Chalon dans la rue
Echauffements avant Chalon Dans La Rue 2017 : Mister Banana a conquis Verdun-sur-le-Doubs
Publié le 19 Juillet 2017 à 08h35

Mister Banana, de son vrai nom Pierrick Saint-Pierre, venait du Luxembourg, en direction de Chalon-sur-Saône, pour participer à la 31ème édition du festival des arts de la rue, qui commence ce mercredi. Mardi soir, il s’est arrêté au camping municipal de Verdun-sur-le-Doubs, parce qu’avec Christophe et Célestine, les deux gérants, les artistes de rue sont toujours bien reçus. Il a bien fait, le public étant au rendez-vous malgré l’orage qui menaçait. Le retour d’info-chalon.com.
Quand votre serviteur d’info-chalon.com est arrivé au camping municipal de Verdun-sur-le-Doubs, aux alentours de 20 h 30, il venait de Chalon-sur-Saône et avait essuyé un orage aux environs de Sassenay. A Verdun-sur-le-Doubs, le ciel, menaçant, commençait à se zébrer d’éclairs. Il a alors senti comme une légère angoisse dans les yeux de Christophe et Célestine, un peu moins dans ceux de Pierrick Saint-Pierre. Pour ne pas en rajouter, votre serviteur s’est assez naturellement abstenu d’évoquer les trombes d’eau qu’il venait de traverser. Il l’a d’autant moins fait que les gens affluaient de toutes parts : d’un camping en passe d’être plein, les entrées ayant paraît-il subitement augmenté dans la journée ; de la rue bordée d’arbres menant de l’hôtel de ville au lieu des réjouissances. En effet, pas la peine, en ameutant prématurément la population, de lui faire rebrousser chemin en criant, non pas au loup, mais à la pluie. Le faire, c’était un coup à se retrouver pendu à un platane, si l’orage n’était que passager. Une sage décision vu que, justement, ledit orage s’en est allé craquer ailleurs, après quelques gouttes de pluie n’ayant même pas réussi à mouiller la poussière.
Cet épée de Damoclès météorologique dégagée, le spectacle de Pierrick Saint-Pierre, « M. Banana show », a enfin pu commencer, qui plus est à l’heure. Très à l’aise, il d’emblée conquis son public de plus de 350 personnes, soit quasiment le tiers de la population de Verdun-sur-le-Doubs. Comment l’a-t-il conquis ? De deux façons : par une présence corporelle assez fascinante ; par un comique de situation vraiment adéquat. L’a l’don pour sentir qui est devant lui, le Pierrick. Et même qu’y comprend instinctivement « jusqu’où il peut aller trop loin », comme disait ce bon vieux Oscar Wilde. C’est là qu’on pige que c’est pas un perdreau de l’année et que sa bio sur Internet, selon laquelle il aurait bourlingué sur tout le globe, c’est pas du pipeau, loin de là. C’est clair comme un lac de montagne du Jura : l’a des années et des années de métier le gars. Indiscutablement, les arts de la rue, et votre serviteur a vu défiler un paquet de gens qui s’en réclamaient parfois indûment, c’est son truc, sa vie, sa raison d’être. C’est tellement le cas que lorsqu’un gosse ose lui faire un « Bouh » délibérément provocateur, il dégoise, gentiment mais sûrement, pour dire combien que ces arts, « qui sont en train de disparaître alors qu’ils rendent les villes vivantes », il les aime, de toutes ses forces, de tout son corps véloce, capable de glisser comme une anguille le long d’une corde suspendue. Pourquoi ? Parce qu’il faut respecter ceux qui ont le courage, non seulement d’aimer ce qu’ils font, mais de le faire contre vents et marées.
Ce qu’il fait, Pierrick Saint-Pierre, assurément, l’aime de toutes ses forces. Et c’est tellement vrai que votre serviteur est prêt à parier que ceux qui l’ont vu ce mardi en spectacle vont aimer un peu plus les arts de la rue qui, pratiqués par Pierrick Saint-Pierre, permettent de distiller sans en avoir l’air des messages d’ordre philosophique, parfois même, quand il « distribue » le rôle de « Dieu-Tout-Puissant » à un enfant du public, des messages d’ordre métaphysique.
Quant à ceux qui ne les connaîtraient pas encore, ces arts de la rue, votre serviteur d’info-chalon.com ne saurait trop leur conseiller de commencer par le show de ce Québécois d’origine, qu’ils pourront voir durant Chalon Dans La Rue, aux alentours du parking Lapray (pastille 34).
Samuel Bon
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