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Avec l’humoriste Alison Wheeler le rire a été le propre de la femme

Avec l’humoriste Alison Wheeler le rire a été le propre de la femme

A 37 ans et pour son tout premier spectacle énigmatiquement baptisé « La promesse d’un soir », la Franco-irlandaise Alison Wheeler a secoué avec réussite le joug du politiquement correct ce samedi soir à Chalon-sur-Saône, salle Marcel-Sembat.

Femme jusqu’au bout des ongles

Exit Canal+, France Inter, Quotidien (TMC), et place nette pour un seule-en-scène qui lui va plutôt bien au teint. Les actes de la vie quotidienne, banals ou pas, sont passés à l’inspection à l’ancienne, avec son micro à fil. Le suicide, l’épilation définitive, son ex et sa remplaçante, son statut victimaire, sa mésaventure dans une partouze, la congélation de ses ovocytes, sa santé mentale, des références à Michel Houellebecq et à «l’Amour est dans le pré », le postérieur généreux de Kim Kardashian, etc. les raisons de tailler des croupières, de faire boire le calice jusqu’à la lie, auront inondé la somme des considérations mises au jour par la féministe. La puissance destructrice d’Alison Wheeler régentée par un humour noir confinant à l’absurde fait parfois frémir. Egalement trash, gore, il ne rend personne dupe ! Son bagout ne laisse personne au bord de la touche, a fortiori lorsque le langage fleuri  vient, en folâtrant, imager des mœurs dissolues. Immanquablement met-il dans le mille ! Et le public de se bidonner sans qu’il n’ait à se forcer. Du tout ! Sorti par la porte, le troisième degré entrait invariablement par la fenêtre…

Du trois en un

Pluridimensionnel a été son spectacle, pétri d’autodérision, de choses terre à terre, et même de poésie. En effet, son monologue, mâtiné de stand-up juste avant de déposer les armes, s’est révélé à géométrie variable. Car d’autres composantes redonnaient de temps à autre du punch à un ensemble savamment orchestré. Des sketches via des vidéos percutantes devaient accélérer le processus de relâchement total. C’est également par la chanson (un seul exemple avec une histoire de coquillettes au beurre !) en étant soutenue par un pianiste, que l’artiste établissait d’autres vérités relatives à ses tribulations cérébrales. Ayant bu tout son soûl, alors désireux de quitter sa station assise prolongée, le public lui rendait hommage en dernier lieu de manière ostensible. Par une ovation debout.

Des photos d’elle ? Pas à l’ordre du jour…

Ne prenez pas la peine de chercher, ou d’essayer de flatter le pourquoi du comment, vous ne trouverez aucun cliché la représentant au cœur de l’action, contrairement à des éléments de l’assistance qui ont complaisamment posé devant l’objectif. Il nous a été signifié, sans autre explication, qu’Alison ne souhaitait pas être prise en photo. Une dichotomie exposition par petit écran interposé-presse écrite…Comprenne qui pourra…

                                                                                                         Michel Poiriault

                                                                                                         [email protected]