LE BONHEUR À L’ÉPREUVE DU RÉEL : succès de la conférence commune de Sylvain Tesson, Christophe André et Frédéric Lenoir à Chalon

LE BONHEUR À L’ÉPREUVE DU RÉEL : succès de la conférence commune de Sylvain Tesson, Christophe André et Frédéric Lenoir à Chalon

Dès 19 h vendredi 31 janvier, la file d’attente devant le Parc des Expos témoignait, s’il en était besoin, combien le sujet du bonheur suscite interrogations et espoirs de réponses. Trois personnalités différentes : un sujet qui rassemble ?

Sur une proposition de Bernard Dubois, A Chalon spectacle a organisé vendredi une conférence – la première en France – qui réunissait le voyageur Sylvain Tesson, le psychiatre Christophe André et le philosophe-sociologue Frédéric Lenoir. Tous trois sont écrivains, tous trois transmettent par les mots.

Trois styles bien différents, trois regards sur le bonheur. Quoique.

Une définition du bonheur avec l’éclairage des philosophes antiques – Frédéric Lenoir cite Marc Aurèle à qui il a consacré un essai – peut-elle nous aider ?

Est-ce le regard qu’on porte sur les événements, plus que la nature des événements eux-mêmes, qui conditionne cet état ? C’est la conviction de Frédéric Lenoir qui prône l’enseignement de la philosophie dès le plus jeune âge. Apprendre le regard philosophe.

Sylvain Tesson fait d’emblée un pas de côté : « S’il y avait une définition du bonheur, nous serions sans doute tous heureux ». Pour lui, pas d’harmonie en société, pas d’état durable qui pourrait se nommer bonheur, juste des « saccades », ces instants de répit qu’il vit lors de ses nombreux voyages, quand la faim, le froid, la fatigue cessent, quand les efforts sont récompensés par la beauté d’un paysage.

Christophe André a réussi la tâche délicate de mener le débat : c’était en effet la première fois que ces trois personnalités dialoguaient ensemble. Son expérience en tant que psychiatre au contact des patients anxieux et dépressifs, celle aussi de la méditation qu’il pratique et recommande, et ses nombreux ouvrages grand public apportaient encore un autre regard : mettre en place la stratégie des petits pas, cultiver la contemplation de la nature et le lien entre les humains.

Ce n’est pas le consensus qu’on venait chercher à cette conférence, pas la recette miracle, mais la pluralité des approches. Expérimenter, voilà peut-être le dénominateur.

Nathalie DUNAND
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