Chalon sur Saône

CONSEIL MUNICIPAL - Mourad Laouès ironise sur la gestion de la dette de la ville de Chalon

et pointe "le décalage entre la réalité et vos déclarations".

Communiqué adressé par Mourad Laouès à l'issue du conseil municipal

 

Monsieur le Maire,

 

En prenant connaissance de ce rapport annuel sur la gestion de la dette, j’ai été très étonné du décalage entre la réalité et vos déclarations. Dans une interview donnée au Journal de Saône-et-Loire, parue le samedi 22 février dernier, je vous cite : « C’est la première fois dans l’histoire de cette ville que l’endettement n’a pas augmenté dans le cours du mandat. »

Lors du dernier conseil municipal, durant lequel nous avons longuement débattu du rapport d’orientations budgétaires, il était plus qu’évident, une fois les différentes documents analysés, qu’entre 2014, où le montant de la dette globale de notre ville atteignait 79,3 M d'€, et 2019, où elle atteignait 81,5 M d'€, l’endettement de notre ville avait augmenté.

Dans le rapport que vous nous soumettez ce soir, il est rappelé, et même souligné en gras en page 2, que « l’encours de dette global au 31 décembre 2019 s’élève donc à 81 467 567.16 €. » Et qu’elle devrait même, si l’on se reporte à VOTRE budget primitif, atteindre 82 207 000 en 2020.

Sachant depuis le conseil municipal de janvier que cette dette avait augmenté entre 2014 et le 31 décembre 2019, qu’elle va continuer d’augmenter, la réalité est donc différente de ce qui est annoncé. 

Évidemment, comme vous avez passé votre campagne de 2014 à stigmatiser le bilan de la majorité précédente, et promis de faire mieux que vos prédécesseurs en diminuant substantiellement le montant de cette dette, votre situation aujourd’hui n’est donc pas confortable.

Force est de constater que les engagements financiers ne sont pas tenus, c’est un fait.

Que l’État, en diminuant le montant des dotations à notre ville, soit pour une large part responsable du montant de cette dette globale, tout le monde peut l’entendre.

Cependant, que vous ne soyez pas en mesure de tenir vos promesses est une chose. Mais que vous masquiez la réalité devant la presse alors que les chalonnaises et chalonnais méritent une information transparente, en est une autre.  C'est inacceptable.

Dans cette interview parue le 22 février, vous avez également annoncé – je cite – que « la nature allait faire son grand retour en ville ».

« Retour ». Le terme est on ne peut mieux choisi. Depuis le début de votre mandat, la nature était sur le départ. Entre les arbres abattus au mépris du Code l’environnement et l’absence chronique de projets de végétalisation, la nature a grand besoin de revenir en effet. 

Si vous avez donc déclaré que « la nature allait faire son grand retour en ville », cela ne saute pas aux yeux lorsqu’on lit le budget primitif que vous nous soumettez ce soir. Je dirais même qu’il y a un gouffre entre vos intentions affichées dans la presse et vos actes pour leurs donner corps. De nature, il n’y a point ou fort peu dans votre budget primitif. Quant aux grands enjeux écologiques de notre siècle, je n’ai peut-être pas le monopole du climat, comme vous me l’avez dit un jour ici même, mais vous, vous ne les envisagez même pas.

Il est vrai que, page 17 de ce budget primitif, un bref encadré envisage – enfin ! - une « prise en compte des dérèglements climatiques ». Mais s’il évoque ce qui inquiète de plus en plus nos concitoyens chalonnais – le dérèglement climatique -, il n’est pas très loquace sur ce que vous comptez faire concrètement contre ce dernier. Comme avec le « retour » de la nature en ville, vous comprenez que vous êtes passé à côté des attentes de nos concitoyens chalonnais mais, faute d’en avoir mesuré les enjeux plus tôt, vous n’avez pas grand-chose à dire, encore moins à proposer. Le décalage entre les mots et les actes est évident ! On est une fois de plus dans l’écologie des déclarations et de l’inaction.

Cela étant dit, je me dois de saluer le fait qu’en ce début d’année 2020, vous commenciez à mesurer la nécessité qu’il y a de prendre en compte les dérèglements climatiques sur notre ville. Il était en effet grand temps !