrivée leur arrivée. Une patrouille le prend en chasse. Le conducteur grille les stops, roule dangereusement, donc, mais finit dans une impasse. Il quitte son véhicule alors que celui-ci n’est pas totalement arrêté. Le jeune homme, l’est. 

On peut rattacher ces tentatives à deux autres vols

Dans la voiture les gendarmes trouvent des trucs volés. Les filles sont mineures, 14 et 15 ans. Elles sont peu coopératives, dit le président qui relate les faits. On trouve l’identité du jeune homme en passant des éléments au TAJ (le fichier de traitement des antécédents judiciaires). Sur ces entrefaites, une habitante de Sennecey remet aux gendarmes un sac plein de bijoux qu’elle a trouvé par terre, sur le trajet de fuite du jeune homme. Le contenu du sac est rattaché à deux vols : l’un à Champforgeuil, l’autre à Saint Loup de Varennes. Les propriétaires identifient ce qui leur appartient. 

Le garçon est entendu sept fois et dit des choses puis d’autres. Mais à l’audience il reconnaît tout, absolument tout.

Arrêt de scolarité « au collège » à 16 ans

Ce jeune homme vit dans le 93, dit-il, chez ses parents et avec ses enfants. Il est papa. L’un a 3 ans, l’autre a 18 mois. Leur mère est partie un jour, elle n’a aucun contact avec les petits et leur père, dit ce dernier à l’audience. Il n’a aucune formation et n’a jamais travaillé : il a arrêté sa scolarité « au collège », « quand j’ai eu mon premier enfant ».
A son casier, une condamnation pour vol en Suisse, en 2022, et trois condamnations du tribunal pour enfant de Bobigny pour des conduites sans permis.

« 4 maisons visitées et dégradées »

La procureur se dit « satisfaite » qu’il ait reconnu cette série de 4 vols qui concernent donc « 4 maisons visitées et dégradées ». « C’est une équipe organisée, on ne peut pas lui faire confiance. » Elle requiert 16 mois de prison dont 4 mois seraient assortis d’un sursis probatoire de 2 ans, demande le maintien en détention pour les 12 mois ferme mais ça ne s’arrête pas là : le refus d’obtempérer doit être sanctionné, c’est la loi désormais, d’une peine à part. Elle demande une peine de 3 mois avec incarcération immédiate.

Position de défense (qui appartient à la défense) 

Ça ferait donc 15 mois ferme en tout. L’avocate du prévenu se dit « sidérée par cette sévérité », puis : « Il est issu d’une communauté qui ne vit pas comme les autres. Il a arrêté l’école parce qu’il a eu des enfants. Y a rien de normal dans cette vie. Il a plutôt besoin d’aide que d’une incarcération à des centaines de km de son lieu de vie. » Elle plaide donc pour une peine aménageable, « il vit chez ses parents, avec ses enfants ».

Une chance de prendre un autre départ, loin d’ici

Le tribunal déclare le prévenu coupable, le condamne pour le refus d’obtempérer à la peine de 5 mois de prison avec sursis, et pour le reste, à la peine de 16 mois dont 6 mois sont assortis d’un sursis probatoire pendant 2 ans, avec l’obligation de travailler ou de se former, de se présenter aux épreuves du permis de conduire, interdictions de paraître en Saône et Loire et de tout contact avec ses complices. Pour les 10 mois de prison ferme, le tribunal lui laisse une chance « d’aller mériter le port d’un bracelet », à Bobigny.

FSA