Saône et Loire

Parade enchanteresse pour Pascal Obispo aux Nuits Bressanes

Parade enchanteresse pour Pascal Obispo aux Nuits Bressanes
Parade enchanteresse pour Pascal Obispo aux Nuits Bressanes
Parade enchanteresse pour Pascal Obispo aux Nuits Bressanes
Parade enchanteresse pour Pascal Obispo aux Nuits Bressanes

C’est un grand monsieur qui, jusqu’à présent, n’avait jamais foulé la scène des Nuits Bressanes de Louhans, au stade de Bram. Pascal Obispo, ce vendredi 5 juillet, a rectifié le tir, et occupe désormais toute sa place dans le panthéon du bien-aimé festival.

Le verbe aimer, multicolore, en pole position

« J’étais pas fait pour le bonheur », « L’important c’est d’aimer », « Sa raison d’être », « Ma génération », « Le drapeau », « 1980 »,« Comment s’aimer », « Mourir demain » (écriture avec Natasha St-Pier), « Tombé pour elle », « Lucie »…ces chansons mélodiques parlent au commun des mortels, en raison de cette suavité exquise et de cette délicatesse dans le timbre de la voix. Cela s’entend, son public du soir (8000 personnes) le chérit, réagit au quart de tour, use abondamment du langage corporel, reprend en chœur ses titres passés à la postérité depuis x années –le quinquagénaire a un « bréviaire » dilaté par trente ans de succès- bref, en un mot comme en cent : il a batifolé et folâtré pour la bonne cause, cautionné l’ensemble de l’œuvre de son idole au moyen d’un ban bourguignon. Celle de la grandeur d’âme. Lui qui donne vie pour des coreligionnaires à des textes ou des musiques, a également et notamment en Bresse interprété « Tu trouveras » (coauteur pour Natasha St-Pier), ainsi que « Zen » (en qualité de compositeur en faveur de Zazie cette fois-ci). Pour ne rien gâcher, ses musiciens hors pair, dérivés principalement du jazz,  singulièrement la « section cuivre », ont fait florès. Quel plaisir de les voir (de les entendre plutôt !) ainsi à l’unisson, toutes écoutilles au vent. Pascal Obispo n’aura eu de cesse de maintenir intactes les fécondes décharges d’adrénaline d’une main de velours dans un gant de…velours, et ce pas en pure perte. Les trois derniers titres ont démontré avec éclat que tant du côté du chanteur que de celui des regardants, le peps ne touchait pas le fond. D’ailleurs, c’eût été un crime de lèse-majesté que de baisser d’un ton sur la chanson « Allumer le feu » de Johnny. Rassurez-vous, ce ne fut pas le cas. Pareillement pour «Fan » d’Obispo, également enlevée. Enfin, le baisser de rideau a pris les traits de « L’envie d’aimer » du regretté Daniel Lévi (composée par Pascal). La messe était dite, l’état de grâce avait rempli son office.

Un comportement inadapté a provoqué l’ire de Pascal Obispo

Un incident aura émaillé le concert. A un moment une spectatrice a souhaité se rapprocher de la scène. Mal lui en a pris, car un vigile, en excès de zèle, l’a repoussée sans ménagement. Scandalisé par ce à quoi il venait d’assister sous ses yeux, le chanteur a pris la défense de la pauvre femme, en tançant l’exécutant. Visiblement affecté, il a même brandi la menace d’un arrêt du récital… « Un concert, ce doit être un lieu de paix, de communion », a-t-il révélé. La pilule a été tellement dure à avaler qu’il est revenu un peu plus tard sur l’attitude inconvenante, déclarant : « La violence ne passe pas par moi, c’est impossible ». Un juste retour des choses.

                                                                                                                    Michel Poiriault

                                                                                                                [email protected]