Chalon sur Saône

La danse irlandaise, c’est de l’or en barre !

La danse irlandaise, c’est de l’or en barre !

La troupe «Celtic Spirit of Ireland » à la moyenne d’âge peu élevée a fait montre de ses qualités techniques et esthétiques ce mercredi soir à Chalon-sur-Saône, salle Marcel-Sembat. Le public, qui aurait gagné à être plus fourni, y a cependant bu du petit lait.

Une ode imprégnée de sens à l’esprit celtique

Il flottait dans l’air comme un doux parfum où une atmosphère vaporeuse, à l’étrangeté indéfinissable, aimantait une poussée de songerie, un romantisme embrassé par un semblant de mélancolie. Du moins lorsque les photos expressives faisaient calmement leur apparition avec les jeux de lumière ad hoc, plongeant chacun(e) dans un abîme de réflexions. En revanche, on passait du coq à l’âne quand le rythme haussait nettement le ton, l’exubérance sonnait délibérément la charge sans retenue aucune. Et là le spectacle devenait total, très enlevé, dynamique voire survitaminé, spectaculaire à plus d’un titre. Sous l’impulsion des trois musiciennes et du musicien, parfois munis d’instruments spécifiques, les huit danseurs (quatre femmes et quatre hommes) martelaient le sol le geste sûr.

Les claquettes (tape dance) faisaient le job, et si le haut du corps épousait la rectitude, les jeux de jambes en faisaient voir de toutes les couleurs à la scène en la griffant rageusement, ou en la quittant momentanément de par des envolées bluffantes. Entre la musique et la danse prenait place une talentueuse chanteuse dont le grain de voix apportait sa pierre à l’édifice, se situant à mi-chemin de l’introspection due au tempo doux, et des coups d’accélérateur acharnés. Et que dire de la succession de tenues délivrant systématiquement une dose de fraîcheur et de renouvellement des genres ?  Le public a fini debout, moment précédant le ban bourguignon, preuve de l’entente cordiale qui régnait chaleureusement.

L’Eire peut sans conteste dormir sur ses deux oreilles, les représentants d’un groupe issu du Comté de Kerry, lequel s’est évertué à exporter son savoir-faire un peu partout, pouvait plier bagage la conscience tranquille avec le sentiment du devoir accompli.

                                                                                                            Michel Poiriault

                                                                                                           [email protected]