Société

Face à la multiplication des vagues de chaleur, la précarité énergétique estivale revient au premier plan.

Face à la multiplication des vagues de chaleur, la précarité énergétique estivale revient au premier plan.

 Un indicateur de confort d’été encore insuffisant pour mesurer un risque majeur

A ce jour, le confort d’été reste un indicateur marginal dans l’évaluation énergétique des logements. S’il est bien mentionné, il n’est pas intégré dans le calcul de la note et reste une simple indication. Ce manque de considération conduit à le négliger dans les décisions de vente, de location ou de rénovation.

Sa fiabilité est, en outre, très contestée : les algorithmes sont incomplets, certains logements ne sont pas évalués et la méthodologie néglige des paramètres essentiels, comme la localisation ou l’inertie thermique. D’après l’étude Pouget Consultants-Ignes (juillet 2024), une révision de l’indicateur ferait basculer 90 % du parc en « insuffisant » ou « moyen ».

Cette lacune est d’autant plus problématique que certains logements, pourtant bien classés au DPE sur le plan hivernal, offrent un confort d’été médiocre. Des bâtiments très performants en isolation thermique peuvent ainsi se transformer en véritables “bouilloires thermiques” en été.

Le confort d’été doit devenir un pilier du diagnostic énergétique. L'étude Hello Watt formule plusieurs recommandations à l’attention des particuliers, mais aussi des pouvoirs publics.

Pour les particuliers, 3 leviers concrets : 

Isoler murs et toits avec des matériaux biosourcés à fort déphasage thermique - c’est-à-dire capables de retarder la pénétration de la chaleur dans la paroi . Ces travaux, correctement réalisés, demeurent la solution la plus efficace. Un matériau inadapté peut, en plein été, transformer un logement en fournaise et s’avérer plus préjudiciable que l’absence d’isolation. 
Pour l’isolation des murs, Hello Watt recommande la laine de bois, un matériau biosourcé qui retarde l’entrée de la chaleur d’environ huit heures, soit deux fois plus que le polystyrène expansé. 

Pour le toit, nous préconisons une isolation en Nita-Cotton offrant une durée de déphasage de 5 heures. 

Installer des occultations extérieures sur les fenêtres. Une fenêtre équipée de volets réduit les apports solaires de 85 % . C’est la technique la plus simple, la moins énergivore et la moins chère pour abaisser de 2 à 5 °C la température intérieure. 
 

Recourir à un système de climatisation réversible pour rafraîchir le logement en été, et le chauffer en hiver ; les pompes à chaleur air-air, sont très indiquées pour cet usage. Leur fonctionnement est simple : elle capte les calories extérieures et les restitue via les unités intérieures sous forme de chaleur ou fraicheur, assurant confort et sobriété.