Sud de l'agglomération
Les syndicats du CHS de Sevrey dénoncent "l'impossible rencontre avec le député de Chalon"
Publié le 23 Décembre 2023 à 12h45
Communiqué de presse
A l’occasion de la venue du député du Chalonnais à l’hôpital de Sevrey
La grève intersyndicale suite à la fermeture du pavillon Gentiane cet été visait à sensibiliser l'opinion aux raisons de la fermeture de 25 lits, consécutives aux 25 lits déjà fermés l’été d’avant. La fermeture d'unités concerne non seulement l'établissement de Sevrey, mais aussi la psychiatrie dans tous les établissements nationaux. Pendant ce temps, le Ministre de l’Intérieur pousse de hauts cris en dénonçant le « ratage psychiatrique ».
En ce qui concerne la situation médicale, il manque 30 % de psychiatres dans les établissements de santé mentale publics à l'échelle nationale. Les efforts déployés par la direction et la présidente de la CME locales pour recruter du personnel médical sont salués.
Par ailleurs, l'internat de psychiatrie est de moins en moins sollicité par les étudiants en médecine.
La répartition des internes en psychiatrie pose également problème dans la région Bourgogne, avec 80 % d'entre eux concentrés en Côte d'Or et seulement 20 % répartis sur les trois autres départements.
En outre, l’enseignement de la psychiatrie à Dijon ne semble pas être attractif, et cela se reflète dans le nombre restreint de candidats pour l'internat de psychiatrie. Contrairement à Dijon, tous les postes sont pourvus à Besançon.
En ce qui concerne le personnel paramédical, il manquait environ 22 infirmiers sur l’établissement en juillet. Bien que le numerus clausus pour les infirmiers ait été augmenté, 15% des étudiants abandonnent leurs études, soit un taux trois fois plus élevé qu'il y a dix ans.
La profession infirmière a perdu de son attractivité. De nombreux infirmiers formés choisissent de s'orienter vers des pratiques libérales, tandis que d'autres quittent complètement la profession pour se tourner vers d'autres secteurs d'activité. L'objectif à ce jour est de fidéliser et attirer des professionnels de toutes catégories, en organisant des concours pour les secrétaires, psychologues, et les services techniques et logistiques.
Localement, faute de soignants disponibles, les financements du Ségur ont été alloués principalement pour la création de postes d’ASH et administratifs, afin de soulager le travail des soignants et d'améliorer la gestion. La baisse des effectifs entraîne des tensions à tous les niveaux hiérarchiques, d’où la "violence institutionnelle."
Sur le plan financier, la situation des établissements continue à se détériorer, principalement en raison du budget de la sécurité sociale, récemment voté, qui impose encore de nouvelles économies.
Pendant ce temps, notre établissement doit continuer à rembourser ses crédits et emprunts, dont le taux a augmenté, pour reconstruire l’hôpital à neuf.
La multiplication par 6 du prix du gaz de chauffage a rendu l’hôpital de Sevrey déficitaire. En effet, contrairement à l’électricité, notre service public ne dispose pas de bouclier tarifaire pour le gaz.
La politique gouvernementale visant à réduire les hospitalisations pour des raisons de coût a conduit à encourager les placements médico-sociaux en alternative. Le CHS de Sevrey a réagi dès 2016 en créant une Maison d'Accueil Spécialisée (MAS) qui a accueilli 60 patients. Mais, parmi nos 250 lits, environ un tiers de ces patients attend toujours une place en MAS, Foyer d'accueil Médicalisé (FAM), ou EHPAD.
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L'ARS favorise désormais les soins à domicile, financés par des fonds régionaux précaires, insuffisants et dispensés par des équipes mobiles souvent limitées à l'agglomération de Chalon-sur-Saône, laissant les régions périphériques du département sans accès à ces ressources. Il s’agit du virage ambulatoire, qui mérite le nom de « dérapage ambulatoire ».
A l'hôpital de Sevrey, 10.000 patients sont suivis ; il ne reste aujourd’hui que 250 lits pour 2,5% de la population totale suivie. La moitié des journées d'hospitalisation sont dédiées à des soins sous contrainte. Il s’agit donc de patients présentant généralement des troubles complexes, ce qui rend leur maintien à domicile peu envisageable.
Il y a 20 ans, il y avait seulement 4 Unités pour Malades Difficiles (UMD) en France, alors qu'à ce jour, on en recense 10, sans compter les USIP. Malheureusement, le Centre Hospitalier Spécialisé de Sevrey ne peut pas offrir les mêmes conditions en termes de personnel dédié à ces patients. Il y a environ un an et demi, une situation difficile impliquant un patient particulièrement violent a conduit à une action de grève visant à solliciter le transfert de ce patient vers une UMD. Cette démarche révèle ainsi les extrémités auxquelles le CHS est parfois contraint d'arriver.
A Sevrey, le dialogue social reste difficile. Des décisions concernant le personnel sont retardées et souvent non actées. De nouvelles contraintes sont introduites qui complexifient le fonctionnement de l’hôpital.
Enfin, à l’occasion de la grève suite à la fermeture de Gentiane, nous avions alerté le Député de Chalon, mais il n’a jamais été possible de le rencontrer, malgré notre sollicitation. Ce n’est pas à l’occasion d’une rencontre éclair de 3⁄4 heure, ce 15 décembre, avec nos directions et nos chefferies de pôle que nous pourrons débattre avec lui. C’est pourquoi nous avons décidé de ne pas participer à cet évènement dont les fins nous paraissent surtout médiatiques. Nous attendons toujours de sa part une véritable proposition de rencontre.
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