Politique
Pour en finir avec les pesticides, les Coquelicots ont sorti la sulfateuse
Publié le 07 Novembre 2018 à 11h16

Après un premier rassemblement, le mouvement des Coquelicots à Chalon passe à la vitesse supérieure. Versant actif d’un dézingage en règle de l’agriculture industrielle et des pouvoirs publics, les appels à manifester contre l’inaction et le manque de transparence de la préfecture de Saône-et-Loire donnent à deviner un agenda bien chargé pour les anti-pesticides du département et… les services préfectoraux.
Certains attendaient, sans le dire, que le « mouvement des coquelicots », né de l’appel de Fabrice Nicolino dans l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, s’essouffle rapidement. Ils risquent d’être déçus. Loin de péricliter, celui-ci perdure et s’emploie à durer dans le temps.
A Chalon-sur-Saône, vendredi dernier, malgré un weekend prolongé dû à la Toussaint, ils étaient aussi nombreux que la première fois et toujours aussi remontés contre les pesticides, dont ils ont juré la disparition. Une bonne cinquantaine. Des militants écologistes d’EELV, d’ACTE, de la CAPEN 71 mais aussi des familles, des personnes pas spécialement connues pour militer, venues pour s’informer.
C’est Thierry Grosjean, de la CAPEN 71, qui a ouvert le bal des hostilités avec un véritable réquisitoire. Claire Mallard, co-secrétaire régionale d’Europe Ecologie – Les Verts Bourgogne a ensuite pris le relais pour mettre le doigt sur des luttes à mener localement et qui devraient prochainement animer les couloirs de la préfecture de Saône-et-Loire.
Pour Thierry Grosjean, rien de moins qu’ « un empoisonnement protégé » par les pouvoirs publics
Empêcheur de polluer en rond bien connu dans le département, Thierry Grosjean a, si l’on ose dire, sorti la sulfateuse contre les pesticides.
« 90 % des cours d’eau sont pollués par les pesticides. Dans un quart d’entre eux, on y trouve plus de 20 pesticides différents, dont certains interdits depuis 20 ans ! Et le fameux glyphosate / Roundup arrive en tête… 75 % des eaux souterraines – nos réserves en eau potable – sont contaminées en pesticides. Plus de 90 % de ces pollutions chroniques viennent de l’agriculture intensive, industrielle, promue par la PAC et protégée par le TAFTA et le CETA », a-t-il d’emblé rappelé avant de pointer, pour la Bourgogne, la responsabilité de la viticulture.
« Il n’y a pas que l’eau, les pesticides sont aussi dans l’air, dans les sols, dans nos aliments, dans le vin, dans nos organismes… En quelle quantité ? On ne sait pas bien, parce qu’on n’a pas envie de savoir. Sauf quelques citoyens qui commencent à porter plainte après des analyses. Par crainte de connaître l’effet cocktail de toutes ces molécules dangereuses sur notre santé ou la biodiversité. Les abeilles crèvent, avant nous, pour nous alerter. Elles sont maintenant sur la liste des espèces en voie de disparition », a-t-il continué, juste avant de déplorer que « le principe pollueur-payeur de la loi » se soit mué en « pollué-payeur », que « les multinationales marchandes de poison et la FNSEA se foutant impunément des lois, il reste les usagers de l’eau et les contribuables pour payer les dégats », « avec la bénédiction des gouvernements successifs ».
Manifestement remonté comme un coucou suisse, Thierry Grosjean a alors pointé la responsabilité des pesticides dans l’apparition et l’augmentation de nombreuses maladies telles qu’Alzheimer, Parkinson et cancers. « Un coût social et financier faramineux, croissant de manière exponentielle », s’est-il insurgé. Une sorte de transition pour canarder les pouvoirs publics : « Les pouvoirs publics, pendant ce temps, après avoir cherché des poux dans la tête des viticulteurs bios qui refusaient de polluer davantage tout en proposant des alternatives, ou montré du doigt les jardiniers du dimanche s’en prennent aux lanceurs d’alerte. L’agriculture industrielle nous empoisonne donc avec la bénédiction des pouvoirs publics dont l’objectif primordial et de ne pas fâcher la FNSEA et l’agro-chimie », a-t-il souligné. Quant au plan ECOPHYTO, mieux valait ne pas lui en rappeler l’existence à ce moment de son intervention : « Le plan ECOPHYTO qui prévoyait la réduction des pesticides de 50 % en 2018, a été repoussé à 2025 ; Guillaume, le ministre chargé de défendre les pollueurs, vient de déclarer : ‘’je voudrais faire tomber la pression entre les pros et les anti pesticides’’. Pas nous ! Nous voulons augmenter cette pression jusqu’à ce que les pesticides soient interdits, comme l’a été l’amiante. Mais plus rapidement. Nous ne voulons pas attendre qu’il y ait des milliers de morts pour démontrer qu’ils sont toxiques. »
Il était également préférable de ne pas lui vanter non plus l’utilité des institutions publiques en charge de la santé : « Nous n’avons plus confiance dans les organismes officiels en charge de la santé. Ils sont noyautés par les lobbies », a déclaré Thierry Grosjean qui faisait sans doute ainsi référence à la démission-surprise de Nicolas Hulot à la rentrée, au motif, entres autres boas avalés depuis sa nomination, qu’un lobbyiste pro-chasseurs s’était glissé dans une réunion sur la chasse à laquelle il n’avait pas été convié.
Pour Claire Mallard : Inciter à la préfecture de Saône-et-Loire à « plus de transparence et de célérité dans l’application des textes » protégeant la santé des citoyens
Intervenant après la soufflante passée par Thierry Grosjean, Claire Mallard s’est quant à elle concentrée sur la nécessité de déconstruire les arguments en faveur des pesticides. Elle n’était d’ailleurs pas venue les mains vides. A l’aide d’un trac recensant de nombreuses affirmations sur les pesticides et en démontrant le caractère erroné, appelé à être diffusé massivement, celle-ci a souligné l’intérêt de ne plus laisser dire n’importe quoi.
Sans doute soucieuse de ramener la lutte contre les pesticides à des enjeux locaux concrets, Claire Mallard a ensuite rappelé l’existence d’un arrêté préfectoral « fixant des mesures de protection adaptées pour l'utilisation de produits phyto-pharamaceutiques à proximité des établissements fréquentés par des personnes vulnérables », pour déplorer l’absence totale de transparence quant à sa mise en œuvre et son effectivité. Une façon polie de dire que si le texte a le mérite d’exister, la préfecture de Saône-et-Loire ne semble pas prompte à l’appliquer, encore moins à en faire la publicité. D’où son appel à faire pression, par le biais de rassemblement dont les militants écologistes ont le secret, sur le préfet du département pour informer les citoyens sur les visées et la portée de cet arrêté, la nécessité de le rendre effectif avec autant de célérité que les services préfectoraux en mettent pour appliquer d’autres textes…
Enfin, Bruno, militant d'ACTE, après avoir rappelé que l’initiative des faucheurs de l’Ariège qui, via des analyses d’urine collectives, démontrent concrètement la présence de glyphosate et de pesticides dans nos organismes devrait connaître une déclinaison à Dijon le 14 novembre prochain, Thierry Grojsean et Claire Mallard ont annoncé la venue de Pascal Fourneau pour le prochaine rassemblement des coquelicots à Chalon. Représentant local de l’association Phyto-victimes, celui-ci apportera son témoignage, pour tenter, à sa manière, de faire prendre conscience de l’urgence d’en finir avec les pesticides et, ainsi, faire bouger les choses.
B.A.


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